[CRITIQUE] : Women Do Cry
Réalisatrices : Mina Mileva et Vesela Kazakova
Avec : Maria Bakalova, Ralitsa Stoyanova, Katia Kazakova,...
Distributeur : Eurozoom
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Bulgare, Français.
Durée : 1h47min.
Synopsis :
Une cigogne blessée, une femme en pleine dépression postnatale, une jeune fille confrontée aux stigmates du VIH, une mère qui cherche un peu de magie dans le calendrier lunaire… Sœurs, mères et filles se confrontent à leurs fragilités et à l’absurdité de la vie, au moment où de violentes manifestations et débats sur le genre déchirent leur pays, la Bulgarie. D'après une histoire vraie.
Critique :
Personne n'aurait vraiment pu prédire qu'une potacherie aussi sympathique qu'irrévérencieuse comme peut l'être la suite de Borat, aurait pu nous faire découvrir une potentielle breakout star telle que Maria Bakalova; petit bout de femme pétillante et douée pour l'humour, dont la carrière à Hollywood semble gentiment mais sûrement se constituer (elle sera au casting de The Bubble de Judd Apatow, d'ici quelques semaines sur Netflix).
Mais ce n'est pas au travers d'une oeuvre du pays de l'oncle Sam qu'on la découvre en ces dernières heures d'hiver mais bien issue de sa Bulgarie natale, Women Do Cry, second long-métrage de fiction du tandem Mina Mileva/Vesela Kazakova (l'excellent Cat In The Wall), pur drame social rugueux et anxiogène qui n'est pas sans rappeler le terrifiant 4 mois, 3 semaines, 2 jours de Cristian Mungiu, dans son constat radical d'une nation au travers du point de vue féminin - ici pluriel.
Véritable cri du coeur brut et pétri de colère envers un pays de plus en plus aveuglément asservie au patriarcat et aux inégalités/coutumes qu'il chérit, la narration se questionne sur la place de la femme dans cette société post-communiste, et se fixe sur cinq femmes d'une seule et même famille (et inspirée par celle de Vesela Kazakova) comme autant de points de vues pertinents sur la stigmatisation sociale qu'elles subissent, cinq âmes lancées dans des luttes diamétralement opposées (une femme torturée par la peur d'être séropositive, sa soeur vivant dans la terreur d'un climat professionnel où ne règne que le harcèlement, leur tante qui vient d'accoucher et est en pleine dépression postnatale,...) mais toutes victimes d'une oppression normalisée, d'injustices consolidées par les non-dits, et face auxquelles elles sont obligés de se soumettre.
Ne trahissant jamais son fond par sa forme minutieusement travaillée (certaines scènes impriment durablement la rétine), tout en ne se perdant pas dans une émotion artificiellement appuyée, Women Do Cry se fait une oeuvre authentique et déchirante constamment à la lisière du docu-vérité, une sublime et percutante ode à la sororité autant qu'un pamphlet nécessaire sur une société gangrenée par ses inégalités criantes.
Jonathan Chevrier
Women Do Cry sera incontestablement une de mes plus grandes claques ciné de 2022. Le film de Mina Mileva et de Vesela Kazakova, est un magnifique film sur la solidarité féminine.
Durant la séance, je me disais que c’était assez rare des films dans lesquels les femmes se soudaient et se soutenaient, sans que ça tombe dans la grosse comédie. Women Do Cry montre le portrait de plusieurs femmes appartenant à la même famille et ayant toutes quelques choses à prouver ou à combattre. Des femmes étouffées par le monde patriarcal et subissant ses effets nocifs.
Le thème de la maladie est aussi longuement abordé, puisqu'une des héroïnes a contracté le VIH, car son petit ami volage refusait de mettre de préservatifs.
En plus de se sentir meurtri, elle va devoir affronter les réflexions des hommes et leurs regards.
Le long-métrage est inspiré de la vie de Vesela Kazakova qui joue aussi dans le film. D’ailleurs, une partie du casting est de sa famille, ce qui ajoute un côté réaliste au film.
D’autre part, la réalisation et la mise en scène sont tout simplement hypnotiques. Chaque scène a un message fort et amène un certain attachement à l’égard des personnages. Vous l’aurez compris, j’ai adoré et je le recommande vivement.
Avec : Maria Bakalova, Ralitsa Stoyanova, Katia Kazakova,...
Distributeur : Eurozoom
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Bulgare, Français.
Durée : 1h47min.
Synopsis :
Une cigogne blessée, une femme en pleine dépression postnatale, une jeune fille confrontée aux stigmates du VIH, une mère qui cherche un peu de magie dans le calendrier lunaire… Sœurs, mères et filles se confrontent à leurs fragilités et à l’absurdité de la vie, au moment où de violentes manifestations et débats sur le genre déchirent leur pays, la Bulgarie. D'après une histoire vraie.
Critique :
Superbe cri du coeur brut envers une Bulgarie de plus en plus aveuglément asservie au patriarcat et la toxicité qu'il chérit,#WomanDoCry se fait une authentique et percutante ode à la sororité autant qu'un pamphlet nécessaire sur une société gangrenée par ses inégalités criantes. pic.twitter.com/yAqKmw5KoQ
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) March 8, 2022
Personne n'aurait vraiment pu prédire qu'une potacherie aussi sympathique qu'irrévérencieuse comme peut l'être la suite de Borat, aurait pu nous faire découvrir une potentielle breakout star telle que Maria Bakalova; petit bout de femme pétillante et douée pour l'humour, dont la carrière à Hollywood semble gentiment mais sûrement se constituer (elle sera au casting de The Bubble de Judd Apatow, d'ici quelques semaines sur Netflix).
Mais ce n'est pas au travers d'une oeuvre du pays de l'oncle Sam qu'on la découvre en ces dernières heures d'hiver mais bien issue de sa Bulgarie natale, Women Do Cry, second long-métrage de fiction du tandem Mina Mileva/Vesela Kazakova (l'excellent Cat In The Wall), pur drame social rugueux et anxiogène qui n'est pas sans rappeler le terrifiant 4 mois, 3 semaines, 2 jours de Cristian Mungiu, dans son constat radical d'une nation au travers du point de vue féminin - ici pluriel.
Copyright ACTIVIST38 - ICI ET LA PRODUCTIONS - ARTE FRANCE CINEMA - 2021 / EUROZOOM |
Véritable cri du coeur brut et pétri de colère envers un pays de plus en plus aveuglément asservie au patriarcat et aux inégalités/coutumes qu'il chérit, la narration se questionne sur la place de la femme dans cette société post-communiste, et se fixe sur cinq femmes d'une seule et même famille (et inspirée par celle de Vesela Kazakova) comme autant de points de vues pertinents sur la stigmatisation sociale qu'elles subissent, cinq âmes lancées dans des luttes diamétralement opposées (une femme torturée par la peur d'être séropositive, sa soeur vivant dans la terreur d'un climat professionnel où ne règne que le harcèlement, leur tante qui vient d'accoucher et est en pleine dépression postnatale,...) mais toutes victimes d'une oppression normalisée, d'injustices consolidées par les non-dits, et face auxquelles elles sont obligés de se soumettre.
Ne trahissant jamais son fond par sa forme minutieusement travaillée (certaines scènes impriment durablement la rétine), tout en ne se perdant pas dans une émotion artificiellement appuyée, Women Do Cry se fait une oeuvre authentique et déchirante constamment à la lisière du docu-vérité, une sublime et percutante ode à la sororité autant qu'un pamphlet nécessaire sur une société gangrenée par ses inégalités criantes.
Jonathan Chevrier
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Women Do Cry sera incontestablement une de mes plus grandes claques ciné de 2022. Le film de Mina Mileva et de Vesela Kazakova, est un magnifique film sur la solidarité féminine.
Durant la séance, je me disais que c’était assez rare des films dans lesquels les femmes se soudaient et se soutenaient, sans que ça tombe dans la grosse comédie. Women Do Cry montre le portrait de plusieurs femmes appartenant à la même famille et ayant toutes quelques choses à prouver ou à combattre. Des femmes étouffées par le monde patriarcal et subissant ses effets nocifs.
Le thème de la maladie est aussi longuement abordé, puisqu'une des héroïnes a contracté le VIH, car son petit ami volage refusait de mettre de préservatifs.
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En plus de se sentir meurtri, elle va devoir affronter les réflexions des hommes et leurs regards.
Le long-métrage est inspiré de la vie de Vesela Kazakova qui joue aussi dans le film. D’ailleurs, une partie du casting est de sa famille, ce qui ajoute un côté réaliste au film.
D’autre part, la réalisation et la mise en scène sont tout simplement hypnotiques. Chaque scène a un message fort et amène un certain attachement à l’égard des personnages. Vous l’aurez compris, j’ai adoré et je le recommande vivement.