[CRITIQUE] : Libertad
Réalisatrice : Clara Roquet
Avec : María Morera, Nicolle García, Vicky Peña,...
Distributeur : Épicentre Films
Budget : -
Genre : Drame
Nationalité : Espagnol, Belge.
Durée : 1h44min
Synopsis :
Espagne, l'été. Libertad fait irruption dans la vie de Nora, 15 ans et bouscule le calme habituel de ses vacances en famille. Ces deux jeunes filles que tout oppose nouent alors une amitié profonde qui marquera leur entrée dans l'adolescence.
Critique :
Il y a des premiers efforts qui impressionnent autant par la maîtrise de leur sujet que par l'impression durable qu'ils laissent sur la psyché de son auditoire, et force est d'admettre que Libertad, écrit et réalisé par la wannabe cinéaste Clara Roquet, est clairement de cette pellicule là, un beau coming of age movie fort d'un vrai sens poétique et esthétique dont la narration dépasse gentiment le carcan des codes du genre pour aborder, tout en simplicité, subtilité et délicatesse, les mutations de l'adolescence et la sempiternelle la lutte des classes.
Entre nostalgie, mélancolie et agitation intense, le film se fait une sensible et intime symphonie de croissance et de maturité qui tente tout autant de scruter les privilèges de classe des deux côtés de la barrière, vissé tout du long sur les aternoiements de la jeune Nora, quatorze ans au compteur, dont la famille aisée passe l'été sur la Costa Brava.
Là-bas, elle fait la rencontre de Libertad, jeune colombienne et fille d'une domestique que sa famille a embauchée, et qui n'a qu'un seul désir en tête : retourner en Colombie.
Dès la nature même de ce personnage, qui offre son prénom au titre, Roquet opère une subversion marquante : la déconstruction du statut du migrant, dont les volontés sont totalement inversés (elle veut retrouver son pays natal); une personnalité libre (d'où son prénom) qui va servir de catalyseur pour Nora dans son difficile chemin vers la maturité qui, au milieu des nombreux chamboulements qui l'assaille, se reflète dans une adolescente de son âge qui épouse tout ce qui est cadenassé par son autorité familiale (le danger, la nuit, les garçons).
Cette simple inversion des rôles, que Roquet dessine de manière organique et savamment distancée entre chaque point de vue, expose brillamment le cœur de son œuvre qui bat à chaque plan et à chaque scène : la confrontation des explorations intimes et sociales de Nora et Libertad, l'érosion à laquelle elles sont soumises et qui donne un sens aux difficultés vécus l'une par l'autre.
Chronique familiale et amicale puissante sur la construction et la perte d'innocence d'une jeune adolescente confrontée à la contradiction et aux conventions artificielles de la hiérarchie sociale, Libertad est un drame d'émancipation poétique et empathique autant qu'un solide premier long-métrage pour une cinéaste définitivement à suivre.
Jonathan Chevrier
Avec : María Morera, Nicolle García, Vicky Peña,...
Distributeur : Épicentre Films
Budget : -
Genre : Drame
Nationalité : Espagnol, Belge.
Durée : 1h44min
Synopsis :
Espagne, l'été. Libertad fait irruption dans la vie de Nora, 15 ans et bouscule le calme habituel de ses vacances en famille. Ces deux jeunes filles que tout oppose nouent alors une amitié profonde qui marquera leur entrée dans l'adolescence.
Critique :
Chronique familiale/amicale puissante sur la construction et la perte d'innocence d'une jeune ado confrontée à la contradiction et aux conventions artificielles de la hiérarchie sociale, #Libertad est un beau et poétique drame d'émancipation autant qu'un solide 1er long-métrage. pic.twitter.com/NGpvqg2wxV
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) April 5, 2022
Il y a des premiers efforts qui impressionnent autant par la maîtrise de leur sujet que par l'impression durable qu'ils laissent sur la psyché de son auditoire, et force est d'admettre que Libertad, écrit et réalisé par la wannabe cinéaste Clara Roquet, est clairement de cette pellicule là, un beau coming of age movie fort d'un vrai sens poétique et esthétique dont la narration dépasse gentiment le carcan des codes du genre pour aborder, tout en simplicité, subtilité et délicatesse, les mutations de l'adolescence et la sempiternelle la lutte des classes.
Entre nostalgie, mélancolie et agitation intense, le film se fait une sensible et intime symphonie de croissance et de maturité qui tente tout autant de scruter les privilèges de classe des deux côtés de la barrière, vissé tout du long sur les aternoiements de la jeune Nora, quatorze ans au compteur, dont la famille aisée passe l'été sur la Costa Brava.
Là-bas, elle fait la rencontre de Libertad, jeune colombienne et fille d'une domestique que sa famille a embauchée, et qui n'a qu'un seul désir en tête : retourner en Colombie.
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Dès la nature même de ce personnage, qui offre son prénom au titre, Roquet opère une subversion marquante : la déconstruction du statut du migrant, dont les volontés sont totalement inversés (elle veut retrouver son pays natal); une personnalité libre (d'où son prénom) qui va servir de catalyseur pour Nora dans son difficile chemin vers la maturité qui, au milieu des nombreux chamboulements qui l'assaille, se reflète dans une adolescente de son âge qui épouse tout ce qui est cadenassé par son autorité familiale (le danger, la nuit, les garçons).
Cette simple inversion des rôles, que Roquet dessine de manière organique et savamment distancée entre chaque point de vue, expose brillamment le cœur de son œuvre qui bat à chaque plan et à chaque scène : la confrontation des explorations intimes et sociales de Nora et Libertad, l'érosion à laquelle elles sont soumises et qui donne un sens aux difficultés vécus l'une par l'autre.
Chronique familiale et amicale puissante sur la construction et la perte d'innocence d'une jeune adolescente confrontée à la contradiction et aux conventions artificielles de la hiérarchie sociale, Libertad est un drame d'émancipation poétique et empathique autant qu'un solide premier long-métrage pour une cinéaste définitivement à suivre.
Jonathan Chevrier