[CRITIQUE] : Magdala
Réalisateur : Damien Manivel
Acteurs : Elsa Wolliaston, Aimie Lombard, Olga Mouak,...
Distributeur : Météore Films
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 1h18min.
Synopsis :
Depuis la mort de Jésus, Marie-Madeleine s’est retirée hors du monde. Ses cheveux sont devenus blancs, elle se nourrit de baies, boit l'eau de pluie et dort parmi les arbres. Seule au cœur de la forêt, elle se souvient de son amour perdu. Elle cherche un chemin pour le retrouver.
Critique :
Il y a quelque chose d'impressionnant où, tout du moins, de férocement louable dans le fait que Damien Manivel soit resté, tout au long de son oeuvre cinématographique, totalement fidèle à ses principes depuis l'époque même de ses premiers courts métrages, Un dimanche matin ou La dame du chien, qui incarnait déjà sa première collaboration avec le monument de la danse contemporaine qu'est Elsa Wollanston, littéralement où presque la muse de son cinéma.
Un cinéaste à part au style aussi personnel qu'il est furieusement reconnaissable et volontairement en marge qui, s'il ne fait pas toujours l'unanimité, a au moins pour lui la valeur et le mérite de ne pas se fondre dans l'uniformité où même dans la complaisance de l'insignifiance d'un septième art hexagonal dont on vulgarise et/où oublie un peu trop la richesse autant que la singularité de ses artisans et de leurs propositions.
Privilégiant une nouvelle fois le mouvement à la parole, la symbolique et l'onirisme à la sur-explication barbante, il fait sans doute de Magdala son oeuvre la plus opaque et ultime, où il s'empare de la figure de Marie-Madeleine, prenant ici les traits de sa muse Elsa Wollanston.
En faisant de Marie-Madeleine sa protagoniste, scrutant ses derniers jours seule et retirée du monde dans une grotte aux allures de tombeau après la mort de Jésus, Manivel dessine le portrait de la femme au-dessus de son statut de figure biblique, narrant son errance maladroite et malade dans une vérité nue où chaque geste est le fruit d'une connaissance assidue et totale d'un esprit sur un corps en fin de vie.
Une auscultation furieusement intimiste et minimaliste, un songe poétique au moins aussi lancinant et profondément radicale d'un point de vue cinématographique qu'esthétiquement grandiose, vissée sur l'attente d'un instant inéluctable et décisif - son accession au paradis pour renouer avec son amour perdu - dont l'économie de mots ne fait que rendre vivant sa vision d'un cinéma sensoriel et pur (puisque presque expurgé de tout), se sublimant dans une chorégraphie de mouvements sensibles et mesurés embrassant totalement le mysticisme charnel de la quête spirituelle et sacrée de son héroïne.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Elsa Wolliaston, Aimie Lombard, Olga Mouak,...
Distributeur : Météore Films
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 1h18min.
Synopsis :
Depuis la mort de Jésus, Marie-Madeleine s’est retirée hors du monde. Ses cheveux sont devenus blancs, elle se nourrit de baies, boit l'eau de pluie et dort parmi les arbres. Seule au cœur de la forêt, elle se souvient de son amour perdu. Elle cherche un chemin pour le retrouver.
Critique :
#Magdala où une expérience furieusement radical et minimaliste, un songe poétique et sensoriel vissé sur l'attente d'un instant inéluctable que Damien Manivel sublime par l'épure, embrassant totalement le mysticisme charnel de la quête spirituelle et sacrée de sa Marie-Madeleine. pic.twitter.com/LlU9mZrP3K
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) July 20, 2022
Il y a quelque chose d'impressionnant où, tout du moins, de férocement louable dans le fait que Damien Manivel soit resté, tout au long de son oeuvre cinématographique, totalement fidèle à ses principes depuis l'époque même de ses premiers courts métrages, Un dimanche matin ou La dame du chien, qui incarnait déjà sa première collaboration avec le monument de la danse contemporaine qu'est Elsa Wollanston, littéralement où presque la muse de son cinéma.
Un cinéaste à part au style aussi personnel qu'il est furieusement reconnaissable et volontairement en marge qui, s'il ne fait pas toujours l'unanimité, a au moins pour lui la valeur et le mérite de ne pas se fondre dans l'uniformité où même dans la complaisance de l'insignifiance d'un septième art hexagonal dont on vulgarise et/où oublie un peu trop la richesse autant que la singularité de ses artisans et de leurs propositions.
Copyright Météore Films |
Privilégiant une nouvelle fois le mouvement à la parole, la symbolique et l'onirisme à la sur-explication barbante, il fait sans doute de Magdala son oeuvre la plus opaque et ultime, où il s'empare de la figure de Marie-Madeleine, prenant ici les traits de sa muse Elsa Wollanston.
En faisant de Marie-Madeleine sa protagoniste, scrutant ses derniers jours seule et retirée du monde dans une grotte aux allures de tombeau après la mort de Jésus, Manivel dessine le portrait de la femme au-dessus de son statut de figure biblique, narrant son errance maladroite et malade dans une vérité nue où chaque geste est le fruit d'une connaissance assidue et totale d'un esprit sur un corps en fin de vie.
Une auscultation furieusement intimiste et minimaliste, un songe poétique au moins aussi lancinant et profondément radicale d'un point de vue cinématographique qu'esthétiquement grandiose, vissée sur l'attente d'un instant inéluctable et décisif - son accession au paradis pour renouer avec son amour perdu - dont l'économie de mots ne fait que rendre vivant sa vision d'un cinéma sensoriel et pur (puisque presque expurgé de tout), se sublimant dans une chorégraphie de mouvements sensibles et mesurés embrassant totalement le mysticisme charnel de la quête spirituelle et sacrée de son héroïne.
Jonathan Chevrier