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[CRITIQUE] : Amsterdam



Réalisateur : David O. Russell
Avec : Margot Robbie, John David Washington, Christian Bale, Robert De Niro, Mike Myers, Timothy Olyphant, Michael Shannon, Chris Rock, Anya Taylor-Joy, Andrea Riseborough, Matthias Schoenaerts, Alessandro Nivola, Rami Malek, Zoe Saldana,...
Distributeur : The Walt Disney Company France
Budget : -
Genre : Thriller, Drame, Policier.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h14min

Synopsis :
L'histoire de trois amis proches qui se retrouvent au centre de l’une des intrigues parmi les plus secrètes et choquantes de l'histoire américaine.



Critique :


C'est une règle esentielle et pourtant, difficile parfois de ne pas se laisser berner par la distribution imposante d'un film qui, instinctivement, nous amène plus que le long-métrage lui-même, dans une salle obscure.
En ce sens, le pouvoir attractif du nouvel effort de David O. Russell, Amsterdam, est total tant il dégaine un casting tellement imposant qu'il ne peut même pas tenir sur l'affiche, le tout dans une esthétique rétro des plus aguicheuses.
Un pouvoir qui est, paradoxalement, proportionnel au gâchis monumental qu'incarne le film, un ratage épique qui se gamelle dès sa première bobine et ne parvient jamais à se relever par la suite.
Partant d'un pitch prétexte (trois amis - un médecin, une infirmière et un avocat - deviennent fortuitement les principaux suspects dans une affaire de meurtre en 1933, et sont plongés dans un mystère plus grand qu'ils auraient pu imaginer dans une quête pour rétablir la vérité), la narration déroule les contours d'un polar traditionnel faisandé - et loin du whodunit vendu par sa campagne promotionnelle - qui s'embourbe dans le cocktail maladroit qu'il essaye d'incarner : le polar noir, le thriller mystérieux où encore la comédie burlesque et loufoque matinée d'une pointe de relans politiques et de leçons historiques.

Copyright Disney

Fastidieux dans sa manière d'incarner un méli-mélo d'influences et de caméos pimpants ne servant que sporadiquement une histoire (trop) volubile, nébuleuse et fragmentée pour son bien, dont le mystère s'avère in fine furieusement anecdotique, Amsterdam est avant tout et surtout désespérément ennuyeux et redondant - jusque dans sa voix-off omniprésente -, pas même réanimé autant par ses réflexions (Russell, déjà sous exta caméra au poing, cherche tellement à avoir quelque chose à dire qu'il ne fait que survoler tous ces thèmes) que par un humour censé à la fois soulagé les informations balancées à l'emporte-pièce pour faire avancer l'intrigue, et distillé un vent de légèreté qui ne prend jamais vraiment - sauf de manière totalement involontaire -, laissant sa galerie de talents se dépatouiller comme ils le peuvent avec le peu d'assise scénaristique qui leur est donné.
Dommage tant son trio vedette (surtout Margot Robbie et John David Washington, qui forment un couple à l'amour doux et subtil, là où Christian Bale cabotine joyeusement) est exceptionnel, liés par une alchimie sincère et sérieuse qui rend totalement crédible leur amitié - les voir ensemble est un des seuls plaisirs offert par le film.

Copyright Walt Disney Company

Cousin malade et faussement acerbe du bijou Inherent Vice de PTA, Amsterdam se fait une tragicomédie humaine rétro chic foutrement hasardeuse (l'amour combat tout, même les facistes) et dénué de toute profondeur émotionnelle, une histoire inutilement alambiquée et éreintante qui ne rend jamais justice à la photographie somptueuse d'Emmanuel Lubezki ni même les fabuleux costumes d'Albert Wolsky.
Un sacré gros couac.


Jonathan Chevrier


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