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[CRITIQUE] : Petites


Réalisatrice : Julie Lerat-Gersant
Avec : Pili Groyne, Romane Bohringer, Victoire Du Bois,...
Budget : -
Distributeur : Haut et Court
Genre : Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 1h30min

Synopsis :
Enceinte à 16 ans, Camille se retrouve placée dans un centre maternel par le juge des enfants. Sevrée d’une mère aimante mais toxique, elle se lie d’amitié avec Alison, jeune mère immature, et se débat contre l’autorité de Nadine, une éducatrice aussi passionnée que désillusionnée. Ces rencontres vont bouleverser son destin…



Critique :



À une heure où l'on fustige, plus par manque de connaissance que par pur acte de stupidité (quoique la question se pose parfois sur les réseaux sociaux... bon très souvent), le manque d'originalité et de diversité dans le paysage cinématographique hexagonale, pas une semaine ne passe pourtant où presque sans qu'un premier long-métrage bien de chez nous ne pointe fièrement le bout de son nez dans une salle obscure, qu'un où qu'une cinéaste ne vienne potentiellement faire son trou et démontrer que talent est bien là, et qu'il ne demande qu'à être soutenu (surtout en salles).

Nouvelle preuve en date - si besoin était, pour les trois au fond qui ne suivent pas - avec Petites, estampillé premier long-métrage écrit et réalisé par la wannabe cinéaste et comédienne de théâtre Julie Lerat-Gersant, dont les quelques balbutiements narratifs ne rompt jamais totalement l'enthousiasme naissant et brut qui se dégage de ce cocktail détonnant entre le drame humain et social so Dardennien et le teen movie réaliste et poignant, vissé sur une adolescente furieusement attachante même dans son insouciance.
Soit Camille (Pili Groyne, LA révélation du film), une jeune ado rebelle et enceinte de seize ans qui se voit placée de force par le juge des enfants dans un centre maternelle, loin d'une mère dont la relation est in fine aussi fusionnelle que toxique.

Copyright Haut et Court

Là-bas, c'est un quotidien difficile qui l'attend, pas forcément chaotique que celui qu'elle a toujours connu, mais qui va l'aider à grandir notamment grâce à l'aide salvatrice une éducatrice aussi fatiguée que passionnée, Nadine (formidable - comme souvent - Romane Bohringer)...
D'une vérité et d'une générosité à toute épreuve, le film se fait immersion forte et crue, dénuée de tout jugement putassier, dans le quotidien autant dans une institution humaine faisant ce qu'elle peut avec ce qu'elle a (pas grand chose), que celui de jeunes femmes qui y gravitent, déjà cabossées par la vie avant même d'avoir atteint la frontière symbolique de la majorité (qui n'a de sens que dans sa définition légale finalement), des enfants sevrés d'amour maternel devant se construire à la fois en tant que femme mais aussi et surtout en tant que mère.

Alors certes, on pourra sensiblement tiquer sur une mise en scène manquant un brin d'assurance (c'est un premier effort, et il est toujours bon de le considérer comme telle), mais difficile de ne pas se laisser happer par la justesse de ce doux et émouvant portrait de femmes sous fond d'émancipation et de résilience, qui pousse habilement son auditoire à la réflexion autant sur la notion - et le rôle - de mère que sur la proprension à reproduire - souvent involontairement - les schémas familiaux toxiques.
Pas un " petit " premier long-métrage donc.


Jonathan Chevrier


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