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[CRITIQUE] : Les Vengeances de Maître Poutifard


Réalisateur : Pierre-François Martin-Laval (Pef)
Acteurs : Christian Clavier, Isabelle Nanty, Jennie-Anne Walker,...
Distributeur : UGC Distribution
Budget :
Genre : Comédie, Famille
Nationalité : Française
Durée : 1h30min.

Synopsis :
Instituteur à la retraite, Robert Poutifard n'a plus qu'une idée en tête : se venger de ses anciens élèves qui ont gâché sa vie ! Pour l’aider à mettre en place son plan diabolique, il a la meilleure des complices à ses côtés... sa maman. Ensemble, ils vont leur en faire voir de toutes les couleurs ! La vengeance est un plat qui se mange froid, et Robert Poutifard leur prépare une vraie surprise du chef.



Critique :


Dans l'univers of madness de la production française où il règne en maître, aux côtés d'un Didier Bourdon dont les choix cinématographiques sont tout aussi catastrophiques, on en oublierait presque parfois que Christian Clavier s'attache - réellement - à de chouettes films ces dernières années, comédien populaire capable de se fondre sans faire tâche - tout comme ses camarades Gérard Jugnot et Josianne Balasko - dans les productions humoristiques des jeunes générations de la comédie hexagonale, dans une sorte de passage de témoin aussi sincère qu'amusé.

Babysitting 2 de Philippe Lacheau, Un sac de billes de Christian Duguay, Kaamelott : Premier Volet d'Alexandre Astier, Irréductible de Jérôme Commandeur, les exemples sont nombreux, même s'il est un peu difficile d'y ajouter son tout nouvel effort, Les Vengeances de Maître Poutifard de Pierre-François Martin-Laval.

Copyright Marc Bo

Alors oui, c'est notre attachement profond à l'éternel Pouf le cascadeur qui nous détourne certainement de la vérité/réalité, et qui nous fait sans doute apprécier un poil plus que de raison, cette séance, mais il n'empêche que le film n'est résolument pas aussi cataclysmique que sa bande annonce le laissait présager - sans pour autant être totalement défendable.
Ayant fait des adaptations de bandes dessinées sont mantra derrière la caméra (King Guillaume, Les Profs 1 et 2, Gaston Lagaffe), entre deux chouettes digressions de parcours (Essaye-moi et Fahim), Pef poursuit plus où moins dans cette même voie avec la mise en images du roman jeunesse La Troisième Vengeance de Robert Poutifard de Jean-Claude Mourlevat.

Où l'histoire d'un instituteur martyrisé et humiliés par ses élèves durant toute sa carrière, se lancent dans une revanche/vengeance tardive gentiment crasse contre ses meilleurs ennemis, quatre mômes devenus aujourd'hui adultes.
Sur le papier, l'idée d'un prof à (forte) tendance psychopathe qui profite de sa retraite, aidé de sa matriarche vieillissante, pour se venger (d'une carrière salopée, d'un amour perdu et d'un mariage avorté) dans un déferlement de pièges un brin salace, avait quelque chose de jouissif que l'écran ne retranscrit jamais réellement, à deux, trois séquences près, la faute à une certaine retenue dans son humour vachard, un montage pas toujours alerte et une écriture volontairement caricaturale (sans doute à mettre au crédit du matériau d'origine, cela dit).

Copyright Marc Bo

Dommage, car quelques gags bien sentis doublé d'un ton joliment moqueur sur notre société contemporaine (quelques pics pas toujours appuyées, il est vrai, mais qui détonne dans un divertissement résolument tourné vers nos petites têtes blondes), le tout saupoudré d'une prestation impliquée du tandem Clavier/Nanty (toujours géniale), auraient pu lui faire quitter la voie toute tracée de la satire/farce mécanique et formatée.
Que Pef retrouve confiance en sa douce folie, et son cinéma (la comédie française ?) ne s'en portera que mieux.


Jonathan Chevrier


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