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[CRITIQUE] : Zillion


Réalisateur : Robin Pront
Avec : Jonas Vermeulen, Matteo SimoniCharlotte Timmers,...
Distributeur : CGR EVENTS
Budget : -
Genre : Drame, Biopic.
Nationalité : Belge, Hollandais.
Durée : 2h18min

Synopsis :
1997, Anvers. Frank Verstraeten, génie informatique au flair avéré pour les affaires, est fasciné par la vie nocturne. Avoir sa propre discothèque, et écraser, mieux, annihiler la concurrence. Superficie géante, piste de danse tournante, spectacles laser, feux d’artifice : ZILLION en met plein la vue. Pour s’assurer la présence des plus belles femmes du pays, Frank fait appel à une connaissance Dennis Black Magic, roi du porno local. Le cocktail sexe, drogue et musique techno est imparable ! Mais le succès attise la jalousie, et Frank ne tarde pas à se faire des ennemis aussi bien parmi ses employés que ses concurrents...



Critique :


On avait découvert Robin Pront il y a huit ans déjà avec son premier effort, le bouillant Les Ardennes, petit morceau de cinéma sombre et sanglant tout droit sorti d'un mauvais cauchemar des frangins Coen, rappelant pour les trois retardataires du fond que le plat pays est (et est toujours) capable de tâter du thriller qui met K.O.
Son second effort, The Silencing, moins tendu et résolument plus convenu - malgré un excellent Nikolaj Coster-Waldau -, laissait à penser que le bonhomme avait mis de côté sa hargne et sa singularité pour gentiment rentrer dans le rang.

Toujours sous influences (on pensera plus logiquement cette fois, au cinéma de Martin Scorsese, Casino et Les Affranchis en tête), Zillion vient, en partie, faire taire cette impression, à la fois vrai/faux biopic et mise en images d'un immense phénomène local, dont les échos n'ont pas forcément atteint nos frontières - sauf pour les connaisseurs et adeptes du monde de la nuit.

Copyright CGR Events

Soit l'histoire d'un rêve, celui de Frank Verstraeten aka DJ Fou (tout est dit), un as de l'informatique/fils à maman qui brassera très tôt des millions.
Fasciné par la vie nocturne, le bonhomme, après s'être vu refuser l'entrée dans l'un des clubs les plus branchés de Belgique, partira dans l'idée de créer son propre club, unique en son genre, qui anéantira toute la concurrence. 
Aidé du roi - autoproclamé - du porno, et plutôt prompt à opérer quelques malversations diverses, il ouvre le méga club futuriste Zillion, preuve tout en techno et en lumière laser, que n'importe qui peut devenir le roi de la nuit (s'il a les bonnes connaissances et sans donne les moyens), même un magouilleur sévèrement complexé par sa taille.

Évidemment, rise and fall oblige, toutes les bonnes choses ont une fin, et après quelques années à incarner LE lieu incontournable de la vie nocturne anversoise, Verstraeten va voir ses excès et ses frasques - pas uniquement frauduleuses - le rattraper...

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S'échinant à dévoiler la vérité de ce qui était in fine plus qu'un club - littéralement un style de vie -, au cœur d'une fresque mégalo-décadente aussi généreuse dans sa reproduction du faste de l'époque (on est réellement dans une solide expérience visuelle et sensorielle, accentué par le solide boulot du DOP Robrecht Heyvaert), que gentiment inconsistante dans son fond (le film ne jete pas vraiment d'essence supplémentaire sur le feu d'une histoire dont on en sait tout autant, à la lecture d'un simple article de presse,  les personnages manquent cruellement de profondeur), Zillion privilégie la carte de l'ivresse au portrait fouillé, l'embrasement éphémère de la nuit au réalisme des arcanes sombres qui la nourrisse.

Tout en démesure donc, et furieusement entraînant, mais sans panache.


Jonathan Chevrier


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