[CRITIQUE] : Avant l'effondrement
Réalisateur• ice : Alice Zeniter et Benoît Volnais
Acteurs : Niels Schneider, Ariane Labed, Souheila Yacoub,...
Distributeur : Pyramide Distribution
Budget : -
Genre : Comédie Dramatique.
Nationalité : Français.
Durée : 1h40min
Synopsis :
Dans un Paris caniculaire, Tristan, directeur de campagne d’une candidate aux législatives, reçoit un courrier anonyme contenant un test de grossesse positif. Parce qu’il est peut-être atteint d’une maladie génétique mortelle et incurable, il devient obsédé par l’idée de retrouver la femme qui lui a envoyé ce test. Mais a-t-il affaire à une blague morbide, une vengeance froide, un appel à l’aide ou à une manœuvre politique ? Tristan décide de mener l’enquête, au péril de sa vie professionnelle et affective.
Critique :
Dans une société française où le pessimisme est presque devenu un mantra universel, entre une crise sociale persistante, un écosystème qui prend (littéralement) l'eau et un gouvernement qui avance en faisant totalement fit de la colère du peuple, l'histoire rocambolesque de Tristan (formidable Niels Schneider), héros troublé du film Avant l'effondrement du tandem Alice Zeniter et Benoît Volnais, à presque des allures de cauchemar.
Il faut dire, réaliser par un simple courrier que l'on puisse devenir père, fruit d'une union dont on n'a même pas conscience de la finalité (ce qui est accentue d'autant plus la remise en question de soi et de son comportement envers l'autre), alors même que l'on ne désirait pas forcément porter cette casquette, la faute à une épée de Damoclès qui gronde au-dessus de sa tête (une maladie génétique que l'on pourrait éventuellement transmettre); cela fait beaucoup, et encore plus pour un être déjà désespéré comme Tristan, qui va se lancer dans une quête fébrile de vérité, quitte à mettre en pièces ses vies professionnelles et affectives.
Sensiblement désenchanté et flanqué dans une capitale parisienne écrasée par une chaleur de plomb, le film incarne une expérience profondément singulière et déroutante, que ce soit dans sa volonté de confronter radicalement son personnage principal - tout comme son auditoire - à une vérité de la vie que l'on tente parfois d'éviter (la paternité, la maladie, la mortalité, le deuil,...), où dans sa manière totalement assumée d'incarner une sorte de fusion pas toujours adroite entre les dynamiques littéraires et théâtrales, de son récit fragmenté en chapitres à sa mise en scène en passant par ses dialogues affûtés - voix-off en prime.
Formellement dense et politiquement engagé (son message écologique et sa charge contre l'inaction politique sont appuyés mais clair), tout est une question d'urgence et d'inconfort dans Avant l'effondrement et son titre furieusement évocateur, celle d'un chaos intime qui ne se fait que le reflet d'un chaos sociétal et même environnemental, un chaos personnel qui devient collectif (devenir père, s'occuper de son propre père malade) et qui appelle, dans les deux sens, à la résilience.
S'il n'est pas toujours habile dans ses ruptures de ton autant que dans sa manière de voguer entre la comédie romantique, le drame socialo-politique et le récit existentielo-intellectuel, ce premier effort n'en reste pas moins captivant même dans ses menus travers.
Du constat générationnel très Klapischien en somme, mais définitivement sans la légèreté et les nuances.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Niels Schneider, Ariane Labed, Souheila Yacoub,...
Distributeur : Pyramide Distribution
Budget : -
Genre : Comédie Dramatique.
Nationalité : Français.
Durée : 1h40min
Synopsis :
Dans un Paris caniculaire, Tristan, directeur de campagne d’une candidate aux législatives, reçoit un courrier anonyme contenant un test de grossesse positif. Parce qu’il est peut-être atteint d’une maladie génétique mortelle et incurable, il devient obsédé par l’idée de retrouver la femme qui lui a envoyé ce test. Mais a-t-il affaire à une blague morbide, une vengeance froide, un appel à l’aide ou à une manœuvre politique ? Tristan décide de mener l’enquête, au péril de sa vie professionnelle et affective.
Critique :
S'il n'est pas toujours habile dans ses ruptures de ton autant de sa manière de voguer entre la simili romcom, le drame socialo-politique et le récit existentiel,#AvantLEffondrement n'en reste pas moins captivant dans son constat générationnel très Klapischien (mais sans nuances) pic.twitter.com/XS6QVnruM8
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) April 18, 2023
Dans une société française où le pessimisme est presque devenu un mantra universel, entre une crise sociale persistante, un écosystème qui prend (littéralement) l'eau et un gouvernement qui avance en faisant totalement fit de la colère du peuple, l'histoire rocambolesque de Tristan (formidable Niels Schneider), héros troublé du film Avant l'effondrement du tandem Alice Zeniter et Benoît Volnais, à presque des allures de cauchemar.
Il faut dire, réaliser par un simple courrier que l'on puisse devenir père, fruit d'une union dont on n'a même pas conscience de la finalité (ce qui est accentue d'autant plus la remise en question de soi et de son comportement envers l'autre), alors même que l'on ne désirait pas forcément porter cette casquette, la faute à une épée de Damoclès qui gronde au-dessus de sa tête (une maladie génétique que l'on pourrait éventuellement transmettre); cela fait beaucoup, et encore plus pour un être déjà désespéré comme Tristan, qui va se lancer dans une quête fébrile de vérité, quitte à mettre en pièces ses vies professionnelles et affectives.
Copyright Pyramide Distribution |
Sensiblement désenchanté et flanqué dans une capitale parisienne écrasée par une chaleur de plomb, le film incarne une expérience profondément singulière et déroutante, que ce soit dans sa volonté de confronter radicalement son personnage principal - tout comme son auditoire - à une vérité de la vie que l'on tente parfois d'éviter (la paternité, la maladie, la mortalité, le deuil,...), où dans sa manière totalement assumée d'incarner une sorte de fusion pas toujours adroite entre les dynamiques littéraires et théâtrales, de son récit fragmenté en chapitres à sa mise en scène en passant par ses dialogues affûtés - voix-off en prime.
Formellement dense et politiquement engagé (son message écologique et sa charge contre l'inaction politique sont appuyés mais clair), tout est une question d'urgence et d'inconfort dans Avant l'effondrement et son titre furieusement évocateur, celle d'un chaos intime qui ne se fait que le reflet d'un chaos sociétal et même environnemental, un chaos personnel qui devient collectif (devenir père, s'occuper de son propre père malade) et qui appelle, dans les deux sens, à la résilience.
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S'il n'est pas toujours habile dans ses ruptures de ton autant que dans sa manière de voguer entre la comédie romantique, le drame socialo-politique et le récit existentielo-intellectuel, ce premier effort n'en reste pas moins captivant même dans ses menus travers.
Du constat générationnel très Klapischien en somme, mais définitivement sans la légèreté et les nuances.
Jonathan Chevrier