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[CRITIQUE] : The Burial


Réalisatrice : Maggie Betts
Acteurs : Tommy Lee Jones, Jamie Foxx, Bill Camp, Jurnee Smollett, Alan Ruck, Mamoudou Athie, Pamela Reed,...
Distributeur : Amazon Prime Vidéo France
Budget : -
Genre : Comédie, Drame.
Nationalité : Americain.
Durée : 2h06min.

Synopsis :
Inspiré de faits réels, Jeremiah O'Keefe, propriétaire d'un salon funéraire, fait appel au charismatique avocat Willie E. Gary pour sauver l'entreprise familiale lorsque l'affaire tourne au vinaigre. Les esprits s'échauffent et les rires fusent tandis que le duo improbable se lie tout en dénonçant la corruption des entreprises et l'injustice raciale dans cette histoire inspirante et triomphante.



Critique :


C'est dans un contexte particulièrement riche en drames procéduraux de qualité (Le Procès Goldman, Anatomie d'une Chute, Toi non plus tu n'as rien vu, La Syndicaliste, Saint-Omer,... cocorico donc), que débarque sans trop de bruit sur Prime Vidéo, The Burial - horriblement titré Death Business par chez nous -, second long-métrage de la cinéaste Maggie Betts (Novitiate, prenante plongée au cœur des institutions matriarcale catholique, où Margaret Qualley campait une future nonne qui remettait sérieusement en question son éducation catholique), définitivement moins proche des exemples récents cités plus haut, et bien plus tourné (évidemment) vers les comédies dramatico-juridiques americaines jusqu'au bout de la pellicule, concoctées dans les années 90 - jusque dans son pimpant casting.

Inspiré d'un article du New Yorker - lui-même inspiré de faits réels, le procès de la Loewen Funeral Company -, le film se fait une énième mise en images gentiment académique d'un affrontement " David et Goliathesque ", sur le terrain des tribunaux, où une victime d'un capitalisme insensibles et galopant, s'associe de manière un brin improbable à un avocat charismatique à la gouaille gentiment exacerbée, pour inverser la balance et faire cracher l'ogre capitaliste.

Copyright Skip Bolen/Prime Video

Soit Jeremiah O'Keefe (un Tommy Lee Jones des grands jours), héros de guerre et propriétaire d'un salon funéraire, du Mississippi dont les dettes croissantes le poussent à chercher une issue, lui qui espère maintenir l'entreprise en activité pour la léguer à ses 13 enfants, malgré les inquiétudes de sa femme (la définitivement trop rare Pamela Reed).
Se tournant vers un ami avocat de longue date, Jeremiah se fait pourtant rouler par une grande entreprise de pompes funèbres et, aidé par un jeune avocat optimiste, il décide de demander de l'aide au populaire et charismatique avocat Willie E. Gary (un Jamie Foxx au sommet de ses capacités), un temps réticent mais qui verra en cette potentielle victoire, un moyen de s'élever au même rang que Johnny Cochran...

Du velours donc, pour une dramédie qui joue librement avec l'histoire tout autant qu'avec le triomphalisme purement américain, équitablement séparé entre la lutte contre une injustice (qui limite le discours juridique au minimum, pour ne jamais trop perdre son auditoire) et le parcours initiatique et de l'évolution professionnelle et humaine d'un avocat confronté par un capitalisme aussi impitoyable que profondément raciste.

Copyright Skip Bolen/Prime Video

Solide sur ses appuis, quand bien même il délaisse plusieurs pistes intéressantes (comme le parcours du personnage de Mame Downes, avocate compétente confrontée aussi bien au sexisme qu'au racisme du milieu, quand bien même elle est elle aussi, un produit de l'american dream), The Burial, porté par un casting au diapason et une mise en scène savamment sobre, a tout d'un cinéma d'une autre époque, à la fois furieusement classique mais d'une honnêteté à toute épreuve, qui ne prend jamais son spectateur de haut ni ne le prend pour une buse.
Le genre de péloches avec lesquelles on a adoré grandir, et qui titille gentiment notre nostalgie.


Jonathan Chevrier