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[CRITIQUE] : La Princesse


Réalisateur : Le-Van Kiet
Avec : Joey King, Dominic Cooper, Olga Kurylenko,...
Distributeur : Disney Plus France
Genre : Action.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h42min

Synopsis :
Lorsqu’une jolie princesse au caractère bien trempé refuse d’épouser le cruel sociopathe auquel elle est fiancée, son père, fou de rage, la fait enlever et enfermer dans une tour isolée du château. Face à un prétendant vindicatif et méprisé qui n’a de cesse de chercher à usurper le trône paternel, elle va devoir trouver des solutions radicales pour non seulement protéger sa famille et elle-même, mais aussi sauver tout le royaume...



Critique :


Si les codes conventionnelles du conte de fées impliquent voire même dictent qu'une princesse doit être en détresse pour mieux être probablement sauvée par un homme fringant - possiblement prince pour bien faire les choses -; le regard moderne de nombreuses itérations contemporaines a pu subvertir un brin ce rôle et bousculer les choses, pour le meilleur et pour le pire.
La Princesse de Le-Van Kiet cherche à s'inscrire dans cette même voie en épousant les contours de l'épopée sanglante (classé R) et kung fu-esque dans une sorte de cocktail ambiguë de subversion du genre " mais pas trop ", aussi sympathiquement jouissif qu'il manque férocement de subtilité.
Articulé autour d'un pitch simple, la péloche joue la carte d'un wannabe-Taken en suivant une princesse qui, promise à un mariage arrangé, laisse son futur époux sur l'autel, obligeant ce dernier à se venger en kidnappant sa famille et en enfermant sa " dulcinée " - sauf que celle-ci sait se battre, et pas qu'un peu.

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Sorte de version live-action de Rebelle croisé à Shrek avec une pointe d'actionner décomplexé, La Princesse met logiquement l'accent sur le spectacle plus que sur la substance, s'efforcant d'être énervé et subversif pour mieux masquer la cohérence relative de son écriture et la profondeur absente de ses personnages - aux motivations fragiles.
Mais force est d'admettre que c'est intrinsèquement satisfaisant de voir une princesse fantastique vêtue d'une robe de mariée déchirée et sanglante, attaquer/poignarder les hommes qui cherchent à la contrôler, dans un film qui n'a strictement rien d'un divertissement familial le tout balancé sur la plate-forme d'une firme aux grandes oreilles qui a elle-même, instrumentalisée l'image de la princesse désespérées au fil des décennies.
Kiet, dont la mise en scène clipesque dessert un brin l'action, ne retient jamais la brutalité de son héroïne badass, qui ne se demande pas si tuer la rendra mauvaise où non, comme tout bon héros de bisserie qui tâche, dont la mission - sauver sa famille - l'autorise à être impitoyable pour arriver à ses fins (sans pour autant glorifier sa douleur non plus).
Si la formule est simple et familière et que les personnages ne sont uniquement que des archétypes éculés, elle permet néanmoins ici une catharsis complète et jouissivement sanglante.
Pas un gros coup de pied dans le popotin de la fourmilière donc, mais ça vaut nettement plus qu'une incarnation oubliable digne d'une série cheap de la CW, comme le laissait présager sa campagne promotionnelle...


Jonathan Chevrier