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[CRITIQUE] : Un Stupéfiant Noël


Réalisateur : Arthur Sanigou
Acteurs : Éric Judor, Ragnar le Breton/Matthias Quiviger, Lison Daniel, Alex Lutz, Kim Higelin, Laura Felpin,...
Distributeur : Amazon Prime Vidéo France
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Français.
Durée : 1h30min.

Synopsis :
À la veille de Noël, Greg, un policier solitaire et taciturne, n’hésite pas à abandonner sa fille pour partir en mission. Pour lui donner une leçon, le Père Noël décide d’exaucer le souhait de sa fille : que son père ressemble à Richard Silestone, le bon père de famille un peu benêt et lourdement endetté du film de Noël qu’elle adore. Alors que Greg est envoyé dans ce monde improbable, Richard atterrit par erreur dans le monde réel. En se réveillant, les deux hommes comprennent qu’ils n’ont d’autre choix que de réussir la mission de l’autre pour regagner leurs vies respectives : démanteler un dangereux réseau de drogue pour Richard et sauver la maison familiale pour Greg en remportant le concours de patinage artistique local.



Critique :


Il y a quelque chose de réellement intéressant dans le fait de décrypter les parcours en apparence dissemblables et pourtant étonnamment bardés de points communs, qui ont émaillés les carrières dites " solos " d'Eric et Ramzy au fil des décennies, même s'ils ne se sont jamais réellement quittés aussi bien sur le petit que sur le grand écran.

Si Éric Judor a très vite su exprimer un versant plus attachant et absurde de son humour - pas uniquement chez Quentin Dupieux - autant qu'un vrai talent de créateurs d'histoires (Platane et Problemos forever) aux influences insoupçonnées, Ramzy Bedia lui, même s'il s'est également essayé à la réalisation en solitaire avec le mésestimé et Gondry-esque Hibou, a moins concentré ses efforts sur la réalisation et l'écriture mais a sensiblement fait évoluer sa palette d'acteur en voguant vers des terrains plus sinueux et matures (le drame), tout en accentuant consciemment son statut de visage familier d'une comédie populaire française que l'on imagine presque plus sans lui

© Gaël Turpo / Amazon Prime Vidéo

C'est au premier de nous revenir cette fois avec une proposition de saison - mais barrée, évidemment -, Un Stupéfiant Noël (tout est dans le titre) de Arthur Sanigou, dynamitage en règle du film de Noël tout en chamalow et en bons sentiments, par la force d'un humour volontairement et profondément absurde - et donc pas fait pour tout le monde, tant mieux.
Cocktail sous acide entre la comédie policière, le rip-off improbable du (chouette) Pleasantville de Gary Ross, le Swap movie à la Freaky Friday et la satire détonnante du Christmas movie sauce téléfilm Hallmark, la péloche tire - et va - dans tous les sens avec une gourmandise qui frise parfois l'indigestion, mais qui ne sent jamais le sapin.

On y suit les atermoiements de Greg, flic solitaire aussi bourrin qu'il est père absent, qui n'hésite même pas à abandonner les siens à la veille de Noël, pour mener à bien sa mission.
Histoire de lui donner une bonne leçon, le Père Noël qui se fait ici limite une marraine la bonne fée, décide d’exaucer le souhait de sa fille : que son père ressemble à Richard Silestone, le bon père de famille un peu benêt et lourdement endetté du film de Noël qu’elle adore.
D'une manière totalement improbable, voilà que Greg échange de place avec Silestone, et se retrouve au cœur de l'univers du film, tandis que le second atterrit dans la réalité et sa peau de flic.
Les deux hommes n'ont alors qu'un seul choix pour regagner leurs vies respectives : démanteler un dangereux réseau de drogue pour Richard, et remporter un concours de patinage artistique local, et la somme rondelette qui va avec, pour Greg, histoire de sauver la maison familiale...

© Gaël Turpo / Amazon Prime Vidéo

Plus inspiré que pour sa prise en grippe parodico-molle du genou des soaps américains La Vengeance au triple galop, Arthur Sanigou n'hésite pas à taper dans le gras de la dinde en jouant la carte du trip foutraque et déglingué à la générosité folle, en singeant à l'extrême les traits de caractères de personnages plus finement croqués qu'ils n'en ont l'air, bonifiés par les prestations impliquées de sa distribution (d'un Ragnar le breton plus ou moins juste à un Éric Judor savoureusement niais, sans oublier un Alex Lutz qui cachetonne joyeusement).

Évidemment chargé comme le traîneau du Père Noël dans son humour - pluie de caméos en prime -, au point de ne pas toujours filer droit (tous les gags ne font pas mouche, mais difficile de bouder son plaisir), Un Stupéfiant Noël, furieusement dans l'esprit de la saison, vient venger plusieurs années de comédies faisandées achetées et produites par Amazon, en incarnant un rendez-vous certes loin d'être fin, mais ça se déguste et s'apprécie sans faim.


Jonathan Chevrier


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