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[CRITIQUE] : Nimona


Réalisateurs : Nick Burno et Troy Quane
Avec : avec les voix de Chloë Grace Moretz, Riz Ahmed, Eugene Lee Yang,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Animation, Fantastique, Science-fiction, Aventure, Action.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h41min

Synopsis :
Pour se disculper, un chevalier accusé d'un terrible crime fait appel à Nimona, une adolescente métamorphe qui pourrait bien être le monstre qu'il a juré de détruire. 



Critique :


Dans son océan d'achats pas toujours défendables et/ou mémorables, gageons que la plateforme au Toudoum a sauvé quelques pépites des limbes, notamment du côté d'une Sony Pictures n'ayant plus aucun remords à bazarder ses productions depuis le Covid-19.
Le cas Nimona s'avère même encore plus exceptionnel - voire miraculeux -, lui qui a été développé par feu la firme Blue Sky, jetée au feu par Disney, avant d'être sorti du purgatoire par Annapurna Pictures, puis in fine distribué par Netflix, après un petit passage du côté de la dernière réunion animée à Annecy.

Inspiré du roman graphique éponyme de RD Stevenson et chapeauté par Nick Burno et Troy Quane (le mitigé Les Incognitos), le film se fait une merveille de parabole LGBTQ + touchante et juste autant qu'une belle ode aux outsiders, qui cache son cœur étonnamment sombre derrière un humour désarmant et une identité visuelle - majoritairement - éblouissante.

Copyright Netflix

On y suit tout du long les aléas, dans un monde médialo-rétro-futuriste où les chevaliers dynastiques sont traités comme des célébrités, où les véhicules volent et où la pizza est un aliment presque institutionnalisé, d'une adolescente métamorphe (Nimona) et d'un chevalier tout aussi paria qu'elle (Ballister, accusé à tort de meurtre de son mentor), lancés dans une quête épique de rédemption mais aussi d'acceptation.

Un pitch simple et efficace qui va intelligemment à l'essentiel (placé l'inclusion et la représentation au cœur des débats), comme son animation gentiment old school qui rappelle les premières heures de Dreamworks (coucou Sur la route d'Eldorado), entre un aspect - presque - artisanal (un savant mélange entre une animation 3D avec un style 2D très graphique) et une anarchie visuelle savamment burlesque (action exubérante et entraînante à la clé).
Ouvertement queer (dans sa manière d'aborder la transidentité et de la non-conformité de genre) et n'ayant jamais peur d'arpenter des zones sinueuses pour le giron animé (l'automutilation, le suicide,...), Nimona, qui prône avec honnêteté la compréhension, le respect et l'empathie, s'affirme non seulement comme un beau film d'animation, mais aussi comme une œuvre progressiste et importante.
Une vraie surprise audacieuse et rebelle, hilarante et sincère.


Jonathan Chevrier