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[CRITIQUE] : La Gravité


Réalisateur : Cédric Ido
Avec : Max Gomis, Jean-Baptiste Anoumon, Steve Tientcheu,...
Distributeur : Alba Films / Trésor Cinéma
Budget : -
Genre : Action, Fantastique.
Nationalité : Français
Durée : 1h26min

Synopsis :
Un mystérieux alignement des planètes embrase le ciel et inquiète tous les habitants de la cité. Une bande d’adolescents, Les Ronins, règnent en maîtres sur cette cité, et voient cet évènement planétaire comme la possibilité d’une nouvelle ère. Daniel, Joshua et Christophe, 3 amis d’enfance que le deal et la prison ont séparés, vont devoir s’unir pour affronter ce gang. Après cette nuit-là, où le ciel a viré au rouge sang, plus rien ne sera jamais pareil...



Critique :



Sur le papier, on pourrait presque ressentir une légère apparentée au génial Attack The Block de Joe Cornish, à la vue du premier long-métrage en solo du scénariste et réalisateur franco-burkinabé Cédric Ido, tant les deux prennent pour cadre la banlieue (rarement mise en avant de manière positive) et une histoire qui embrasse pleinement ses contours nerveux et science-fictionnelles.
Mais si le bijou de Cornish jouait la carte d'une invasion extraterrestre bien gratinée, celui-ci joue la carte d'un bouleversement physique et singulier : un alignement des planètes improbables qui pousse encore un petit peu plus vers l'implosion, un monde déjà dans le chaos.

Après une ouverture tragique qui appuie justement la loi physique citée dans le titre, la narration se fixe aux baskets de trois personnages bien distincts, Christophe, de retour à Stains après trois ans au placard, et les deux frangins Joshua et Daniel, le premier est cloué dans un fauteuil roulant (cause de la chute en introduction) et le second est un champion de France d'athlétisme.

Copyright Caroline Dubois

S'ils étaient les maîtres de la cité par le passé, le terrain est désormais dominé par une bande de jeunes, les Ronins, ce qui ne plaît pas vraiment à Christophe, qui aimerait bien reprendre le contrôle de son quartier et le soustraire à cette violence imprévisible et impitoyable, quand bien même ils s'organisent pour créer une sorte d'économie alternative qui sert la communauté.
Si Joshua continue secrètement de dealer aux risques de s'attirer les foudres du " pouvoir en place ", Daniel lui, aspire secrètement à quitter sa banlieue natale avec sa fille et sa petite amie, pour le Canada...

Si toutes les pièces de son puzzle (drame familial un brin poétique, thriller social, film de banlieue, film de samouraï, trip mystico-SF) ne s'embrigue pas totalement, difficile pourtant de ne pas se laisser emporter par l'énergie énervée qui anime La Gravité, qui rappelle l'excellent Saloum de Jean-Luc Herbulot, autant dans sa manière hybride de mélanger les genres (en passant de l'un à l'autre de façon un brin brutale) que dans sa volonté d'incarner un généreux B movie sous tension qui tire constamment à plein régime, noué autour des thèmes de la famille, du choc générationnel et de la difficulté de quitter ses racines (qui nous pèsent autant qu'elles nous retiennent) par peur de fissurer un écosystème (intime, idéologique) vulnérable implique des sacrifices au moindre bouleversement.

Copyright Caroline Dubois

Imparfait mais formellement solide et audacieux, joliment référencé et rythmé autant qu'il fièrement ancré dans le bitume, La Gravité vaut chèrement son pesant de pop-corn dans un septième art hexagonal en manque d'efforts aussi audacieux.


Jonathan Chevrier


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