[CRITIQUE] : UFO Sweden
Réalisateur : Victor Danell
Avec : Jesper Barkselius, Eva Melander, Sara Shirpey,...
Distributeur : Wild Side
Budget : -
Genre : Aventure, Science-fiction, Action.
Nationalité : Suédois
Durée : 1h55min
Synopsis :
1996. Denise, une adolescente rebelle est témoin de phénomènes étranges et inexpliqués. Et si l’obsession de son père pour les OVNIS avait causé sa mort huit ans plus tôt ? Prête à tout pour découvrir la vérité, elle rejoint les membres de l’association UFO qui enquêtent sur ces faits surnaturels. Ensemble, ils se lancent dans une aventure risquée, s’affranchissant aussi bien des lois gouvernementales que des lois de la physique.
Critique :
L'influence des titres d'Amblin sur la science-fiction moderne reste encore prégnante. Comment en effet ne pas ressentir la patte de Spielberg sur certains films et séries, surtout dans une période dévouée à la nostalgie ? On pense immédiatement à Stranger Things, énorme succès qui repose beaucoup sur une captation d'une mélancolie vibrante vers le passé. C'est avec cette inquiétude que l'on se dirige alors vers UFO Sweden avec cette inscription dans les années 90. Pourtant, si l'on sent une vibe similaire, celle-ci est trompeuse car, au lieu d'être dans le recyclage facile, le film sait gérer les fils émotionnels au cœur des titres Amblin sans tomber dans la pâle copie.
La scène d'introduction amène déjà cette sensation, apportant un souvenir passé qui va être chéri tout en nourrissant une certaine urgence ainsi que les différents protagonistes. Très rapidement, l'écriture se pose dans des territoires connus : père disparu, événements surnaturels, croyance vers quelque chose de fantastique en opposition à un réel trop dur, ... Mais très vite, l'équipe de Crazy Pictures (auparavant derrière The Unthinkable) s'oriente vers une économie de moyens maligne. En limitant ses effets, ces derniers viennent encore plus briser le quotidien et n’en sont que plus merveilleux. C'est là le moteur émotionnel d'un film intelligent dans son traitement formel : une foi envers une possibilité autre, celle d'un inexplicable qu'il faut déceler loin d'un quotidien étouffant.
Alors, le récit maintient un excellent rythme, jouant la carte rétro de manière logique, notamment dans ses limitations technologiques. L'écriture des personnages va également dans ce sens, partant d'archétypes connus pour y amener quelques subtilités de fond permettant de mieux rendre réels ces personnages de fiction confrontés à l'irréel. L'enchaînement des événements se fait de manière graduelle tout en sachant pertinemment quand accélérer ou faire respirer son intrigue. Dès lors, on a une sensation à la fois d'un territoire connu tout en étant happé par ce besoin de savoir. La façon dont tout cela va se résoudre va alors faire l'effet d'une fulgurance plus forte encore, notamment par un traitement visuel fort. Révéler la teneur du climax serait criminel mais, tout en évitant de trop citer un certain film adoptant une position similaire, il s'en dégage une ambition qui ne peut que nous prendre, la larme à l'œil.
Cet UFO Sweden est en effet pleinement réussi par le cœur qu'il apporte à sa narration et ses personnages. Procurant une certaine sensation de confort 90's, le film de Crazy Pictures trouve sa personnalité, ses dilemmes et sa foi envers un inconnu avec une gestion des effets aussi maligne que ludique. La sortie de pareil titre dans nos contrées est alors une petite victoire : celle d'un divertissement intelligent, optimiste et lumineux qui sait manier la nostalgie sans plonger dans ses travers les plus faciles. C'est en tout cas l'un de nos coups de cœur de cette année et on ne peut qu'espérer pouvoir le découvrir encore et encore, à l'instar des titres les plus mémorables post Amblin qui ont compris que tout grand film de science-fiction familiale se doit d'avoir un cœur pour devenir un petit trésor de cinéma populaire...
Liam Debruel
Avec : Jesper Barkselius, Eva Melander, Sara Shirpey,...
Distributeur : Wild Side
Budget : -
Genre : Aventure, Science-fiction, Action.
Nationalité : Suédois
Durée : 1h55min
Synopsis :
1996. Denise, une adolescente rebelle est témoin de phénomènes étranges et inexpliqués. Et si l’obsession de son père pour les OVNIS avait causé sa mort huit ans plus tôt ? Prête à tout pour découvrir la vérité, elle rejoint les membres de l’association UFO qui enquêtent sur ces faits surnaturels. Ensemble, ils se lancent dans une aventure risquée, s’affranchissant aussi bien des lois gouvernementales que des lois de la physique.
Critique :
Procurant une certaine sensation de confort 90's tout en sachant manier la nostalgie sans plonger dans ses travers les plus faciles, #UFOSweden trouve sa personnalité, ses dilemmes et sa foi envers un inconnu avec une gestion des effets aussi maligne que ludique. (@LiamDebruel) pic.twitter.com/qfSedpbr4B
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) May 18, 2023
L'influence des titres d'Amblin sur la science-fiction moderne reste encore prégnante. Comment en effet ne pas ressentir la patte de Spielberg sur certains films et séries, surtout dans une période dévouée à la nostalgie ? On pense immédiatement à Stranger Things, énorme succès qui repose beaucoup sur une captation d'une mélancolie vibrante vers le passé. C'est avec cette inquiétude que l'on se dirige alors vers UFO Sweden avec cette inscription dans les années 90. Pourtant, si l'on sent une vibe similaire, celle-ci est trompeuse car, au lieu d'être dans le recyclage facile, le film sait gérer les fils émotionnels au cœur des titres Amblin sans tomber dans la pâle copie.
La scène d'introduction amène déjà cette sensation, apportant un souvenir passé qui va être chéri tout en nourrissant une certaine urgence ainsi que les différents protagonistes. Très rapidement, l'écriture se pose dans des territoires connus : père disparu, événements surnaturels, croyance vers quelque chose de fantastique en opposition à un réel trop dur, ... Mais très vite, l'équipe de Crazy Pictures (auparavant derrière The Unthinkable) s'oriente vers une économie de moyens maligne. En limitant ses effets, ces derniers viennent encore plus briser le quotidien et n’en sont que plus merveilleux. C'est là le moteur émotionnel d'un film intelligent dans son traitement formel : une foi envers une possibilité autre, celle d'un inexplicable qu'il faut déceler loin d'un quotidien étouffant.
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Alors, le récit maintient un excellent rythme, jouant la carte rétro de manière logique, notamment dans ses limitations technologiques. L'écriture des personnages va également dans ce sens, partant d'archétypes connus pour y amener quelques subtilités de fond permettant de mieux rendre réels ces personnages de fiction confrontés à l'irréel. L'enchaînement des événements se fait de manière graduelle tout en sachant pertinemment quand accélérer ou faire respirer son intrigue. Dès lors, on a une sensation à la fois d'un territoire connu tout en étant happé par ce besoin de savoir. La façon dont tout cela va se résoudre va alors faire l'effet d'une fulgurance plus forte encore, notamment par un traitement visuel fort. Révéler la teneur du climax serait criminel mais, tout en évitant de trop citer un certain film adoptant une position similaire, il s'en dégage une ambition qui ne peut que nous prendre, la larme à l'œil.
Cet UFO Sweden est en effet pleinement réussi par le cœur qu'il apporte à sa narration et ses personnages. Procurant une certaine sensation de confort 90's, le film de Crazy Pictures trouve sa personnalité, ses dilemmes et sa foi envers un inconnu avec une gestion des effets aussi maligne que ludique. La sortie de pareil titre dans nos contrées est alors une petite victoire : celle d'un divertissement intelligent, optimiste et lumineux qui sait manier la nostalgie sans plonger dans ses travers les plus faciles. C'est en tout cas l'un de nos coups de cœur de cette année et on ne peut qu'espérer pouvoir le découvrir encore et encore, à l'instar des titres les plus mémorables post Amblin qui ont compris que tout grand film de science-fiction familiale se doit d'avoir un cœur pour devenir un petit trésor de cinéma populaire...
Liam Debruel