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[CRITIQUE] : Le Haut du Panier


Réalisateur : Jeremiah Zagar
Avec : Adam Sandler, Juancho Hernangómez, Ben Foster, Queen Latifah, Robert Duvall,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Drame, Sport Event.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h57min.

Synopsis :
Lorsqu'un dénicheur de talents du basket en perte de vitesse repère un joueur prometteur en Espagne, il compte bien prouver qu'ils peuvent tous deux réussir dans la NBA.



Critique :


Uncut Gems des frangins Safdie a remis une vérité que beaucoup de cinéphiles ont consciemment oubliés, la faute à une accumulation féroce de comédies potaches et légères pas toujours défendables : oui, Adam Sandler est un grand comédien.
Lorsqu'il laisse parler sa conscience et ses quelques sursauts d'orgueil, il est totalement capable rappeler à tout le monde qu'il n'est pas que le tâcheron vaguement drôle du giron bas du front de la comédie US, et que bien encadré avec un (ou plusieurs) cinéaste qui sait ce qu'il veut réellement de lui, il est capable de belles choses, digne des plus grands.
C'est dans cet esprit, et une nouvelle fois sous l'aura protectrice de Netflix, qu'il nous revient dans un nouveau rôle dramatique avec Le Haut du Panier de Jeremiah Zagar, drama sportif catapulté au coeur des arcanes du scoutisme NBA, dont le pouls émotionnel s'inscrit dans la droite lignée de la saga Rocky - le cadre de Philadelphie en prime.

Copyright Scott Yamano/Netflix

Sandler y incarne Stanley Sugarman, un expert du scoutisme qui a travaillé pour les 76ers de Philadelphie depuis plus de vingt ans. 
Son job au quotidien consiste à parcourir le globe pour découvrir les jeunes et futures stars qui pourraient rejoindre les rangs de sa franchise NBA.
Bien qu'il vole en première classe et séjourne dans des hôtels cinq étoiles, le bonhomme n'a pas forcément une vie de rêve et est lentement mais sûrement consumé par son métier, à tel point qu'il délaisse totalement sa famille, lui qui a raté les neuf derniers anniversaires de sa fille désormais adolescente, et laisse tout le fardeau familial sur les larges épaules de sa femme Teresa.
Sa carrière - tout comme sa vie - était sur le point de changer lorsque le propriétaire de la franchise, Vince Merrick, l'a informé qu'il serait nommé entraîneur adjoint pour la prochaine saison, mais quelques heures plus tard et avant que la nouvelle ne soit publique, celui-ci meurt et laisse l'entreprise entre les mains de son impitoyable et irritant rejeton, Rex.
De retour sur le terrain, un petit miracle va frapper à la porte de Stanley : Bo Cruz (Juancho Hernangómez, joueur des Utah Jazz dans la vraie vie), un ouvrier du bâtiment espagnol qui se révèle être un joueur éblouissant, et qui ne serait pas contre quitter ses terres espagnoles et la précarité de son quotidien, pour vivre son propre rêve américain.
Malheureusement, la direction des 76ers ne l'entend pas de cette oreille vu son âge un poil avancé - et un petit casier judiciaire -, Stanley prendra alors le risque personnel de l'emmener aux États-Unis et de le former pour en faire la next big thing de la NBA...

Copyright Scott Yamano/Netflix

Entre le buddy movie comico-dramatique et l'épopée sportive pleine de bons sentiments et inspirante (saupoudré d'une sacrée galerie de caméos de luxe, dont l'habitué des pitreries de Sandler, Shaquille O'Neal), Le Haut du Panier coche savamment toutes les bonnes cases du récit d'underdogs (jusque dans la scène d'entraînement Rocky-esque) et de rédemption, dont la prévisibilité certaine est continuellement contrebalancée par une sincérité sans borne, Sandler, dans une formidable partition solennelle et sensible (qui lui permet de canaliser dans un seul et même film sa passion réelle pour le basket et la NBA), endossant parfaitement le rôle du vieux briscard sur lequel le jeune loup peut se reposer pour mieux exploser.
Élégamment mis en scène et porté par une énergie enthousiasmante, le film se fait un drama sportif prenant et humain dont on lit les dribbles certes plusieurs secondes à l'avance, mais qui n'en est pas moins une célébration entraînante et authentique du jeu.


Jonathan Chevrier