[CRITIQUE] : Ticket to Paradise

Réalisateur : Ol Parker
Avec : Julia Roberts, George Clooney, Kaitlyn Dever, Billie Lourd, Maxime Bouttier, Lucas Bravo, …
Distributeur : Universal Pictures International France
Budget : -
Genre : Comédie, Romance
Nationalité : Américain
Durée : 1h44min

Synopsis :
Un couple séparé est réuni pour tenter d’empêcher leur fille de commettre la même erreur qu’eux jadis : céder au coup de foudre.

Critique :

#TicketToParadise ne dévie jamais de son but : charmer les cœurs chamallow avec un bon gros récit romantique et sirupeux, sur les terres magnifiées de Bali. Si le film aborde parfois des thèmes politiques, la narration fait tout pour que cela reste superficiel. (@CookieTime_LE) pic.twitter.com/gRMx07gfQ4
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) October 3, 2022

Qui ne rêverait pas de rester vivre à Bali ? Lily Cotton (Kaitlyn Dever) ne résiste pas longtemps à la tentation, surtout quand son amour de vacances la demande en mariage. Alors qu’elle venait de finir ses études afin de devenir avocate, ses plans changent subitement, pour une vie loin de la pression sociale et d’un métier stressant. Mais qu’en pensent ses parents ? Si on en croit le cliché des comédies romantiques, ils devraient être ravis qu’elle abandonne une carrière prestigieuse pour l’amour. C’est tout le contraire dans Ticket to Paradise. Georgia (Julia Roberts) et David (George Clooney) s'associent dans le but de faire capoter ce mariage, malgré leur aversion l’un pour l’autre.

Il y a 25 ans, Georgia et David s’aimaient. Ils le racontent en montage alterné, chacun avec un point de vue différent. Mais l’eau a coulé sous les ponts et aujourd’hui … ils se détestent. Même plus que cela, ils ne peuvent pas être dans une pièce ensemble sans se chamailler. Ticket to Paradise prend la direction d’une simple comédie romantique, avec le trope “enemies to lovers”, sauf qu’ici nous sommes sur du “lovers to enemies to lovers again”. Simple car son réalisateur, Ol Parker, n’est pas de la trempe de ceux qui prennent des risques. Au contraire, il suit un chemin balisé vers le happy-end, pour le plus grand plaisir des aficionados. Pour les autres, il faudra se contenter des mêmes péripéties réchauffées, encore et encore. Les joutes verbales enfantines, les coups bas, les regards appuyés, les sous-entendus sexuels, et tutti quanti … Nous restons sur du classique pur jus : des personnages bourgeois et blancs, dont les seuls problèmes sont liés à l’amour et au couple.

Reste qu’un certain charme s’étend le long du récit, venant principalement des deux interprètes principaux. Vétérans du genre, Julia Roberts et George Clooney tirent leur épingle du jeu grâce à leur grande complicité, qui se ressent à l’écran. Les deux amis dans la vie ont souvent partagé l’écran également et semblent heureux d’être là. On les comprend. Qui ne sauterait pas sur le prétexte de passer deux mois à Bali, tous frais payés ? On peut remarquer quelques volontés d’actualiser le propos, en inversant par exemple le fameux cliché du personnage masculin qui a refait sa vie avec une femme plus jeune. Mais n’allons pas trop vite, il n’existe aucune revendication féministe pour autant. On soupçonne plutôt ce choix comme le parfait prétexte de placer le nouvel acteur chouchou des américains, Lucas Bravo (le beau Gabriel dans Emily in Paris), son charme à la française semble bien parti pour l'enfermer dans le même genre de rôle.

Ticket to Paradise ne dévie jamais de son but : charmer les cœurs chamallow avec un bon gros récit romantique et sirupeux, sur les terres magnifiées de Bali. Si le film aborde parfois des thèmes politiques (la différence culturelle, la parentalité, la pression sociale), Ol Parker et son scénariste font tout pour que cela reste superficiel. Il ne faudrait surtout pas gâcher le happy-end !

Laura Enjolvy