[CRITIQUE] : Swallowed

Réalisateur : Carter Smith
Avec : Cooper Koch, José Colón, Jena Malone, Mark Patton,...
Distributeur : Shadowz
Budget : -
Genre : Épouvante-horreur,  Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h40min

Synopsis :
Benjamin s'apprête à déménager à Los Angeles pour tenter de percer dans le monde du porno gay, son meilleur ami, Dom essaie de faire ce qu'il faut en offrant à Benjamin un moyen de gagner rapidement de l'argent. Au lieu de cela, le duo se retrouve impliqué dans un trafic de drogue supervisé par l'implacable Alice.



Critique :

#Swallowed incarne une œuvre furieusement bancale, aussi captivante qu'elle peut être déconcertante, qui exploite délicieusement ses éléments horrifiques et inconfortables dans une première moitié savamment tendu, avant de se vautrer gentiment dans une seconde ridiculement campy. pic.twitter.com/1hTVUjsFo8

— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) July 1, 2023

Dès son titre, qui ne laisse pas franchement de détail quant au manque évident de subtilité qui émaillera tout du long le récit, Swallowed, estampillé nouveau long-métrage du réalisateur et scénariste Carter Smith (Sucker), rappelle au doux souvenir du magnifique Swallow de Carlo Mirabella-Davis, thriller étonnamment surprenant, percutant mais surtout sincèrement osé (notamment dans son usage du trouble Pica comme d'une métaphore douloureusement évocatrice), sur la libération cathartique qu'un mal peut donner à une âme qui ne demande ni sympathie, ni pitié ni même notre compréhension.

D'ingestion et, pour le coup, d'indigestion, il en est question ici, au travers d'une séance qui exploite délicieusement ses éléments horrifiques et inconfortables dans une première moitié savamment tendu, avant de se vautrer gentiment dans une seconde ridiculement campy qui s'en va saccager tous les bons points de la précédentes.
On y suit les aléas de Dom, qui emmène son BFF/et plus si affinités Benjamin, dans le bar local alors qu'il est acté que le second quittera le patelin pour L.A, où il va tenter de devenir une star de l'industrie porno gay.

Momentum Pictures

Dom, bien décidé à ne pas laisser son ami partir dans la Cité des Anges les mains vides, décide de jouer les mules pour qu'il parte avec un petit pécule de côté et démarrer confortablement sa carrière.
Mais les deux vont être obligés d'ingérer des petits sachets qui contiennent quelque chose de bien plus exotique que de la cocaïne...
C'est précisément à cet instant que Swallowed est à son meilleur, tout en tension et à la lisière du body horror (avec un doigt de thriller érotique mou du genou), alors que Dom est pris de convulsions et de douleurs extrêmes à l'estomac, tandis que Benjamin s'inquiète à la fois pour son meilleur ami, mais aussi à l'idée de potentiellement subir le même sort.

Tout bascule vers le ridicule au moment où Mark " Fucking " Patton fait son arrivée, en trafiquant de drogue odieux et cabotineur as hell, qui fracasse toute l'intensité du long-métrage pour le faire basculer vers le ridicule le plus complet, constamment sur le fil de la parodie involontaire toujours trop longue pour son bien.
En résulte une œuvre bancale, aussi captivante qu'elle peut être déconcertante, qui aurait gentiment dû se passer de son quart d'heure pour être une vraie belle nuit d'enfer.


Jonathan Chevrier