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[CRITIQUE] : Get Away


Réalisateur : Steffen Haars
Avec : Nick Frost, Aisling Bea, Sebastian Croft, Jouko Ahola,...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Épouvante-horreur.
Nationalité : Britannique.
Durée : 1h26min

Synopsis :
En vacances sur une île isolée en Islande, une famille apprend qu’un tueur en série y habite.



Critique :



On aime un peu (pas vrai), beaucoup (pas assez), passionnément (c'est ça) Nick Frost par chez nous, à tel point que sa simple présence, même fugace, au sein d'un générique, suffit à notre bonheur, même si le dit film en question est loin d'être défendable.
Sans doute parce que l'on aura de cesse de revoir en lui, le benêt si naïf et attachant de la trilogie Cornetto d'Edgar Wright (même s'il laisse volontiers ce statut à Simon Pegg dans le meilleur opus des trois, Le Dernier pub avant la fin du monde), qu'il a incarné avec une telle générosité et une telle sincérité, qu'il a tout de suite su emporter nos cœurs.

Mais même le plus passionné et sincère des amours à ses limites, et le bonhomme vient de les atteindre par deux fois sur les dernières semaines, à chaque fois avec le tandem hollandais Steffen Haars et Flip van der Kuil à la barre - pas du tout un hasard.

Copyright Shudder

Si le décevant Krazy House nous avait méchamment laissé de marbre, wannabe satire faussement corrosive, gore et anarchique qui ne trouvait jamais son propre groove pour titiller un tant soit peu le fondement du fun (un mauvais midnight movie gonzo sauce sitcom qui se rêvait désespérément provocateur, et dont les attaques féroces contre le christianisme s'avéraient plus vaines qu'autre chose), force est d'admettre que Get Away, sans van der Kuil à la réalisation mais avec Frost au scénario, s'avère un poil meilleur - mais juste un poil.

Frappé par la même structure comme par le même sceau du regard inconsistant et superficielle autant sur sa prise en grippe de la famille moderne, que son exploration fragile et sans tension des codes de l'horreur folklorique (coucou The Wicker Man et Midsommar), le tout baigné dans une ultra-violence finale brutale qui tente de masquer la vacuité d'une narration ne dépassant jamais les limites de son pitch (les conflits culturels bâteaux bâtis sur un Airbnb islandais réservé à la mauvaise date, et appelé à tourner mal), et qui se pense définitivement plus élaborée qu'elle ne l'est.

Copyright Shudder

Mais à la différence de Krazy House, l'humour (noir) est un chouïa plus au rendez-vous et la dernière moitié concocte un carnage plutôt bien emballé, mué par un enthousiasme gentiment communicatif.
Dommage que l'on s'emmerde mignon avant d'y arriver...


Jonathan Chevrier