[CRITIQUE] : Salam
Réalisatrices : Houda Benyamina, Anne Cissé et Diam's
Avec : Diam's
Distributeur : Pan Distribution
Budget : -
Genre : Documentaire.
Nationalité : Français.
Durée : 1h20min
Synopsis :
Après 10 ans de silence, Mélanie Diam’s revient à travers un film documentaire puissant et bouleversant, où elle se raconte à cœur ouvert. Pour la première fois face caméra elle se confie, sur la gloire, la psychiatrie, la quête de sens et sa conversion à l’Islam. Elle nous entraîne sur les traces de Diam's et révèle dans ce récit intime et pudique les secrets de son histoire. Salam montre ainsi les difficultés d’exister dans le regard des autres, du public, et aborde la problématique de la santé mentale chez une grande artiste française et le choix délicat de changer de vie. De l’île Maurice au Mali, de Paris à la Tanzanie, à travers ces voyages Mélanie Diam’s revient sur les lieux qui ont marqué sa vie.
Critique :
Force est d'avouer qu'il n'y avait même pas eu besoin d'attendre une poignée d'heures après l'annonce de sa présence au sein de la sélection de la dernière réunion cannoise (le documentaire est produit par Brut, nouveau partenaire du festival de Cannes, il ne faut sans doute pas chercher plus loin), pour que le documentaire Salam réalisée à six mains - Diam's elle-même, mais aussi Houda " Divines " Benyamina et Anne Cissé -, ne fasse le bonheur de la presse à choux gras (pour être poli), et qu'il fasse même plus parler de lui que la majorité des films présentés en compétition officielle.
C'est dire donc autant l'aspect profondément pervers de notre société contemporaine, que l'aura presque mystique qui entoure le retirement abrupte du star-système de la célèbre rappeuse, dont le silence sur le sujet laissait place à toutes les spéculations possibles.
Surtout les plus sordides évidemment, puisque liés à la religion et non à une dépression bien réelle et trop peu présente dans les débats (car la vérité de la maladie fera toujours moins parler que la stigmatisation de l'Islam).
Dix ans plus tard donc, Diam's rompt le silence et se dévoile face caméra dans un témoignage sensiblement à coeur ouvert, n'hésitant pas à aborder les sujets difficiles de sa gestion compliqué de sa célébrité instantanée et brutale, ses blessures d'enfance, sa solitude insondable se transformant en une dépression et l'amenant à tenter plusieurs fois de se suicider, son internement psychiatrique, sa quête de sens puis sa conversion à l'Islam qui lui offrira son salut - mais aussi un tollé médiatique et l'incompréhension de ses proches.
Diam's se confie avec force, captivant parfois joliment son auditoire par la puissance de sa prose (qui n'a rien perdu de sa superbe) au coeur d'un récit hagiographique dont la mise en scène tout en lourdeur et bourré de symbolisme racoleur (ses insertions d'animaux, cette musique ronflante et redondante), qui dessert et rend presque furieusement factice toute l'honnêteté des mots assénés.
Et c'est là que le bât blesse : sommes-nous réellement face à une oeuvre confessionnelle touchante, où plutôt un documentaire artificiel et maîtrisé de A à Z pour incarner une sorte d'effort de rédemption médiatique et auto-promotionnel ?
Si l'on commence à se poser la question, c'est que l'on a peut-être déjà, inconsciemment, la réponse...
Jonathan Chevrier
Avec : Diam's
Distributeur : Pan Distribution
Budget : -
Genre : Documentaire.
Nationalité : Français.
Durée : 1h20min
Synopsis :
Après 10 ans de silence, Mélanie Diam’s revient à travers un film documentaire puissant et bouleversant, où elle se raconte à cœur ouvert. Pour la première fois face caméra elle se confie, sur la gloire, la psychiatrie, la quête de sens et sa conversion à l’Islam. Elle nous entraîne sur les traces de Diam's et révèle dans ce récit intime et pudique les secrets de son histoire. Salam montre ainsi les difficultés d’exister dans le regard des autres, du public, et aborde la problématique de la santé mentale chez une grande artiste française et le choix délicat de changer de vie. De l’île Maurice au Mali, de Paris à la Tanzanie, à travers ces voyages Mélanie Diam’s revient sur les lieux qui ont marqué sa vie.
Critique :
Curieux documentaire que #Salam, ou Diam's se confie avec force, captivant parfois joliment son auditoire par la puissance de sa prose au coeur d'un récit hagiographique dont la mise en scène tout en lourdeur dessert et rend presque furieusement factice toute les vérités assénées pic.twitter.com/aHcJZHXWpl
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) July 2, 2022
Force est d'avouer qu'il n'y avait même pas eu besoin d'attendre une poignée d'heures après l'annonce de sa présence au sein de la sélection de la dernière réunion cannoise (le documentaire est produit par Brut, nouveau partenaire du festival de Cannes, il ne faut sans doute pas chercher plus loin), pour que le documentaire Salam réalisée à six mains - Diam's elle-même, mais aussi Houda " Divines " Benyamina et Anne Cissé -, ne fasse le bonheur de la presse à choux gras (pour être poli), et qu'il fasse même plus parler de lui que la majorité des films présentés en compétition officielle.
C'est dire donc autant l'aspect profondément pervers de notre société contemporaine, que l'aura presque mystique qui entoure le retirement abrupte du star-système de la célèbre rappeuse, dont le silence sur le sujet laissait place à toutes les spéculations possibles.
Surtout les plus sordides évidemment, puisque liés à la religion et non à une dépression bien réelle et trop peu présente dans les débats (car la vérité de la maladie fera toujours moins parler que la stigmatisation de l'Islam).
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Dix ans plus tard donc, Diam's rompt le silence et se dévoile face caméra dans un témoignage sensiblement à coeur ouvert, n'hésitant pas à aborder les sujets difficiles de sa gestion compliqué de sa célébrité instantanée et brutale, ses blessures d'enfance, sa solitude insondable se transformant en une dépression et l'amenant à tenter plusieurs fois de se suicider, son internement psychiatrique, sa quête de sens puis sa conversion à l'Islam qui lui offrira son salut - mais aussi un tollé médiatique et l'incompréhension de ses proches.
Diam's se confie avec force, captivant parfois joliment son auditoire par la puissance de sa prose (qui n'a rien perdu de sa superbe) au coeur d'un récit hagiographique dont la mise en scène tout en lourdeur et bourré de symbolisme racoleur (ses insertions d'animaux, cette musique ronflante et redondante), qui dessert et rend presque furieusement factice toute l'honnêteté des mots assénés.
Et c'est là que le bât blesse : sommes-nous réellement face à une oeuvre confessionnelle touchante, où plutôt un documentaire artificiel et maîtrisé de A à Z pour incarner une sorte d'effort de rédemption médiatique et auto-promotionnel ?
Si l'on commence à se poser la question, c'est que l'on a peut-être déjà, inconsciemment, la réponse...
Jonathan Chevrier