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[FUCKING SERIES] : Son vrai visage : Who is my mom ?


(Critique - avec spoilers - de la mini-série)


Gageons qu'une série télévisée vissée sur le socle solide d'une bonne collision brutale entre les générations et la révélation successive de nombreux secrets familiaux, à tout pour plaire ou au minimum divertir son spectateur, et encore plus un rompu aux productions rapidement " consommables " made in Netflix.
Basé sur le roman éponyme de Karin Slaughter, le show Pieces of Her - Son Vrai Visage par chez nous - chapeauté par le tandem Bruna " Papandrea et la showrunner Charlotte Stoudt (passée par House of Cards et Homeland), donne néanmoins plus d'os à ronger que la moyenne et ses thèmes familiers ne le laisse présager (l'importance de la famille, le dépassement d'un traumatisme du passé et d'une relation abusive, la maladie, la complexité des relations mère-fille,...), ne serait-ce que par ses rebondissements plutôt inattendus, où par la présence stellaire de la vénérée Toni Collette, capable de relever même la plus timide et cavalière des narrations.

Copyright MARK ROGERS/NETFLIX

Partant d'un événement brutal (l'attaque dans un diner par un amoureux éconduit, qui pousse une mère, Laura, à défendre sa fille Andrea en arrêtant le lascar avec une facilité déconcertante et dans un état proche de la transe), véritable boîte de pandore émotionnelle venant semer le doute au sein d'une relation mère-fille déjà éprouvé par la maladie, la série tisse donc la quête d'une jeune femme à la redécouverte d'une génitrice qu'elle croyait connaître mais qui n'a eu de cesse de lui mentir, plongeant dans son passé douloureux (tout comme sa mère qui, de facto, y est de nouveau confronté alors qu'elle veut simplement que ce dit passé reste derrière elle) quelles qu'en soient les conséquences.
Prenant intelligemment son temps pour approfondir la psyché dense et complexe de ses personnages (quitte à parfois certes, avoir de sacrées baisses de régimes sur ses huit épisodes), le récit incarne une sorte de puzzle géant sur trois chronologies bien distinctes, qui dégaine quelques morceaux - d'où le titre - alléchants pour appâter notre curiosité avant de lentement mais sûrement assembler toutes les pièces dans un tout si ce n'est original, au moins totalement cohérent et efficace.

Copyright MARK ROGERS/NETFLIX

Émotionnellement complexe et tordu dans sa mise en images intime d'une dynamique mère-fille entre ressentiment et amour sincère, germant dans le coeur d'un traumatisme générationnel, Son Vrai Visage peut autant se voir comme un thriller dramatico-policier à la History of Violence (la patte si reconnaissable de Cronenberg en moins, évidemment), qu'un grisant portrait de maternité imparfaite dans la veine Little Fires Everywhere, le tout incarné à la perfection (que ce soit la merveilleuse Toni Collette, Bella Heathcote ou Jessica Borden, qui incarne la version plus jeune de Laura).
Pas fondamentalement le show de l'année donc (et il n'a jamais l'ambition de l'être), mais une nouvelle preuve que c'est bien dans les vieux pots, que l'on fait les meilleures soupes...


Jonathan Chevrier



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