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[TOUCHE PAS NON PLUS À MES 90ϟs] : #148. The Big Hit

© Copyright 1997 - TriStar Pictures - All rights reserved.

Nous sommes tous un peu nostalgique de ce que l'on considère, parfois à raison, comme l'une des plus plaisantes époques de l'industrie cinématographique : le cinéma béni des 90's, avec ses petits bijoux, ses séries B burnées et ses savoureux (si...) nanars.
Une époque de tous les possibles où les héros étaient des humains qui ne se balladaient pas tous en collants, qui ne réalisaient pas leurs prouesses à coups d'effets spéciaux et de fonds verts, une époque où les petits studios venaient jouer dans la même cour que les grosses majors légendaires, où les enfants et l'imaginaire avaient leurs mots à dire,...
Bref, les 90's c'était bien, tout comme les 90's, voilà pourquoi on se fait le petit plaisir de créer une section où l'on ne parle QUE de ça et ce, sans la moindre modération.
Alors attachez bien vos ceintures, prenez votre ticket magique, votre spray anti-Dinos et la pillule rouge de Morpheus : on se replonge illico dans les années 90 !



#148. Big Hit de Kirk Wong (1998)

Qu'on se le dise, quand on est mômes, on a une faculté proprement exceptionnelle pour s'amouracher de péloches (très) souvent indéfendables, une patience presque d'ange pour s'infliger des visions à répétition de métrages qui, une fois l'âge adulte consommé, ne passerait même pas le quart d'heure d'une première séance, sans être éjecté de notre lecteur DVD.

Un attachement inexplicable, qui ravive la nostalgie d'une régression enfantine - voire adolescente - totalement assumée, et qui fait que même des années plus tard, on se délecte de revoir encore et encore les mêmes scènes, de répéter tous les dialogues avec une précision effrayante (c'est fou la manière dont notre cerveau retient une multitude de futilités), et de trouver affreusement génial le surjeu extrême d'une bande de comédiens à la carrière aussi fugace qu'un concept original à Hollywood.

© Copyright 1997 - TriStar Pictures - All rights reserved.

Épuisant jusqu'à la moelle les ultimes effluves du pouvoir d'attraction du cinéma HK au crépuscule des années 90, dans un giron de l'action made in Hollywood déjà aux abois, Big Hit, chapeauté par le très honnête faiseur Kirk Wong - son unique long-métrage en terres ricaines -, incarne presque à lui seul l'idée d'un cinéma perdu, totalement conscient de ses limites et de sa déclinaison putassière - mais géniale - de tout ce qui fonctionnait (ou pas) à l'époque, sorte de film somme de vidéo-club qui titille tellement notre fibre nostalgique que s'en est presque indécent.

Véritable véhicule de star pour un Marky Mark perçant gentiment mais sûrement dans la jungle Hollywoodienne, la péloxhe incarne une sorte de fusion dingue mais miraculeuse entre le pastiche potacho-débridé, la comédie d'action déglinguée et jouissif, la romance facile et même le kung-fu(fou) movie à l'indice d'octane (très) élevé; le tout écrit par un ado de seize ans où presque (Ben " Dragon Ball Evolution " Ramsey, qui s'autorise tout, même le plus déviant : un homoérotisme digne de Top Gun à un Bokeem Woodbine dément, qui découvre et devient accro à la branlette et au porno passé trente balais, en passant par un hommage improbable au nanardesque King Kong 2, et une love story problématique entre le héros et une lycéenne - aux scènes gentiment dérangeantes.

© Copyright 1997 - TriStar Pictures - All rights reserved.

Porté par un pitch bordélique (un tueur à gages extrêmement létal mais au cœur aussi fragile que son estomac, se voit court-circuiter par ses collègues lors d'un kidnapping qui tourne mal, impliquant leur boss mafieux et sa filleule, dont il tombe amoureux), et dominé de la tête et des épaules non pas par Mark Wahlberg, mais bien un Lou Diamond Phillips qui a tout compris au délire (dans une performance savamment over-the-top), Big Hit est une pépite cartoonesque qui, certes, subit le poids des années, mais suscite toujours autant un pied du tonnerre à quiconque s'aventure à le (re)découvrir, en bon monument de la VHS poncée qu'il est.

Oui, la nostalgie a (vraiment) du bon parfois.


Jonathan Chevrier