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[CRITIQUE] : Umma : La Malédiction


Réalisatrice : Iris Shim
Acteurs : Sandra Oh, Fivel Stewart, Dermot Mulroney, Odeya Rush,...
Distributeur : - (Sony Pictures Releasing France)
Budget : -
Genre : Épouvante-horreur.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h23min.

Synopsis :
Amanda élève sa fille dans une ferme américaine. Bientôt, la famille d'Amanda, originaire de Corée, débarque chez elle. Petit à petit, l'angoisse de se transformer en sa propre mère inquiète Amanda...



Critique :


Sous ses faux airs de " simple " thriller surnaturel produit conjointement par Sony Pictures (qui n'a plus aucun mal à balancer son catalogue récent en VOD et non plus en salles) et tonton Sam Raimi, Umma : La Malédiction marque un pan important de l'histoire.
En effet, mine de rien, le film est écrit et réalisé par Iris K. Shim - dont c'est le premier passage derrière la caméra -, incarne ni plus ni moins que le premier film horrifique issu d'un studio Hollywoodien, écrit et réalisé par une femme coréenne et américaine, mettant en vedette une actrice coréenne et... américaine, Sandra Oh.
Voilà, aussi difficilement défendable soit-elle, la péloche n'en reste pas moins inscrite dans l'histoire, même si elle rejoint les productions horrifiques férocement déconcertantes chapeautées par le papa d'Evil Dead sous la tutelle de Ghost House Pictures, et dont on ne ressort finalement que quelques pépites sur deux décennies maintenant - 30 jours de nuit, Don't Breathe et Crawl.

Copyright Sony Pictures Releasing France

Férocement influencé par l'horreur nippone aussi froide que féminine, tout en jouant plus où moins bien sur le thème du dysfonctionnement familial, Umma (maman en coréen) ne trouve jamais vraiment l'équilibre parfait entre drame - trop caricatural - du quotidien et visions cauchemardesques tout au long de 83 minutes de bobines qui en paraissent le double - au moins -, et qui réclameraient presque un shot d'humour macabre ou un jump scared original pour sortir de leur torpeur.
Partant d'un pitch sur le papier plutôt accrocheur (une femme, Amanda, qui a échappé à sa mère dominatrice et instable en Corée, tente de redresser la pente - mais sans électricité ni technologie, dont elle a une aversion expliquée dès l'ouverture - avec sa propre fille adolescente en Amérique, avant que les cendres de sa défunte mère récemment décédée ne lui soit donné, et que les embrouilles commencent...), la narration follement décousue désamorce le moindre de ses mystères/sous-textes autant via une écriture des personnages totalement à la ramasse qu'un manque cruel d'élan horrifique, distillant plus le malaise (partagé avec les acteurs pour le coup) que la terreur.
Plutôt que de se laisser aller à la frustration ou à la peur, de s'engager frontalement vers une confrontation avec le monstre intérieur d'Amanda, Shim joue la carte du statisme et de la consternation constante, annhilant toute la terreur résultant de l'isolement de ses personnages, mais surtout toute l'émotion qui peut se dégager de leur mal-être profond.

Copyright Sony Pictures Releasing France

Sans imagination ni ambition - et encore moins une quelconque once de sauvagerie -, Umma se rêve un efficace thriller sur la lente perte de contrôle de son héroïne dont toutes légères saillies/prises de risques surnaturelles (bardés de clichés il est vrai) se dissipent comme si elles perturbaient autant les personnages, que l'histoire en elle-même.
La petite goutte de pisse qui fait déborder la cuvette d'un effort maladroit, lent, sans tension et bien trop sur la retenue (jusque dans son final frustrant et à la limite du risible) qui aurait sensiblement mieux fonctionné en tant que drame pur et dur et non en ghost story bardée de clichés, à la vue des thèmes captivant qu'il effleure (identité culturelle, relations mère-fille complexes, maltraitance générationnelle, honorer son héritage et ses anciens,...).
Vraiment dommage...


Jonathan Chevrier


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