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[CRITIQUE] : Les Gardiennes de la planète


Réalisateur : Jean-Albert Lièvre
Avec : Jean Dujardin
Budget : 2,5M€
Distributeur : Pan Distribution
Genre : Documentaire, Famille.
Nationalité : Français.
Durée : 1h22min

Synopsis :
Une baleine à bosse s'est échouée sur un rivage isolé. Alors qu'un groupe d'hommes et de femmes organise son sauvetage, nous découvrons l'histoire extraordinaire des cétacés, citoyens des océans du monde, essentiels à l’écosystème de notre planète depuis plus de 50 millions d’années.



Critique :


Si la fiction commence de plus en plus à aborder la question de l'écologie et de notre nécessité - alarmante - à ne pas faire basculer les choses au point de lentement et consciemment glisser vers le point de non-retour, le giron du documentaire lui, n'a jamais cessé de taper du poing en pointant tous les travers d'une humanité qui n'a de cesse de s'autodétruire.
S'il est facile de jouer la carte du discours moralisateur en intimant au spectateur (et aux gouvernements, sourds et aveugles) de remettre - à son échelle - en cause son attitude individuelle pour le bien de tous, certains cinéastes privilégient une sensibilisation certes plus douces mais pas moins percutantes, en laissant parler la force de leurs images bien plus que leurs discours.

C'est dans ce mouvement que s'inscrit le so BBC Les Gardiennes de la planète de Jean-Albert Lièvre, qui nous catapulte au plus près de l'intimité méconnue du grand public et captivante des magnifiques monstres des mers que sont les baleines, cétacés dont la protection est ô combien importante tant elles sont indispensables à la survie de notre planète.

Copyright Pan Distribution

Scindé en deux mouvements bien distincts, le tout embaumé autant par les chants des mammifères marins - dont on tente de lever un brin le voile ici sur son fantastique mystère - que par la voix grave d'un Jean Dujardin jouant les narrateurs sentencieux, le documentaire suit à la fois le sauvetage d'une baleine à bosse qui s'est tragiquement échouée sur un rivage isolé, mais aussi plusieurs images sublimes et spectaculaires de géants des mers, essentiels à l’écosystème de notre planète depuis plus de 50 millions d’années mais qui sont continuellement chassées par l'homme.

Douce et prenante invitation à l'introspection, le procédé perd cependant un brin de sa puissance évocatrice par la sur-présence de sa musique pop où même de sa voix-off, tant elle plaque à ses séquences inédites et à sa mise en scène d'une poésie rare, un discours pédagogique plombant et in fine inutile tant la beauté de ses images hypnotiques se suffisent pleinement à elle-même et alertent avec justesse sur notre biodiversité plus qu'en péril.
Le fond prime cela dit au coeur de cette odyssée saisissante et nécessaire, et il vaut décemment son pesant de pop-corn.


Jonathan Chevrier