[CRITIQUE] : You People
Réalisateur : Kenya Barris
Avec : Jonah Hill, Lauren London, Eddie Murphy, Nia Long, Julia Louis-Dreyfus, David Duchovny,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h57min
Synopsis :
De jeunes mariés et leurs parents examinent l'amour moderne et la dynamique familiale dans un contexte de choc culturel, d'attentes sociétales et de différences générationnelles.
Critique :
You People, estampillé premier long-métrage de Kenya Barris pour lequel il a convoqué les valeurs sûres Jonah Hill et Eddie Murphy, pourrait décemment se voir comme l'incarnation d'une oeuvre cherchant à jongler avec plusieurs patates chaudes sur un tout petit moins de deux heures, n'arrivant in fine qu'à se cramer les doigts et rien d'autre malgré - sur le papier - de sincères intentions à faire et offrir bien plus à son auditoire.
Dans une société contemporaine où il est désormais acté que l'on ne peut plus rire de tout, et encore moins sur grand écran, impossible de ne pas accueillir avec un tant soit peu d'enthousiasme une comédie gentiment pimentée et provocante conçue pour démystifier les stéréotypes ethniques, le racisme systémique ainsi qu'exposer les sentiments bruts qui mijotent à l'intérieur d'une fracture sociale et raciale de plus en plus béante - et qu'on se le dise, pas uniquement de l'autre côté de l'Atlantique.
Tout n'est qu'une question de perspicacité et de justesse dans les rires convoqués.
Partant d'un pitch louchant volontairement sur le cultissime Devine qui vient dîner..., You People démarre d'une manière prometteuse avant de gentiment rentrer dans le rang via des saillies un brin molles visant à placer les clichés de son illustre modèle, à la sauce moderne au travers d'un jeune couple mixte tiraillés par les nombreuses différences/dissemblances de leurs familles respectives, afro-américaine et juive (sacré quatuor Eddie Murphy - dont la rigidité autoritaire et décalée fait des ravages -, Nia Long, Julia Louis-Dreyfus et David Duchovny).
Aussi conventionnel soit-il de prime abord, le film montre gentiment les crocs avant de perdre lentement mais sûrement le courage de ses convictions - aussi légères soient-elles -, faisant de sa piqûre sociale parfois sévèrement dérangeante (et c'était le but premier) un spectacle semi-grinçant qui ne veut offenser personne et n'arrive jamais totalement à être drôle.
Il y avait probablement de bonnes intentions derrière, une envie de s'inscrire dans la veine éclairée et acérée d'un Dear White People avec une morale gentiment soignée faisant en sorte que les personnages - comme les spectateurs - apprennent quelques leçons sur la tolérance, l'amour et l'ouverture d'esprit; mais jamais You People ne trouve sa place, plombé par une approche anarchique et une écriture plus didactique que drôle, bien qu'elle est quelque chose de substantiel à dire.
Jonathan Chevrier
Avec : Jonah Hill, Lauren London, Eddie Murphy, Nia Long, Julia Louis-Dreyfus, David Duchovny,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h57min
Synopsis :
De jeunes mariés et leurs parents examinent l'amour moderne et la dynamique familiale dans un contexte de choc culturel, d'attentes sociétales et de différences générationnelles.
Critique :
Il y avait une envie de s'inscrire dans la veine éclairée et acérée d'un Dear White People à la base, mais jamais #YouPeople ne trouve sa place, plombé par une approche anarchique et une écriture plus didactique que drôle, bien qu'elle est quelque chose de substantiel à dire. pic.twitter.com/OplejwvGRC
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) January 27, 2023
You People, estampillé premier long-métrage de Kenya Barris pour lequel il a convoqué les valeurs sûres Jonah Hill et Eddie Murphy, pourrait décemment se voir comme l'incarnation d'une oeuvre cherchant à jongler avec plusieurs patates chaudes sur un tout petit moins de deux heures, n'arrivant in fine qu'à se cramer les doigts et rien d'autre malgré - sur le papier - de sincères intentions à faire et offrir bien plus à son auditoire.
Dans une société contemporaine où il est désormais acté que l'on ne peut plus rire de tout, et encore moins sur grand écran, impossible de ne pas accueillir avec un tant soit peu d'enthousiasme une comédie gentiment pimentée et provocante conçue pour démystifier les stéréotypes ethniques, le racisme systémique ainsi qu'exposer les sentiments bruts qui mijotent à l'intérieur d'une fracture sociale et raciale de plus en plus béante - et qu'on se le dise, pas uniquement de l'autre côté de l'Atlantique.
Tout n'est qu'une question de perspicacité et de justesse dans les rires convoqués.
Copyright Parrish Lewis/Netflix © 2023. |
Partant d'un pitch louchant volontairement sur le cultissime Devine qui vient dîner..., You People démarre d'une manière prometteuse avant de gentiment rentrer dans le rang via des saillies un brin molles visant à placer les clichés de son illustre modèle, à la sauce moderne au travers d'un jeune couple mixte tiraillés par les nombreuses différences/dissemblances de leurs familles respectives, afro-américaine et juive (sacré quatuor Eddie Murphy - dont la rigidité autoritaire et décalée fait des ravages -, Nia Long, Julia Louis-Dreyfus et David Duchovny).
Aussi conventionnel soit-il de prime abord, le film montre gentiment les crocs avant de perdre lentement mais sûrement le courage de ses convictions - aussi légères soient-elles -, faisant de sa piqûre sociale parfois sévèrement dérangeante (et c'était le but premier) un spectacle semi-grinçant qui ne veut offenser personne et n'arrive jamais totalement à être drôle.
Il y avait probablement de bonnes intentions derrière, une envie de s'inscrire dans la veine éclairée et acérée d'un Dear White People avec une morale gentiment soignée faisant en sorte que les personnages - comme les spectateurs - apprennent quelques leçons sur la tolérance, l'amour et l'ouverture d'esprit; mais jamais You People ne trouve sa place, plombé par une approche anarchique et une écriture plus didactique que drôle, bien qu'elle est quelque chose de substantiel à dire.
Jonathan Chevrier