Breaking News

[CRITIQUE] : Katak, le brave béluga


Réalisateur⋅ices : Christine Dallaire-Dupont et Nicola Lemay
Avec les voix de : Alexandre Bacon, Yves Jacques, Ludivine Reding,...
Distributeur : Eurozoom
Budget : -
Genre : Animation, Aventure, Famille.
Nationalité : Canadien.
Durée : 1h22min.

Synopsis :
Katak est un jeune béluga vivant paisiblement dans les eaux du fleuve Saint-Laurent au Canada. Moqué par ses camarades à qui il ne ressemble pas, il cherche le réconfort auprès de sa mère qu’il ne quitte pas. Pourtant, lorsqu'il apprend que sa grand-mère mourante voudrait revoir son amour de jeunesse, il part en cachette à sa recherche tout au nord, vers la Grande Banquise. Au long de ses aventures, il rencontre une jeune orque qui s’avère être la fille d’un prédateur terrifiant...


Critique :


Le studio d’animation québécois 10e avenue Productions nous offre leur nouveau-né, un béluga dans les eaux calmes du fleuve Saint-Laurent, dont les maisons aux toits rouges et l'éclat vert de la nature donnent envie d’attraper passeport et valise, direction le Canada ! De son petit nom, Katak, le brave béluga, ce nouveau film d’animation vogue sur les eaux de l’affirmation de soi et de la différence, sous fond de pollution sonore.

Copyright Eurozoom

Le vilain petit canard des fonds marins, Katak, tout de gris vêtu à un âge où il devrait déjà être blanc comme neige, voit sa confiance en soi fondre sous les petites piques de ses congénères. En l’état, il ne peut pas prétendre aller dans le domaine des mâles et doit rester, comme le veut la tradition, sous les jupons de sa mère jusqu’à ce qu’il devienne blanc. Comment se construire et évoluer quand l’apparence devient un frein aux yeux des autres ? Sa mère, anxieuse des dangers qui les entourent (notamment les bateaux humains qui leur écorchent les oreilles), ne le quitte pas d’une semelle et le surprotège, ce qui n’arrange pas les affaires de Katak. Ce n’est qu’avec sa grand-mère que le jeune béluga trouve du réconfort. Les forces de celles-ci déclinent et c’est en écoutant une des ses nombreuses histoire du passé qu’une idée aussi belle qu’aventureuse émerge dans l’esprit de Katak. Et s’il partait vers la Grande Banquise retrouver son homonyme de grand-père ? À peine le temps de dire au revoir que Katak se met en route, avec une fougue toute juvénile et une naïveté presque déconcertante au vu des dangers que regorgent les eaux hors de son territoire habituel.

Copyright Eurozoom

L’aventure commence et avec elle, le récit initiatique de ce jeune béluga qui a enfin la possibilité de déployer ses ailes de cygnes, malgré son apparence. L’aventure n’est pas sans risque, évidemment, mais elle se détache du parcours habituel. Il y a moult rencontres, un antagoniste — méchant parce que c’est dans sa nature plus que par perversité, le film finit par montrer sa vulnérabilité — et des découvertes. Le but est cependant centré sur Katak et la découverte de ses capacités, qu’il a toujours eu mais qui lui semblait moindre dans un espace confiné. Le sous-texte environnemental marque les esprits par sa pertinence et sa présence en continue dans le récit. La pollution sonore, la fonte des glaces, la disparition de certaines espèces sont expliquées aux enfants de manière pédagogique par la fiction. Tout comme l’animation, épurée, ces thèmes sont présents sans être forcés, faisant partie intégrante du quotidien des bélugas. Il n’est jamais trop tôt pour expliquer aux enfants les enjeux environnementaux et de leur faire prendre conscience que l’activité humaine a une conséquence sur bien des vies. Alors oui, passé un certain âge, les aventures d’un béluga au Canada paraîtront un peu maigre narrativement parlant mais c’est tout le propre de ce film, réalisé par Christine Dallaire-Dupont et Nicola Lemay, de laisser nos oripeaux d’adultes pour se laisser bercer par l’enfance.

Katak, le brave béluga semble être la sortie cinéma familiale toute indiquée pour les vacances de la Toussaint (le film sort le 25 octobre en salle).


Laura Enjolvy