[CRITIQUE] : Professeur Yamamoto part à la retraite
Réalisateur : Kazuhiro Sôda
Avec : -
Distributeur : Art House
Budget : -
Genre : Documentaire.
Nationalité : Japonais, Américain.
Durée : 1h59min
Synopsis :
Pionnier de la psychiatrie au Japon, le professeur Yamamoto s’apprête à prendre sa retraite à l’âge de 82 ans. A l’approche du départ, il sent ses patients de plus en plus déboussolés, alors qu’il ne sait pas lui-même comment affronter ce bouleversement.
Critique :
Douze ans après le fantastique Mental, le cinéaste nippon Kazuhiro Sôda retrouve le cadre de la clinique du Pr Yamamoto pour ce qui, dès le titre sensiblement évocateur, est annoncé comme ses derniers jours en exercice, lui qui jusqu'ici avait fait de son lieu de soin un endroit paisible et calme pour que ses patients puissent vivre sans oppression et dans l'instant, loin des affres d'une société nippone déshumanisée et boursouflée par son conformisme.
Comme dans le précédent documentaire et même au crépuscule de sa carrière, le médecin est toujours dépeint comme un homme encourageant, respectueux et compatissant envers ses patients, un praticien pionnier dans le traitement communautaire à Okayama, qui a consacré toute sa vie à son travail au point qu'il a sensiblement envahi sa vie personnelle - pour ne pas dire littéralement empoisonnée -, lui qui prenait au pied de la lettre l'expression " ramener du boulot à la maison " (des patients, dont sa femme devait également s'occuper).
Mais à l'heure de la retraite et des adieux à ses patients, période charnière où les incertitudes et les craintes sont nombreuses (l'ombre imposante du trépas et de la mort en tête), le Pr Yamamoto et ses 82 printemps au compteur n'arrive pas à lâcher prise, n'arrive pas à commencer à s'occuper un peu de lui-même mais aussi et surtout de sa femme, dont le déclin significatif l'a sans doute incité à raccrocher.
Et il est tout au long évident au coeur de cette tournée d'adieux, entre reconnaissance et déception, qu'il gardera un lien privilégié avec ses patients et qu'il restera impliqué dans leur vie, conscient qu'il est que la relation qu'il a tissé avec eux est garante de la stabilité de leur état au quotidien - et qu'il est résolument plus patient et à l'écoute que les médecins qui le remplaceront.
Entrecoupant ses scènes au plus près du Professeur par des flashbacks de Mental (dont il reprend la même rigueur et la même sobriété cinématographique) et de plans sur la normalité sociétale d'Okayama, Professeur Yamamoto part à la retraite se fait un documentaire aussi douloureux et délicat que profondément bouleversant, un hommage plein de vulnérabilité et précieux sur un médecin à l'empathie extraordinaire.
Jonathan Chevrier
Avec : -
Distributeur : Art House
Budget : -
Genre : Documentaire.
Nationalité : Japonais, Américain.
Durée : 1h59min
Synopsis :
Pionnier de la psychiatrie au Japon, le professeur Yamamoto s’apprête à prendre sa retraite à l’âge de 82 ans. A l’approche du départ, il sent ses patients de plus en plus déboussolés, alors qu’il ne sait pas lui-même comment affronter ce bouleversement.
Critique :
Douze ans après le fantastique #Mental, le cinéaste nippon Kazuhiro Sôda fait de #ProfesseurYamamotoPartÀLaRetraite une suite aussi douloureuse et délicate que profondément bouleversante, un hommage plein de vulnérabilité et précieux sur un médecin à l'empathie extraordinaire. pic.twitter.com/y0kYs4lxBR
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) January 7, 2023
Douze ans après le fantastique Mental, le cinéaste nippon Kazuhiro Sôda retrouve le cadre de la clinique du Pr Yamamoto pour ce qui, dès le titre sensiblement évocateur, est annoncé comme ses derniers jours en exercice, lui qui jusqu'ici avait fait de son lieu de soin un endroit paisible et calme pour que ses patients puissent vivre sans oppression et dans l'instant, loin des affres d'une société nippone déshumanisée et boursouflée par son conformisme.
Comme dans le précédent documentaire et même au crépuscule de sa carrière, le médecin est toujours dépeint comme un homme encourageant, respectueux et compatissant envers ses patients, un praticien pionnier dans le traitement communautaire à Okayama, qui a consacré toute sa vie à son travail au point qu'il a sensiblement envahi sa vie personnelle - pour ne pas dire littéralement empoisonnée -, lui qui prenait au pied de la lettre l'expression " ramener du boulot à la maison " (des patients, dont sa femme devait également s'occuper).
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Mais à l'heure de la retraite et des adieux à ses patients, période charnière où les incertitudes et les craintes sont nombreuses (l'ombre imposante du trépas et de la mort en tête), le Pr Yamamoto et ses 82 printemps au compteur n'arrive pas à lâcher prise, n'arrive pas à commencer à s'occuper un peu de lui-même mais aussi et surtout de sa femme, dont le déclin significatif l'a sans doute incité à raccrocher.
Et il est tout au long évident au coeur de cette tournée d'adieux, entre reconnaissance et déception, qu'il gardera un lien privilégié avec ses patients et qu'il restera impliqué dans leur vie, conscient qu'il est que la relation qu'il a tissé avec eux est garante de la stabilité de leur état au quotidien - et qu'il est résolument plus patient et à l'écoute que les médecins qui le remplaceront.
Entrecoupant ses scènes au plus près du Professeur par des flashbacks de Mental (dont il reprend la même rigueur et la même sobriété cinématographique) et de plans sur la normalité sociétale d'Okayama, Professeur Yamamoto part à la retraite se fait un documentaire aussi douloureux et délicat que profondément bouleversant, un hommage plein de vulnérabilité et précieux sur un médecin à l'empathie extraordinaire.
Jonathan Chevrier