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[CRITIQUE] : Tout le monde m'appelle Mike


Réalisateur : Guillaume Bonnier
Avec : Abdirisak MohamedDaphne PatakiaPierre Lottin,…
Distributeur : À Vif Cinémas / The Dark
Budget : -
Genre : Thriller.
Nationalité : Français.
Durée : 1h29min

Synopsis :
Jean, Isabelle et son fils Damien ont tout quitté pour naviguer autour du monde. Pendant une escale à Djibouti, ils rencontrent Mike, un chauffeur de taxi. Jean, inquiet au moment de reprendre la mer vers le dangereux golfe d'Aden, décide d'embarquer Mike contre l’avis d’Isabelle.



Critique :


À une heure où l'on fustige, plus par manque de connaissance que par pur acte de stupidité (quoique la question se pose parfois sur les réseaux sociaux... bon très souvent), le manque d'originalité et de diversité dans le paysage cinématographique hexagonale, pas une semaine ne passe pourtant où presque sans qu'un premier long-métrage bien de chez nous ne pointe fièrement le bout de son nez dans une salle obscure, qu'un où qu'une cinéaste ne vienne potentiellement faire son trou et démontrer que talent est bien là, et qu'il ne demande qu'à être soutenu (surtout en salles).

Nouvelle preuve en date - si besoin était, pour les trois au fond qui ne suivent pas - avec Tout le monde m'appelle Mike, premier effort du wannabe cinéaste Guillaume Bonnier, 1er assistant réalisateur chez Xavier Beauvois, Philippe Garrel, Emily Atef (le récent et magnifique Plus que Jamais) et Bruno Podalydès.

Copyright À Vif Cinémas / The Dark

Pas un petit CV donc, pour l'auteur d'une œuvre résolument singulière et captivante, gentiment logée dans la foulée du Couteau dans l'eau de Roman Polanski, avec un doigt du Captain Phillips de Paul Greengrass, véritable film noir insaisissable flanqué au cœur d'une mer rouge - littéralement - de tous les dangers.

Un effort qui se veut une auscultation troublée et troublante bien que pas exempt de maladresse (l'apanage de tout premier effort), de la complexité et de la fragilité des rapports humains dans un faux film d'aventure (un couple en pleine rupture avec leur quotidien, croise la route d'un somalien qui rêverait d'en faire autant) prenant très vite les contours d'un huis-clos féroce et lancinant, où quand l'immensité de la mer se voit confrontée aux cloisons d'un bateaux qui se fait un petit théâtre non pas des horreurs, mais d'un malheur prédestiné, gravé dans le marbre des vies passées.
L'exil n'a pas la même signification pour tous, et Tout le monde m'appelle Mike le montre avec une force étonnante.


Jonathan Chevrier