[CRITIQUE] : Le Sixième enfant
Réalisateur : Léopold Legrand
Avec : Sara Giraudeau, Benjamin Lavernhe, Judith Chemla, Damien Bonnard,...
Distributeur : Pyramide Distribution
Budget :
Genre : Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 1h32min
Synopsis :
Franck, ferrailleur, et Meriem ont cinq enfants, un sixième en route, et de sérieux problèmes d’argent. Julien et Anna sont avocats et n’arrivent pas à avoir d’enfant. C’est l’histoire d’un impensable arrangement.
Critique :
Pur hasard du calendrier, seulement une poignée de jours séparent les sorties du formidable Les Enfants des autres de Rebecca Zlotowski, et le premier long-métrage tout aussi puissant et évocateur de Léopold Legrand, Le Sixième enfant (adaptation du roman Pleurer des rivières d'Alain Jaspard), deux drames enlacés autour de la question du désir de parentalité.
Si le premier tricotait son mélodrame vulnérable et intime autour du portrait bouleversant d'une femme tourmentée par les affres de la maternité, le second, sensiblement moins réaliste, lui préfère un récit plus choral mais pas moins viscéral, articulé autour d'un acte à la fois profondément immoral et pourtant paradoxalement humain dans ses bonnes intentions : l'adoption clandestine.
Soit le dilemne imposé à Anna et Julien, un couple d'avocats qui tente désespérément d'avoir un enfant alors que le destin semble furieusement s'acharner contre eux et les empêcher de goûter aux joies d'être parents.
La providence vient sonner à leur porte de manière improbable, au travers du couple incarné par Franck, un ferailleur yéniche endetté qu'ils ont tout récemment tiré d'affaires, et Meriem, qui ont déjà cinq enfants et un sixième non désiré qui ne va pas tarder à pointer le bout de son nez.
Proposition aussi indécente qu'impensable et totalement illégale, ceux-ci proposent au couple d'élever ce dit bébé, pour qu'il ait une vie et un avenir meilleur...
Fuyant comme la peste les affres du drame social faussement moralisateur et voyeuriste louchant lourdement sur la lutte des classes, le film emprunte avec surprise et gourmandise la voie du thriller sombre et angoissant à la psychologie gentiment effeuillée (tout comme dans sa narration, Legrand va strictement à l'essentiel), focalisant son attention sur l'apprivoisement du lien que tisse les deux femmes que tout semble opposer au coeur de l'intrigue, l'une, un temps désarçonnée avant de se prendre a ce jeu dangereux (et de se laisser totalement emporter par son desir d'être mère), vivant par procuration la grossesse d'une seconde persuadée de faire le bon choix (renforcée par ses croyances religieuses).
Furieusement empathique autant qu'il est d'une sensibilité à fleur de peau, questionnant subtilement la moralité de ses personnages (les limites de la déontologie affrontant une détermination elle-même cloisonnée par les limites de la destinée et d'une existence impitoyable dans ce qu'elle refuse) autant qu'il distille un parfum de non-dits autour de leurs inquiétudes; Le Sixième enfant, dénué de tout jugement putassier et totalement porté par ses interprètes épatants (Sara Giraudeau et Judith Chemla trouvent ici leurs plus beaux rôles), se fait un formidable drame humain et complexe sur l'union deux âmes pour - littéralement - porter la vie.
Jonathan Chevrier
Avec : Sara Giraudeau, Benjamin Lavernhe, Judith Chemla, Damien Bonnard,...
Distributeur : Pyramide Distribution
Budget :
Genre : Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 1h32min
Synopsis :
Franck, ferrailleur, et Meriem ont cinq enfants, un sixième en route, et de sérieux problèmes d’argent. Julien et Anna sont avocats et n’arrivent pas à avoir d’enfant. C’est l’histoire d’un impensable arrangement.
Critique :
Questionnant subtilement la moralité de ses personnages autant qu'il distille un doux parfum de non-dits autour de leurs inquiétudes, #LeSixièmeEnfant, dénué de tout jugement facile/putassier, se fait un empathique et complexe drame humain sur la question du désir de parentalité. pic.twitter.com/LaPmGnekoY
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) September 27, 2022
Pur hasard du calendrier, seulement une poignée de jours séparent les sorties du formidable Les Enfants des autres de Rebecca Zlotowski, et le premier long-métrage tout aussi puissant et évocateur de Léopold Legrand, Le Sixième enfant (adaptation du roman Pleurer des rivières d'Alain Jaspard), deux drames enlacés autour de la question du désir de parentalité.
Si le premier tricotait son mélodrame vulnérable et intime autour du portrait bouleversant d'une femme tourmentée par les affres de la maternité, le second, sensiblement moins réaliste, lui préfère un récit plus choral mais pas moins viscéral, articulé autour d'un acte à la fois profondément immoral et pourtant paradoxalement humain dans ses bonnes intentions : l'adoption clandestine.
Soit le dilemne imposé à Anna et Julien, un couple d'avocats qui tente désespérément d'avoir un enfant alors que le destin semble furieusement s'acharner contre eux et les empêcher de goûter aux joies d'être parents.
La providence vient sonner à leur porte de manière improbable, au travers du couple incarné par Franck, un ferailleur yéniche endetté qu'ils ont tout récemment tiré d'affaires, et Meriem, qui ont déjà cinq enfants et un sixième non désiré qui ne va pas tarder à pointer le bout de son nez.
Proposition aussi indécente qu'impensable et totalement illégale, ceux-ci proposent au couple d'élever ce dit bébé, pour qu'il ait une vie et un avenir meilleur...
Copyright Pyramide Distribution |
Fuyant comme la peste les affres du drame social faussement moralisateur et voyeuriste louchant lourdement sur la lutte des classes, le film emprunte avec surprise et gourmandise la voie du thriller sombre et angoissant à la psychologie gentiment effeuillée (tout comme dans sa narration, Legrand va strictement à l'essentiel), focalisant son attention sur l'apprivoisement du lien que tisse les deux femmes que tout semble opposer au coeur de l'intrigue, l'une, un temps désarçonnée avant de se prendre a ce jeu dangereux (et de se laisser totalement emporter par son desir d'être mère), vivant par procuration la grossesse d'une seconde persuadée de faire le bon choix (renforcée par ses croyances religieuses).
Furieusement empathique autant qu'il est d'une sensibilité à fleur de peau, questionnant subtilement la moralité de ses personnages (les limites de la déontologie affrontant une détermination elle-même cloisonnée par les limites de la destinée et d'une existence impitoyable dans ce qu'elle refuse) autant qu'il distille un parfum de non-dits autour de leurs inquiétudes; Le Sixième enfant, dénué de tout jugement putassier et totalement porté par ses interprètes épatants (Sara Giraudeau et Judith Chemla trouvent ici leurs plus beaux rôles), se fait un formidable drame humain et complexe sur l'union deux âmes pour - littéralement - porter la vie.
Jonathan Chevrier