[CRITIQUE] : Reprise en main
Réalisateur : Gilles Perret
Avec : Pierre Deladonchamps, Laetitia Dosch, Grégory Montel, Finnegan Oldfield, Vincent Deniard,...
Distributeur : Jour2fête
Budget : -
Genre : Comédie Dramatique, Comédie, Drame.
Nationalité : Français
Durée : 1h47min
Synopsis :
Comme son père avant lui, Cédric travaille dans une entreprise de mécanique de précision en Haute-Savoie. L'usine doit être de nouveau cédée à un fonds d’investissement. Epuisés d’avoir à dépendre de spéculateurs cyniques, Cédric et ses amis d'enfance tentent l'impossible : racheter l’usine en se faisant passer pour des financiers !
Critique :
Habitué à chapeauté des documentaires socialement engagés, on avait laissé le cinéaste Gilles Perret l'année dernière avec le captivant et nécessaire Debout les femmes ! - co-réalisé avec François Ruffin -, odyssée road moviesque amère et militante jusqu'au bout de la pellicule qui incarnait autant un vrai coup de gueule qu'un intense cri du coeur, dont la vérité poignante qui s'en dégage tentait, peut-être naïvement il est vrai, de réparer une injustice sociale impardonnable - et toujours d'actualité.
C'est sur le terrain moins habituel pour lui de la fiction (c'est même tout simplement son premier long-métrage traditionnel) qu'il nous revient cette fois avec Reprise en Main, nouvelle mise en images ludique et militante des oubliés d'un système capitaliste de plus en plus écrasant, flanqué dans un cadre qui lui est familier : chez lui, dans la vallée de l’Arve, planté au coeur des aléas d'une usine dans laquelle il a réellement travaillée.
Une immersion on ne peut plus emprunt de crédibilité et de véracité nouée autour d'une narration fictive - mais pas moins évocatrice -, elle-même clouée aux basques d'employés d'une usine de décolletage spécialisée dans la fabrication de pièces pour les industries automobile et aéronautique qui, lassés de voir leur destin dépendre de fonds d'investissement divers et de spéculateurs cyniques, décident de prendre les choses en main en rachetant leur entreprise en se faisant eux-mêmes passés pour des financiers.
Prenant à bras le corps tous les artifices de la fiction pour mieux nourrir un récit dénué de toute représentation caricaturale voire même de tout misérabilisme putassier, Perret déroule avec justesse une comédie aussi sociale et engagée que profondément optimiste dans sa manière de dénoncer avec complexité - sans jamais perdre son spectateur - les rouages du néolibéralisme mondialisé tout en mettant continuellement en lumière le facteur humain (où chacun, même à différentes échelles, n'est finalement qu'un salarié appelé à se faire manger par le système) et l'esprit de solidarité, avec un humour subtilement dosé ne venant jamais empiéter sur les terrains de la gravité et des émotions.
Porté par un casting totalement voué à sa cause (mention à Laetitia Dosch, Finnegan Oldfield et Pierre Deladonchamps) et sensiblement plus léger - dans le bon sens du terme - que le cinéma de Stéphane Brizé, Reprise en main frappe juste et fort dans son engagement tout en effleurant juste ce qu'il faut les contours du divertissement feel good.
Soit infiniment mieux que l'étiquette facile et simpliste de " Ken Loach à la française " que la critique ambiante se borne à lui coller sur la pellicule.
Jonathan Chevrier
Avec : Pierre Deladonchamps, Laetitia Dosch, Grégory Montel, Finnegan Oldfield, Vincent Deniard,...
Distributeur : Jour2fête
Budget : -
Genre : Comédie Dramatique, Comédie, Drame.
Nationalité : Français
Durée : 1h47min
Synopsis :
Comme son père avant lui, Cédric travaille dans une entreprise de mécanique de précision en Haute-Savoie. L'usine doit être de nouveau cédée à un fonds d’investissement. Epuisés d’avoir à dépendre de spéculateurs cyniques, Cédric et ses amis d'enfance tentent l'impossible : racheter l’usine en se faisant passer pour des financiers !
Critique :
Dénué de tout représentation caricaturale voire même de tout misérabilisme putassier, #RepriseEnMain incarne une comédie aussi sociale et engagée que profondément optimiste dans sa manière de dénoncer avec complexité - sans jamais perdre son public - les rouages du néolibéralisme pic.twitter.com/HX5xQ2hSCY
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) October 18, 2022
Habitué à chapeauté des documentaires socialement engagés, on avait laissé le cinéaste Gilles Perret l'année dernière avec le captivant et nécessaire Debout les femmes ! - co-réalisé avec François Ruffin -, odyssée road moviesque amère et militante jusqu'au bout de la pellicule qui incarnait autant un vrai coup de gueule qu'un intense cri du coeur, dont la vérité poignante qui s'en dégage tentait, peut-être naïvement il est vrai, de réparer une injustice sociale impardonnable - et toujours d'actualité.
C'est sur le terrain moins habituel pour lui de la fiction (c'est même tout simplement son premier long-métrage traditionnel) qu'il nous revient cette fois avec Reprise en Main, nouvelle mise en images ludique et militante des oubliés d'un système capitaliste de plus en plus écrasant, flanqué dans un cadre qui lui est familier : chez lui, dans la vallée de l’Arve, planté au coeur des aléas d'une usine dans laquelle il a réellement travaillée.
Copyright ELZEVIRFILMS |
Une immersion on ne peut plus emprunt de crédibilité et de véracité nouée autour d'une narration fictive - mais pas moins évocatrice -, elle-même clouée aux basques d'employés d'une usine de décolletage spécialisée dans la fabrication de pièces pour les industries automobile et aéronautique qui, lassés de voir leur destin dépendre de fonds d'investissement divers et de spéculateurs cyniques, décident de prendre les choses en main en rachetant leur entreprise en se faisant eux-mêmes passés pour des financiers.
Prenant à bras le corps tous les artifices de la fiction pour mieux nourrir un récit dénué de toute représentation caricaturale voire même de tout misérabilisme putassier, Perret déroule avec justesse une comédie aussi sociale et engagée que profondément optimiste dans sa manière de dénoncer avec complexité - sans jamais perdre son spectateur - les rouages du néolibéralisme mondialisé tout en mettant continuellement en lumière le facteur humain (où chacun, même à différentes échelles, n'est finalement qu'un salarié appelé à se faire manger par le système) et l'esprit de solidarité, avec un humour subtilement dosé ne venant jamais empiéter sur les terrains de la gravité et des émotions.
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Porté par un casting totalement voué à sa cause (mention à Laetitia Dosch, Finnegan Oldfield et Pierre Deladonchamps) et sensiblement plus léger - dans le bon sens du terme - que le cinéma de Stéphane Brizé, Reprise en main frappe juste et fort dans son engagement tout en effleurant juste ce qu'il faut les contours du divertissement feel good.
Soit infiniment mieux que l'étiquette facile et simpliste de " Ken Loach à la française " que la critique ambiante se borne à lui coller sur la pellicule.
Jonathan Chevrier