[CRITIQUE] : Qui à part nous
Réalisateur : Jonás Trueba
Avec : Candela Recio, Pablo Hoyos, Silvio Aguilar,…
Distributeur : Arizona Distribution
Budget : -
Genre : Documentaire, Comédie Dramatique.
Nationalité : Espagnol.
Durée : 3h40min
Synopsis :
Pendant cinq ans, le réalisateur Jonás Trueba suit un groupe d’adolescents madrilènes et les transformations qui rythment leur passage à l’âge adulte. Portait générationnel multiforme, Qui à part nous est une question collective adressée à nous tous : qui sommes-nous, qui voulons-nous être ?
Critique :
Dans une proposition en salles de plus en plus imposante, au point qu'il est quasiment impossible de ne pas larguer quelques films en cours de route chaque mercredi, il y a toujours une voire deux productions qui se détachent gentiment de ce que l'on peut appeler une séance " traditionnelle ".
En ce sens, Qui à part nous du cinéaste espagnol Jonás Trueba, postule sans forcer au statut de la péloche la plus exigeante de la semaine, puisqu'elle convoque au spectateur une attention de près de quatre heures (3h50), dans une sorte de puzzle cinématographique fabuleux shooté sur cinq ans (et où Trueba retrouve plusieurs des jeunes avec qui il a tourné La Reconquista en 2016), mêlant à la fois fiction, réalité, métafiction et même quelques entractes au coeur de concerts.
Pas toujours facile à appréhender dans son aspect hybride et protéiforme, l'effort n'en est pas moins fascinant dans le portrait lucide et empathique de toute une jeunesse espagnol qui a du mal à faire entendre sa voix autant qu'elle est pleinement consciente que son implication dans la société contemporaine sera crucial pour l'avenir du pays.
C'est une plongée généreuse et presque improvisée dans un monde plein d'opportunités et de contradictions, à un âge où ils sont tous aussi bien en quête de leur propre épanouissement qu'en train de construire leur personnalité.
Totalement conscient de son époque (jusque dans le contexte pandémique qui a paralysé le monde), le film se met tout du long à l'heure des réseaux sociaux avec une rupture constante du quatrième mur et une manière assez intelligente d'embrasser la dichotomie entre réalité et fiction - et ce dès une introduction méta qui annonce la durée conséquente du film.
Scindé en trois parties bien distinctes entrecoupées par deux entractes (la première est une sorte de documentaire sur la représentation adolescente par les ados eux-mêmes; la seconde est un recueil de petites fictions écrites et mises en scène avec certains de ces mêmes adolescents, toujours avec un esprit très documentaire; et la troisième se fait une ontologie expansive et méta), Qui à part nous, qui rappelle parfois le très juste Nos défaites de Jean-Gabriel Périot, se veut comme un manifeste générationnel aussi euphorique et réconfortant qu'il peut s'avérer mélancolique et pétri d'angoisses.
Un grand morceau de " cinéma du réel ", pas toujours évident à appréhender mais captivant et nécessaire dans sa façon de prendre le pouls d'une génération - ici filmé avec un naturel et une authenticité rares - prête à agir.
Jonathan Chevrier
Avec : Candela Recio, Pablo Hoyos, Silvio Aguilar,…
Distributeur : Arizona Distribution
Budget : -
Genre : Documentaire, Comédie Dramatique.
Nationalité : Espagnol.
Durée : 3h40min
Synopsis :
Pendant cinq ans, le réalisateur Jonás Trueba suit un groupe d’adolescents madrilènes et les transformations qui rythment leur passage à l’âge adulte. Portait générationnel multiforme, Qui à part nous est une question collective adressée à nous tous : qui sommes-nous, qui voulons-nous être ?
Critique :
Pas toujours évident à appréhender mais passionnant et prenant dans sa façon de prendre le pouls d'une génération, #QuiÀPartNous et ses 3h40 de montage, se veut comme un manifeste générationnel aussi euphorique et réconfortant qu'il peut s'avérer mélancolique et pétri d'angoisses pic.twitter.com/3PzYZNnPB1
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) April 20, 2022
Dans une proposition en salles de plus en plus imposante, au point qu'il est quasiment impossible de ne pas larguer quelques films en cours de route chaque mercredi, il y a toujours une voire deux productions qui se détachent gentiment de ce que l'on peut appeler une séance " traditionnelle ".
En ce sens, Qui à part nous du cinéaste espagnol Jonás Trueba, postule sans forcer au statut de la péloche la plus exigeante de la semaine, puisqu'elle convoque au spectateur une attention de près de quatre heures (3h50), dans une sorte de puzzle cinématographique fabuleux shooté sur cinq ans (et où Trueba retrouve plusieurs des jeunes avec qui il a tourné La Reconquista en 2016), mêlant à la fois fiction, réalité, métafiction et même quelques entractes au coeur de concerts.
Pas toujours facile à appréhender dans son aspect hybride et protéiforme, l'effort n'en est pas moins fascinant dans le portrait lucide et empathique de toute une jeunesse espagnol qui a du mal à faire entendre sa voix autant qu'elle est pleinement consciente que son implication dans la société contemporaine sera crucial pour l'avenir du pays.
Copyright Arizona Distribution |
C'est une plongée généreuse et presque improvisée dans un monde plein d'opportunités et de contradictions, à un âge où ils sont tous aussi bien en quête de leur propre épanouissement qu'en train de construire leur personnalité.
Totalement conscient de son époque (jusque dans le contexte pandémique qui a paralysé le monde), le film se met tout du long à l'heure des réseaux sociaux avec une rupture constante du quatrième mur et une manière assez intelligente d'embrasser la dichotomie entre réalité et fiction - et ce dès une introduction méta qui annonce la durée conséquente du film.
Scindé en trois parties bien distinctes entrecoupées par deux entractes (la première est une sorte de documentaire sur la représentation adolescente par les ados eux-mêmes; la seconde est un recueil de petites fictions écrites et mises en scène avec certains de ces mêmes adolescents, toujours avec un esprit très documentaire; et la troisième se fait une ontologie expansive et méta), Qui à part nous, qui rappelle parfois le très juste Nos défaites de Jean-Gabriel Périot, se veut comme un manifeste générationnel aussi euphorique et réconfortant qu'il peut s'avérer mélancolique et pétri d'angoisses.
Un grand morceau de " cinéma du réel ", pas toujours évident à appréhender mais captivant et nécessaire dans sa façon de prendre le pouls d'une génération - ici filmé avec un naturel et une authenticité rares - prête à agir.
Jonathan Chevrier