[CRITIQUE] : Unicorn Wars
Réalisateur : Alberto Vázquez
Avec : Ramon Barea.
Distributeur : UFO Distribution
Budget : -
Genre : Animation, Aventure, Fantastique.
Nationalité : Espagnol.
Durée : 1h38min
Synopsis :
En ces contrées reculées, Oursons et Licornes sont en guerre depuis toujours. Le soldat Célestin a soif du sang des Licornes, gage d’une beauté éternelle, selon le Grand Livre Sacré. Son frère Dodu, lui, n’aime pas la guerre, il préfère les myrtilles et les câlins. Mais la bataille finale approche : une unité d’oursons inexpérimentés quitte le camp d’entraînement pour une mission commando dans la Forêt Magique. Seront-ils à la hauteur ?
Critique :
Bien mal avisés - et le lot est faible - seront les parents prenant le second long-métrage du cinéaste espagnol Alberto Vázquez, Unicorn Wars (qui peut pleinement se voir comme une extension de son court-métrage Sangre de unicorno), pour une banale séance animée parfaite pour divertir leurs petites têtes blondes en cette fin d'année ciné, tant rien où presque n'est fait pour que le film épouse les contours proprets et lisses d'un divertissement familiale de saison.
À tel point même que l'on pourrait intimement le considérer comme une sorte de réponse féroce à tout un formatage infantile et cynique opéré par le genre - et pas uniquement de l'autre côté de l'Atlantique - depuis le début des années 2000, un cousin pas si lointain des productions Ghibli qui aurait méchamment vidé un pack de Red Bull et aurait une furieuse envie d'en découdre avec les codes du conte et de la littérature enfantine.
Dégainant sans trembler une mythologie qui paraîtrait gentiment absurde au-delà des limites même de son cadre, mais qui trouve ici un sérieux dramatique réellement accrocheur, tout en articulant son récit autour d'un affrontement sans pitié et ancestral entre les ours et les licornes (et d'une légende affirmant que celui qui boirait le sang de la dernière licorne, deviendrait un être parfait); le film incarne une descente viscérale et émotionnelle dans les enfers de la haine et de la guerre qui embrasse totalement la noirceur du conte dont il se réapproprie les codes pour mieux fustiger sa - fausse - candeur et ce même s'il se perd un brin dans les méandres de la fiction moralisatrice.
Avec puissance et violence, Vázquez dénonce les travers de l'humanité et la bêtise de l'homme en traitant de thèmes rarement abordés dans l'animation (le fanatisme, l'endoctrinement politique et religieux,...) tout en faisant preuve d'une sensibilité résolument moderne (un discours écologique mais aussi féministe tant il questionne les affres de la masculinité toxique) et d'une animation étonnamment colorée et chatoyante.
Entre Full Metal Jacket et la scène tragique de Bambi que l'on se repasserait en boucle, Unicorn Wars, pas exempt d'un rythme en dents de scie, se fait une fable cauchemardesque et iconoclaste faite pour bousculer les consciences - et elle y arrive avec brio.
Jonathan Chevrier
Avec : Ramon Barea.
Distributeur : UFO Distribution
Budget : -
Genre : Animation, Aventure, Fantastique.
Nationalité : Espagnol.
Durée : 1h38min
Synopsis :
En ces contrées reculées, Oursons et Licornes sont en guerre depuis toujours. Le soldat Célestin a soif du sang des Licornes, gage d’une beauté éternelle, selon le Grand Livre Sacré. Son frère Dodu, lui, n’aime pas la guerre, il préfère les myrtilles et les câlins. Mais la bataille finale approche : une unité d’oursons inexpérimentés quitte le camp d’entraînement pour une mission commando dans la Forêt Magique. Seront-ils à la hauteur ?
Critique :
Entre Full Metal Jacket et la scène tragique de Bambi que l'on se repasserait en boucle, #UnicornWars, pas exempt d'un rythme en dents de scie, se fait une fable cauchemardesque faite pour bousculer les consciences, sondant férocement tous les travers et ma bêtise de l'homme. pic.twitter.com/VrMVH3yD8y
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) December 28, 2022
Bien mal avisés - et le lot est faible - seront les parents prenant le second long-métrage du cinéaste espagnol Alberto Vázquez, Unicorn Wars (qui peut pleinement se voir comme une extension de son court-métrage Sangre de unicorno), pour une banale séance animée parfaite pour divertir leurs petites têtes blondes en cette fin d'année ciné, tant rien où presque n'est fait pour que le film épouse les contours proprets et lisses d'un divertissement familiale de saison.
À tel point même que l'on pourrait intimement le considérer comme une sorte de réponse féroce à tout un formatage infantile et cynique opéré par le genre - et pas uniquement de l'autre côté de l'Atlantique - depuis le début des années 2000, un cousin pas si lointain des productions Ghibli qui aurait méchamment vidé un pack de Red Bull et aurait une furieuse envie d'en découdre avec les codes du conte et de la littérature enfantine.
Copyright UFO Distribution |
Dégainant sans trembler une mythologie qui paraîtrait gentiment absurde au-delà des limites même de son cadre, mais qui trouve ici un sérieux dramatique réellement accrocheur, tout en articulant son récit autour d'un affrontement sans pitié et ancestral entre les ours et les licornes (et d'une légende affirmant que celui qui boirait le sang de la dernière licorne, deviendrait un être parfait); le film incarne une descente viscérale et émotionnelle dans les enfers de la haine et de la guerre qui embrasse totalement la noirceur du conte dont il se réapproprie les codes pour mieux fustiger sa - fausse - candeur et ce même s'il se perd un brin dans les méandres de la fiction moralisatrice.
Avec puissance et violence, Vázquez dénonce les travers de l'humanité et la bêtise de l'homme en traitant de thèmes rarement abordés dans l'animation (le fanatisme, l'endoctrinement politique et religieux,...) tout en faisant preuve d'une sensibilité résolument moderne (un discours écologique mais aussi féministe tant il questionne les affres de la masculinité toxique) et d'une animation étonnamment colorée et chatoyante.
Entre Full Metal Jacket et la scène tragique de Bambi que l'on se repasserait en boucle, Unicorn Wars, pas exempt d'un rythme en dents de scie, se fait une fable cauchemardesque et iconoclaste faite pour bousculer les consciences - et elle y arrive avec brio.
Jonathan Chevrier