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[CRITIQUE] : Sonic 2 Le Film


Réalisateur : Jeff Fowler
Acteurs : Malik Bentalha (voix), Marie-Eugénie Maréchal (voix), Jim Carrey, James Marsden, Tika Sumpter, Natasha Rothwell, Shemar Moore, Idris Elba (voix),...
Distributeur : Paramount Pictures France
Budget : -
Genre : Animation, Famille, Aventure, Action.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h02min.

Synopsis :
Bien installé dans la petite ville de Green Hills, Sonic veut maintenant prouver qu’il a l’étoffe d' un véritable héros. Un défi de taille se présente à lui quand le Dr Robotnik refait son apparition. Accompagné de son nouveau complice Knuckles, ils sont en quête d’une émeraude dont le pouvoir permettrait de détruire l’humanité toute entière. Pour s’assurer que l’émeraude ne tombe entre de mauvaises mains, Sonic fait équipe avec Tails. Commence alors un voyage à travers le monde, plein de péripéties.



Critique :


Au coeur d'une jungle Hollywoodienne abjecte adaptant tout produit populaire qui bouge, histoire d'aller glaner un max de billets verts le plus outrageusement possible et avec la paresse indigne qui va avec, voir un film centré sur le petit hérisson bleu made in SEGA qu'est Sonic, vingt-sept ans après le nanardesque - mais friqué - Super Mario Bros (au panthéon des transpositions les plus à côté de la plaque, juste à côté de Double Dragons), n'avait finalement rien de surprenant.
Tout comme le fait d'y retrouver des comédiens talentueux mais à bout de souffle tel que Jim Carrey et James Marsden, n'ayant plus vraiment peur du ridicule après quelques choix douteux dont ils portent encore le fardeau.
Sans trop de surprise, Sonic le Film premier du nom de Jeff Fowler (dont c'était également le premier long-métrage), incarnait donc un blockbuster calibré pour le public ricain, sorte de rip-off de de Détective Pikachu - en moins réussi - et de Dragon Ball Évolution pour le saccage - en moins indignant - d'un héros phare de la pop culture arpentant les lieux communs du choc des cultures pour mieux égrainer avec aplomb une histoire prévisible cochant toutes les cases du genre (ode à l'amitié, à la différence, à l'entraide, à l'acceptation et au dépassement de soi...).

Copyright Paramount Pictures France

Simpliste, téléphoné mais suffisamment riche en séquences animées - plutôt entraînantes et lisibles - en punchlines faciles et en clins d'oeil forcés jouant totalement sur la nostalgie de son auditoire (jusque dans le cabotinage extrême d'un Jim Carrey en complet roue libre), pour endormir le poisson où plutôt un public cible facile à contenter.
Succès oblige, et encore plus avec le contexte pandémique à l'époque naissant, sa suite sobrement intitulée Sonic 2 Le Film (pourquoi s'emmerder ?), débarque donc pile deux ans après dans les salles obscures, épousant pleinement la règle du bigger and louder chère à toute franchise Hollywoodienne.
Tout aussi maladroit, stupide et bruyant que son prédécesseur (les mêmes têtes pensantes, des scénaristes au réalisateur, sont à nouveau à l'ouvrage), ce second opus incarne sans forcer un divertissement aussi inoffensif qu'étonnamment plus efficace que son aîné, malgré une durée sensiblement rallongée - trente minutes de bout de gras en plus, pour plafonner à deux heures de bobines.
Plombée par une sous-intrigue furieusement inutile (centrée sur les personnages humains dont la narration se contrefout, et un mariage à Hawaï ralentissant sensiblement le final), le film dégaine tout du long une chasse au MacGuffin inconséquente et facile : causant plus de dégâts que les criminels qu'il combat en tant que Blue Justice, Sonic associé de Tails, doit retrouver une gemme magique et puissante qui est l'objet des désirs d'un Dr Robotnik sur le retour, mais surtout de son nouvel associé, le rapide, rouge et furieux Knuckles...
Si le premier film voyait un humain lambda jouer les mentors - puis les pères de substitution - de l'imprévisible d'un Sonic rêvant de rompre sa solitude et de se trouver une famille qu'il pourrait appeler la sienne, dans cette suite c'est Sonic lui-même qui assume le rôle de mentor (oui) avec Tails, histoire de ne plus théoriser sur le pouvoir de la famille mais sur celui de l'amitié et sa loyauté indéfectible.

Copyright Paramount Pictures France

Plus bateau tu meurs (même pour un divertissement pour enfants) et pourtant c'est finalement là que le film abat sa plus belle carte (et son rapprochement le plus évident avec le genre super-heroïque), gonflant le récit initiatique de son hérisson bleu sarcastique et impétueux (et à l'énergie adolescente toujours aussi irritante), en épousant l'adage Spider-Man-esque du " Un grand pouvoir nécessité de grandes responsabilités ", le personnage comprenant peu à peu comment utiliser efficacement ses pouvoirs.
Ajouté à ça des effets visuels franchement réussis (avec des affrontements qui, s'ils ne sont pas originaux, restent joliment enthousiasmants) ainsi qu'un Jim Carrey on fire (il est frappé d'une énergie loufoque et salvatrice encore plus décomplexé que pour le précédent opus, faisant passer son Riddler de Batman Forever pour un personnage timide et réservé), et Sonic 2 Le Film apparaît comme un blockbuster certes prévisible mais divertissant et même plutôt surprenant dans sa manière de gérer son déséquilibre narratif - même dans son rapport à la pop culture.
Ça ne casse pas trois pattes à un canard, ça n'exploite jamais vraiment son immense potentiel mais ça a le mérite de ne jamais dénaturer des personnages vidéoludiques qu'il anime avec verve.
On a vu pire côté blockbuster, et pas plus tard que ce mercredi.


Jonathan Chevrier



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