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[CRITIQUE] : Le Tigre et le Président


Réalisateur : Jean-Marc Peyrefitte
Acteurs : Jacques Gamblin, André Dussollier, Christian Hecq, Anna Mouglalis,...
Distributeur : Orange Studio/Tandem
Budget : -
Genre : Comédie, Historique.
Nationalité : Français.
Durée : 1h38min.

Synopsis :
1920, les années folles. Georges Clemenceau vient de perdre l’élection présidentielle face à l'inconnu Paul Deschanel, un idéaliste qui veut changer le pays. Mais un soir ce dernier tombe d'un train et se volatilise. Au petit matin, la France cherche son président, une occasion en or pour le Tigre Clemenceau...



Critique :


Figure méconnu d'une histoire politique française dont on retient avant tout les figures de la Cinquième République, le mystérieux Paul Deschanel n'en reste pas moins fascinante et sensiblement cynégénique, homme de lettres (il fut élu à l'Académie française en 1899 puis à l’Académie des sciences morales et politiques en 1914) dont l'histoire a basculé en 1920, lorsqu'il est devenu président de la république - avec le plus grand nombre de voix jamais obtenu sous la Troisième République -, tenant en échec le favori du scrutin, Georges Clemenceau, surnommé le " père la Victoire " après la Premiere Guerre mondiale.
Un éclat qui n'aura d'égal que sa triste chute, lui dont on ne se souviendra que pour être " le président qui est tombé du train " (un fait véridique tant, victime d'un état anxio-dépressif et du syndrome d'Elpénor, il fait une chute de train une nuit de mai 1920), et qui démissionnera sept mois après son investiture, la faute à une santé en déliquescence (souffrant atrocement des poumons, il mourra finalement moins de deux ans plus tard) et une pluie de rumeurs de folie infondées dont il faisait l'objet.

Copyright Tandem Films

Un pur destin de cinéma qu'on vous dit, et qui sert de toile de fond au premier long-métrage de Jean-Marc Peyrefitte, Le Tigre et le Président, évocation aussi fantaisiste que furieusement déséquilibrée de son mandat autant que de son affrontement avec un Clemenceau tentant de lui piquer sa place pendant les longues heures où le pays était sans gouvernance.
Un effort qui prend le parti pris certes louable de la farce cartoonesque et ludique plutôt que du drame conventionnel, mais qui ne semble jamais totalement savoir sur quel pied danser dans son mélange entre une réalité des faits didactique (voire un poil plombante, muée par un souci sincère d'honorer la mémoire de Deschanel) à la narration un poil convenue, et quelques sursauts surréalistes via des séquences oniriques (représentant le désordre mental du président) franchement séduisantes.
Dommage que le réalisateur hésite autant entre la farce/comédie de boulevard et l'hommage, tant le tandem Jacques Gamblin/André Dussolier cabotine joyeusement dans un ballet burlesque où ils semblent s'amuser comme des gamins à se tirer franchement la bourre, quitte à, il est vrai, vampiriser l'attention d'excellents seconds couteaux (Christian Hecq en tête).


Jonathan Chevrier



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