[CRITIQUE] : I Comete

Réalisateur : Pascal Tagnati
Acteurs : Jean-Christophe Folly, Pascal Tagnati, Cédric Appietto,...
Distributeur : New Story
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 2h07min.

Synopsis :
Le film est présenté à l'ACID au Festival de Cannes 2021

Les grandes vacances en Corse.
Les enfants s’égayent, les ados traînent, les adultes réfléchissent à l’avenir, les aînés commentent le temps qui passe. Ceux qui vivent à la ville retrouvent ceux qui n’ont jamais quitté le village. Familles et amis de toujours partagent ce moment suspendu dans la montagne. Mais malgré le soleil et les éclats de rire, l’été ne guérit pas toutes les blessures.

Critique :

Instantané éphémère d'un été qui se meurt, #IComète se fait une jolie histoire chorale au coeur d'une communauté vivante où tout n'est pas toujours idyllique, un voyage authentique et stimulant sur l'essence de ce qu'est la Corse, la maison de son réalisateur Pascal Tagnati. pic.twitter.com/HaoiY9rkPL
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) April 19, 2022

Savoureusement léger et incroyablement chaleureux, non sans quelques tumultes chers à la bouillonnante Corse, voilà comment on peut caractériser le premier long-métrage de l'acteur et auteur Pascal Tagnati, I Comete, sorte de cinéma vérité à la lisière du documentaire où le cinéaste scrute avec une fierté nationale mêlée a une joie de vivre joliment communicative, la vie d'un village local pour mieux capter l'énergie singulière et sensiblement atypique de l'île méditerranéenne sous le soleil écrasant du mois d'août.
Véritable mosaïque de vignettes douces et décalées où la caméra s'invite - vraiment - partout, la narration sans réel liant apparent s'attache à conter comment une poignée de villageois se réunissent pour profiter des derniers jours des vacances d'été, non sans distiller de ci de là quelques thématiques essentielles (le rapport/mépris de l'hexagone face à la Corse, la production agricole,...).

Suivant les rythmes de vie de ce petit microcosme avec une délicatesse citant autant le cinéma d'Eric Rohmer que celui de Franco Piavoli (voire même celui de Lav Diaz, dans cette mosaïque d'histoires à peine esquissées qui se fondent presque les unes sur les autres), embrassant les différents âges de la vie avec le même enthousiasme et la même bienveillance (de l'insouciance des enfants qui jouent aux adolescents qui découvrent gentiment leur pulsion sexuelle, quand les adultes tentent de s'y accrocher autant qu'ils le peuvent au fil du temps), le cinéaste s'appuie autant sur un cadre absolument paradisiaque, que sur le paysage sonore naturel et particulier local, entre chants d'oiseaux, brise enchanteresse et chansons folkloriques traditionnelles.
Instantané éphémère d'un été qui se meurt, I Comete, pas dénué de quelques longueurs, se fait une belle histoire chorale au sein d'une communauté vivante et vibrante où tout n'est pas toujours idyllique (il y a des heurts, comme partout), un voyage authentique et stimulant sur l'essence de ce qu'est la Corse, la maison de Pascal Tagnati, et qui donne réellement envie de s'y perdre.

Jonathan Chevrier