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[CRITIQUE] : Simone, Le Voyage du Siècle

Réalisateur : Olivier Dahan
Acteurs : Elsa Zylberstein, Lilou Kintgen, Rebecca Marder, Olivier Gourmet,...
Distributeur : Warner Bros. France
Budget : -
Genre : Biopic.
Nationalité : Français.
Durée : 2h20min.

Synopsis :
Le destin de Simone Veil, son enfance, ses combats politiques, ses tragédies. Le portrait épique et intime d’une femme au parcours hors du commun qui a bousculé son époque en défendant un message humaniste toujours d’une brûlante actualité.




Critique :


Que le cinéaste Olivier Dahan se soit fait un spécialiste du biopic classique et propret à la suite des pourtant mitigés - pour être poli - La Môme et Grace de Monaco, est l'une de ses vérités insondables comme notre septième art hexagonal en compte sans doute un peu trop pour son bien.
Qu'il soit en charge d'un projet aussi imposant que peut l'être un biopic sur la figure majeure de notre histoire récente qu'est feu Simone Veil (disparue en 2017), et qui plus est sur sa seule et unique plume (celle de la journaliste Vanessa Schneider, avec qui il préparait le projet en 2019, n'est visiblement pas créditée), avait donc de quoi rebuter au plus haut point et ce n'est pas la vision du sans âme Simone, Le Voyage du Siècle qui viendra contredire ses craintes, aussi sincère que peut être sur le papier, cet hommage cinématographique.

Copyright Warner Bros. France

Impossible de nier sur le papier le potentiel incroyable d'une histoire personnelle qui l'est tout autant, l'ancienne ministre de la santé s'étant faîte par la force de sa détermination et de ses croyances, l'un des témoins clés de notre histoire politique comme social au travers de la seconde moitié du XXème siècle, tellement qu'un seul film ne suffirait pas à tout conter avec exactitude.
Sauf que le traitement opéré par Olivier Dahan manque férocement de sérieux et de poids, expurgé même de toute réflexion féministe puissante, au coeur d'une narration éclatée alternant maladroitement les allers-retours entre le passé et le présent tout en étant peu subtilement - pour être poli - parsemé d'effets de manches profondément caricaturaux voire même furieusement d'un autre temps, quant il ne se laisse pas aller à un sentimentalisme assez lourd.
Un comble de l'illustration artificielle qui pourtant, paradoxalement, tutoie parfois la grâce dans son énumération scolaire du parcours vibrant de cette femme décidée à lutter contre toutes les formes d'injustices, notamment via la performance vulnérable et touchante de Rebecca Mader (qui s'en sort mieux qu'Elsa Zylberstein, habitée mais plombée par un maquillage pesant).
Une sacré occasion manquée.


Jonathan Chevrier


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