[CRITIQUE] : Les Feuilles mortes
Réalisateur : Aki Kaurismäki
Avec : Alma Pöysti, Jussi Vatanen, Janne Hyytiäinen,...
Distributeur : Diaphana Distribution
Budget : -
Genre : Drame, Comédie, Romance.
Nationalité : Finlandais.
Durée : 1h21min
Synopsis :
Ce film est présenté en Compétition au Festival de Cannes 2023.
Deux personnes solitaires se rencontrent par hasard une nuit à Helsinki et chacun tente de trouver en l’autre son premier, unique et dernier amour. Leur chemin vers ce but louable est obscurci par l’alcoolisme de l’homme, la perte d’un numéro de téléphone, l’ignorance de leur nom et de leurs adresses réciproques. La vie a tendance à mettre des obstacles sur la route de ceux qui cherchent le bonheur.
Critique :
Il fut un temps où Aki Kaurismäki tournait presque aussi vite que son ombre, tel un Woody Allen où un Clint Eastwood qui sait son temps cinématographique compté, une époque où il pouvait tourner un voire deux films par an.
La fougue de la jeunesse sans doute, mais la maturité semble avoir pleinement fait son office puisque sa productivité a nettement freiné à l'aube du nouveau millénaire, comme s'il ne cherchait plus a frénétiquement reproduire d'éternels variantes d'une même histoire, comme s'il cherchait la perfection derrière celle-ci, des versions de plus en plus affinés jusqu'à touché au but.
La rigueur derrière le plus infime détail, la solidité derrière la moindre caractérisation de personnages, l'élégance derrière le moindre plan, l'humanité derrière le moindre geste.
En ce sens, même si Les Feuilles Mortes n'est définitivement pas son œuvre somme (il a encore de belles années devant lui), elle incarne un pas de plus vers la perfection désirée par son auteur, une énième love story aussi douce et triste qu'infiniment solaire, simple mais jamais simpliste, au cœur d'un monde où tout semble tourner le dos à l'amour.
Le film se fait tout du long un poème mélancolique et romantique volontairement anachronique (la Kaurismäki's touch, même si la présence en toile de fond de la Guerre en Ukraine, en fait un objet cinématographique plus actuelle qu'intemporel), fait de malentendus, de séparations et de retrouvailles, de doux et de malheureux hasard, où la raison du cœur peut guérir tous les maux et les dépendances (dont un alcoolisme galopant), même ceux qui affligent Ansa et Holappa, deux quadragénaires solitaires et en marge tout droit sorti des 30s (les ombres de Jean Renoir et Charlie Chaplin embaument tout du long le film, même celle d'un David Lean dont l'apparition d'une affiche de son Brève Rencontre est presque douloureusement prophétique), qui ne vivent sans autre horizon futur que celui de leur propre amour.
Plus encore que dans tous ses efforts passés, Les Feuilles Mortes transpire l'empathie et la tendresse du cinéaste pour ses âmes égarées, son envie sincère et profondément humaniste de les voir goûter au bonheur dans la réalité d'une Finlande angoissée par un conflit qui frappe à sa poète.
Minimaliste, laconique et chaleureux, le film se fait une magnifique fable romantico-humaniste et pleine de vie sur l'espoir et la solidarité essentielle dans le monde actuel, dont on ressort le sourire aux lèvres et le cœur charmé.
Oui, Aki Kaurismäki rime toujours avec magie.
Jonathan Chevrier
Avec : Alma Pöysti, Jussi Vatanen, Janne Hyytiäinen,...
Distributeur : Diaphana Distribution
Budget : -
Genre : Drame, Comédie, Romance.
Nationalité : Finlandais.
Durée : 1h21min
Synopsis :
Ce film est présenté en Compétition au Festival de Cannes 2023.
Deux personnes solitaires se rencontrent par hasard une nuit à Helsinki et chacun tente de trouver en l’autre son premier, unique et dernier amour. Leur chemin vers ce but louable est obscurci par l’alcoolisme de l’homme, la perte d’un numéro de téléphone, l’ignorance de leur nom et de leurs adresses réciproques. La vie a tendance à mettre des obstacles sur la route de ceux qui cherchent le bonheur.
Critique :
Minimaliste, laconique et chaleureux, #LesFeuillesMortes se fait une magnifique fable romantico-humaniste et pleine de vie sur l'espoir et la solidarité, où Kaurismäki se prend d'affection pour deux quadras qui ne vivent sans autre horizon futur que celui de leur propre amour. pic.twitter.com/47LsME6bgE
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) May 29, 2023
Il fut un temps où Aki Kaurismäki tournait presque aussi vite que son ombre, tel un Woody Allen où un Clint Eastwood qui sait son temps cinématographique compté, une époque où il pouvait tourner un voire deux films par an.
La fougue de la jeunesse sans doute, mais la maturité semble avoir pleinement fait son office puisque sa productivité a nettement freiné à l'aube du nouveau millénaire, comme s'il ne cherchait plus a frénétiquement reproduire d'éternels variantes d'une même histoire, comme s'il cherchait la perfection derrière celle-ci, des versions de plus en plus affinés jusqu'à touché au but.
La rigueur derrière le plus infime détail, la solidité derrière la moindre caractérisation de personnages, l'élégance derrière le moindre plan, l'humanité derrière le moindre geste.
En ce sens, même si Les Feuilles Mortes n'est définitivement pas son œuvre somme (il a encore de belles années devant lui), elle incarne un pas de plus vers la perfection désirée par son auteur, une énième love story aussi douce et triste qu'infiniment solaire, simple mais jamais simpliste, au cœur d'un monde où tout semble tourner le dos à l'amour.
Copyright Malla Hukkanen/Sputnik |
Le film se fait tout du long un poème mélancolique et romantique volontairement anachronique (la Kaurismäki's touch, même si la présence en toile de fond de la Guerre en Ukraine, en fait un objet cinématographique plus actuelle qu'intemporel), fait de malentendus, de séparations et de retrouvailles, de doux et de malheureux hasard, où la raison du cœur peut guérir tous les maux et les dépendances (dont un alcoolisme galopant), même ceux qui affligent Ansa et Holappa, deux quadragénaires solitaires et en marge tout droit sorti des 30s (les ombres de Jean Renoir et Charlie Chaplin embaument tout du long le film, même celle d'un David Lean dont l'apparition d'une affiche de son Brève Rencontre est presque douloureusement prophétique), qui ne vivent sans autre horizon futur que celui de leur propre amour.
Plus encore que dans tous ses efforts passés, Les Feuilles Mortes transpire l'empathie et la tendresse du cinéaste pour ses âmes égarées, son envie sincère et profondément humaniste de les voir goûter au bonheur dans la réalité d'une Finlande angoissée par un conflit qui frappe à sa poète.
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Minimaliste, laconique et chaleureux, le film se fait une magnifique fable romantico-humaniste et pleine de vie sur l'espoir et la solidarité essentielle dans le monde actuel, dont on ressort le sourire aux lèvres et le cœur charmé.
Oui, Aki Kaurismäki rime toujours avec magie.
Jonathan Chevrier