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[CRITIQUE] : Shortcomings


Réalisateur : Randall Park
Acteurs : Justin H. Min, Sherry ColaAlly Maki,...
Distributeur :  - (Sony Pictures Home Entertainment)
Budget : -
Genre : Comédie, Drame, Romance.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h32min

Synopsis :
Adaptation du roman graphique d'Adrian Tomine.

Un trio de jeunes citadins vivant sur la côte de San Francisco - Ben Tanaka, Miko Hayashi et Alice Kim - traverse le pays à la recherche de la relation idéale.



Critique :


Que ce soit au sein d'un cinéma ricain ou il alterne entre les seconds et les troisièmes rôles remarqués, où celui d'une télévision US qui lui laisse décemment plus de mou pour s'exprimer (tous les amoureux de la si chouette Fresh Off the Boat/Bienvenue chez les Huang ne renieront pas cette affirmation), Randall Park est clairement l'un des visages les plus attachants de récentes mémoires, un comédien qui n'a pas forcément besoin de beaucoup forcer son talent pour attirer la sympathie de son auditoire.

(Jon Pack / Sony Pictures Classics)

D'une manière assez (trop) discrète finalement, quand bien même il avait déjà laissé parler sa plume avec l'excellente romcom Always be my maybe de Nahnatchka Khan (pour lequel il briguait également les casquettes de producteurs avec sa co-star Ali Wong, mais aussi de lead masculin), le bonhomme saute le pas et se fait désormais réalisateur avec Shortcomings, un premier effort arpentant lui aussi le terrain balisé de la comédie romantique, pour mieux en défricher les tropes et clichés avec une certaine ironie à la fois douce et mordante.

Vrai film d'outsider (Park) sur des outsiders qui n'hésite pas à tacler le genre (Crazy Rich Asians en tête, notamment dans sa vision identitaire trop matérialiste de la communauté asiatico-américaine), le film - basé sur le roman graphique éponyme d'Adrian Tomine - s'intéresse définitivement moins à sonner les cloches prévisibles du " happily ever after ", qu'à incarner une vraie étude de personnage divertissante (sur l'éternel figure de l'homme-enfant, ici plus prétentieux et antipathique que la moyenne) autant qu'une observation pointue et sarcastique sur les mœurs modernes, clouée aux basques d'un cinéaste en herbe râleur et gentiment cynique, Ben, et de sa meilleure amie lesbienne, Alice, qui n'a jamais fait son coming-out auprès de ses parents, tentant tant bien que mal de trouver sentimentalement leur chemin dans les affres de l'amour.

(Jon Pack / Sundance Institut)

Constamment logé dans un sentiment de familiarité et d'intimité brute qui cite directement les comédies romantiques indépendantes des 90s - mais avec un vrai discours contemporain -, ce qu'il manque à Shortcomings en sous-texte et en perspicacité (même s'il nous en dit plus sur nous-mêmes et notre rapport à l'autre, que bon nombres de romances récentes), il le compense par une énergie et une désinvolture accrocheuse, vrai petit bout de comédie sèche et fantaisiste à la fois merveilleusement douce-amère et étonnamment spirituelle, solidement porté par un exceptionnel tandem Justin H. Min/Sherry Cola.

Des débuts intéressants et irrévérencieux pour Park donc, dont on attend désormais le film de la confirmation avec une certaine impatience.


Jonathan Chevrier


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