[CRITIQUE] : Classico

Réalisateurs : Nathanaël Guedj et Adrien Piquet-Gauthier
Avec : Ahmed Sylla, Alice Belaïdi, Hakim Jemili,...
Distributeur : Amazon Prime Vidéo France
Budget : -
Genre : Comédie, Romance.
Nationalité : Français.
Durée : 1h38min

Synopsis :
Qu’y a-t-il de pire pour un marseillais pur jus que d’égarer la Coupe des Champions, fierté de tout un peuple ? Peut-être de devoir se faire passer pour un parisien au sein même de la capitale pour la récupérer. C’est le défi de Sami, minot au grand cœur, qui va devoir s’infiltrer en milieu hostile et manipuler Lisa, une parisienne typique. A priori tout les oppose, elle est inaccessible, charmante et toujours pressée. À moins que Sami ne tombe sous le charme de la capitale…

Critique :

Forçant évidemment le trait pour déclencher quelques sourires complices, #ClassicoLeFilm s'avère in fine moins catastrophique et plus bienveillant que redouté, même si son écriture laborieuse est aussi subtile et baignant dans les clichés faciles qu'une comédie de Dany Boon. pic.twitter.com/mcnEedXoHL
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) October 28, 2022

Aussi populaire soit-il à travers le globe, le sacro-saint football n'est pas fondamentalement un sport célébré en masse dans les salles obscures, la faute, sans doute, à son aspect loin d'être forcément cinégénique tant rares furent les cinéastes a avoir été capables de le retranscrire avec un tant soit peu d'ampleur et de rythme - voire même d'envie.
Quand il se focalise sur un joueur en particulier, qu'il soit fictif (la trilogie Goal, dont on zappera poliment le dernier film), ou réel (les documentaires sur Diego Maradona d'Asif Kapadia et Emir Kusturica en tête), le résultat s'avère bien plus défendable et captivant - même si les contre-exemples existent évidemment - que lorsqu'il tente d'en capter aussi bien la ferveur que son aspect presque religieux auprès des supporters les plus habités.

Partant d'un pitch à la limite de la science-fiction jouant sur une rivalité dépassant les simples limites du sport (la perte de la coupe des clubs champions et la quête d'un minot marseillais pour la retrouver, quitte à se faire passer pour un supporter parisien - blasphème absolu), saupoudré d'un petit zeste de romance et le tout produit par une Amazon Studios qui démontre une fois de plus qu'elle n'a absolument pas le nez pour flairer les bons projets hexagonaux; Classico de Nathanaël Guedj et Adrien Piquet-Gauthier n'avait visiblement rien de bon à proposer autre qu'une accumulation de poncifs faciles autant sur le Sud que sur une capitale " qui ne sourit jamais ".
Aussi subtile qu'une comédie de Dany Boon et sensiblement focalisé sur les supporters, dans un regard comico-bienveillant qui ne tape pas totalement sur la frange extrême de ceux-ci, la narration du tandem de cinéaste force évidemment le trait pour déclencher quelques sourires complices au sein d'une intrigue réduite à peau de chagrin que ne vient jamais relever son impressionnante galerie de seconds couteaux/guests de luxe.
Bienveillant certes mais totalement insignifiant, Classico ne vaut finalement que pour l'abattage et le capital sympathie du couple Ahmed Sylla/Alice Belaïdi, qui se retrouve cinq ans après le sympathique L'Ascension.
C'est maigre donc, rachitique même.

Jonathan Chevrier