[CRITIQUE] : Grand Marin
Réalisatrice : Dinara Drukarova
Avec : Dinara Drukarova, Sam Louwyck, Björn Hlynur Haraldsson,...
Distributeur : Rezo Films
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Français, Islandais, Belge.
Durée : 1h24min
Synopsis :
Lili a tout quitté pour partir au bout du monde réaliser son rêve : pêcher sur les mers du Nord. Elle persuade Ian, capitaine de chalutier, de lui donner sa chance et s'embarque sur le Rebel. Solitaire et insaisissable, celle que l’on surnomme « moineau » est la seule femme de l’équipage. Mais sous une apparente fragilité Lili est déterminée à aller jusqu’au bout de sa quête et défendre sa liberté.
Critique :
Découverte aux yeux du monde en tant qu'adolescente émouvante dans le Bouge pas, meurs, ressuscite de Vitali Kanevski, Dinara Drukarova, qui a depuis quitté la Russie pour la France (où elle est devenue un visage familier de notre cinéma), s'essaye à la réalisation avec un premier effort où elle se met elle-même en scène, où elle mêle sa propre histoire personnelle à celle de l'écrivaine Catherine Poulain et de l'héroïne autobiographique de son roman Le Grand marin.
Comme si la réalité et la fiction ne formait plus qu'un face caméra, au coeur d'une oeuvre à la fois paradoxalement minimaliste et d'une densité passionnante dont la lenteur lancinante et contemplative couplée à une ambiance volontairement mutique, impose à son auditoire une implication de tous les instants pour en apprécier toute la beauté autant que toute sa puissance évocatrice, celle d'une héroïne - Lili, surnommée " Moineau " - qui a l'audace de tout quitter pour embrasser la liberté et le champ des possibles que symbolise la mer, elle qui aspire à s'échapper d'un destin dont on ne saura rien, excepté qu'il n'est pas et ne sera jamais sien.
Lili a tout quitter pour soudainement vivre son rêve, petit bout de femme taiseuse et solitaire qui ne peut se résoudre à vivre une autre vie que celle qu'elle entreprend dans la dureté (de la nature et surtout de l'homme) et la passion; une âme dont on ne sait finalement rien d'autre que sa détermination folle à ne jamais rester trop longtemps sur la terre ferme, comme pour mieux renforcer l'universalité de son désir intime d'être libre.
Drame et douceur se mélangent au coeur de cette quête de liberté dans un monde dont l'immensité à la fois rassurante et pleine de danger, bouscule toute certitude au point de changer ceux qui en font leur quotidien, qui ne peuvent - veulent - plus reprendre une existence normale, insipide à leur yeux, dépourvue de sens du danger et d'adrénaline vivifiante.
Au plus près du mouvement discontinu des vagues, des corps épuisés et du ballet usant des tâches quotidiennes - à la lisière du rituel mystique - , quitte à laisser poindre parfois une image un brin caricatural de la figure du marin, Drukarova compose avec Grand Marin une expérience cinématographique aussi physique et épurée qu'humble et énigmatique qui vogue avec assurance vers l'inconnu, où la rudesse de la vie en mer côtoie la beauté incandescente d'une nature indomptée et indomptable (sublimée par la photographie de Timo Salminen).
Un premier effort sensible et sauvage, comme son héroïne.
Jonathan Chevrier
Avec : Dinara Drukarova, Sam Louwyck, Björn Hlynur Haraldsson,...
Distributeur : Rezo Films
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Français, Islandais, Belge.
Durée : 1h24min
Synopsis :
Lili a tout quitté pour partir au bout du monde réaliser son rêve : pêcher sur les mers du Nord. Elle persuade Ian, capitaine de chalutier, de lui donner sa chance et s'embarque sur le Rebel. Solitaire et insaisissable, celle que l’on surnomme « moineau » est la seule femme de l’équipage. Mais sous une apparente fragilité Lili est déterminée à aller jusqu’au bout de sa quête et défendre sa liberté.
Critique :
Au plus près du mouvement discontinu des vagues et des corps usés, Dinara Drukarova compose avec #GrandMarin une expérience aussi physique qu'énigmatique qui vogue avec assurance vers l'inconnu, où la rudesse de la vie en mer côtoie la beauté incroyable d'une nature indomptable. pic.twitter.com/WFqMB2UHgU
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) January 13, 2023
Découverte aux yeux du monde en tant qu'adolescente émouvante dans le Bouge pas, meurs, ressuscite de Vitali Kanevski, Dinara Drukarova, qui a depuis quitté la Russie pour la France (où elle est devenue un visage familier de notre cinéma), s'essaye à la réalisation avec un premier effort où elle se met elle-même en scène, où elle mêle sa propre histoire personnelle à celle de l'écrivaine Catherine Poulain et de l'héroïne autobiographique de son roman Le Grand marin.
Comme si la réalité et la fiction ne formait plus qu'un face caméra, au coeur d'une oeuvre à la fois paradoxalement minimaliste et d'une densité passionnante dont la lenteur lancinante et contemplative couplée à une ambiance volontairement mutique, impose à son auditoire une implication de tous les instants pour en apprécier toute la beauté autant que toute sa puissance évocatrice, celle d'une héroïne - Lili, surnommée " Moineau " - qui a l'audace de tout quitter pour embrasser la liberté et le champ des possibles que symbolise la mer, elle qui aspire à s'échapper d'un destin dont on ne saura rien, excepté qu'il n'est pas et ne sera jamais sien.
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Lili a tout quitter pour soudainement vivre son rêve, petit bout de femme taiseuse et solitaire qui ne peut se résoudre à vivre une autre vie que celle qu'elle entreprend dans la dureté (de la nature et surtout de l'homme) et la passion; une âme dont on ne sait finalement rien d'autre que sa détermination folle à ne jamais rester trop longtemps sur la terre ferme, comme pour mieux renforcer l'universalité de son désir intime d'être libre.
Drame et douceur se mélangent au coeur de cette quête de liberté dans un monde dont l'immensité à la fois rassurante et pleine de danger, bouscule toute certitude au point de changer ceux qui en font leur quotidien, qui ne peuvent - veulent - plus reprendre une existence normale, insipide à leur yeux, dépourvue de sens du danger et d'adrénaline vivifiante.
Au plus près du mouvement discontinu des vagues, des corps épuisés et du ballet usant des tâches quotidiennes - à la lisière du rituel mystique - , quitte à laisser poindre parfois une image un brin caricatural de la figure du marin, Drukarova compose avec Grand Marin une expérience cinématographique aussi physique et épurée qu'humble et énigmatique qui vogue avec assurance vers l'inconnu, où la rudesse de la vie en mer côtoie la beauté incandescente d'une nature indomptée et indomptable (sublimée par la photographie de Timo Salminen).
Un premier effort sensible et sauvage, comme son héroïne.
Jonathan Chevrier