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[CRITIQUE] : Infinity Pool


Réalisateur : Brandon Cronenberg
Avec : Alexander Skarsgård, Mia Goth, Cleopatra Coleman, Jalil Lespert,…
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Science-fiction, Thriller, Epouvante-horreur.
Nationalité : Canadien, Français, Hongrois.
Durée : 1h59min

Synopsis :
Les vacances d'un jeune couple riche et amoureux, James et Em. Le complexe tout compris, véritable petit paradis, dans lequel ils vont résider propose des visites de l'île et des plages étincelantes. Mais à l'extérieur des portes de l'hôtel, quelque chose de beaucoup plus dangereux et séduisant les attends...



Critique :


Tranquillement mais sûrement, dans l'ombre d'un paternel à l'aura toujours aussi imposante, Brandon Cronenberg roule gentiment sa bosse, fier déjà de deux petites curiosités bien croustillantes - Antivirus et Possessor -, démontrant que le bonhomme n'est pas uniquement un simple " fils de ", mais bien un cinéaste à part entière, qui a suffisamment d'idées dans la caméra pour se forger une place de choix dans un cinéma de genre toujours friant de cinéastes singuliers (et qui surtout, assument leur singularité).

Nouvelle preuve en date avec Infinity Pool son troisième effort (disponible en VOD sous l'affreux titre Piscine à débordement), pure orgie psychédélique et satirique à la nudite aussi frontale que son gore est - vraiment - décomplexé, catapulté au cœur d'une nation insulaire fictive, un simulacre du monde qui permet à une certaine caste, de se sentir comme s'ils vivaient une « expérience internationale », sans la barrière contraignante de la langue, mais aussi à d'autres d'échapper à une condamnation à la peine de mort...

Photograph: Courtesy of Sundance Institute

Un paradis touristique savamment dépouillé de toute identité culturelle et de toute humanité, ou toute la dépravation et les crimes capitaux sont pardonnables si l'on en met le prix; un véritable terrain de jeu hédoniste où absolument rien n'est interdit, où les plus forts pervertissent et/où bouffent les plus faibles.
À mesure qu'il épouse les courbes de la décadence absolue, avec une Mia Goth savoureusement déglinguée et hystérique comme guide (et un Alexander Skarsgård qui lui répond d'une manière toute aussi primaire), et qu'il se laisse emporter par ses élans surréalistes et psychédéliques, Cronenberg retrouve le body horror qu'il chérit tant pour mieux porter sa satire affûtée sur une société occidentale aussi toxique que totalement déconnectée (qui cherche à se " libérer " par la violence et l'assujettissement).

Une charge frontale contre le colonialisme postmoderne, l'appropriation culturelle et l'avidité perverse des classes privilégiées, où la moindre de ses divagations étranges (comme ses masques de type Leatherface, renforçant le sentiment de dépersonnalisation de ses personnages autant que la marchandisation de l'autre), la moindre de ses saillies cyniques, servent continuellement son propos.
Un vrai cauchemar intense, troublant et torride, par un cinéaste en pleine possession de ses moyens.


Jonathan Chevrier


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