[CRITIQUE] : L'histoire de ma femme
Réalisatrice : Ildikó Enyedi
Acteurs : Léa Seydoux, Gijs Naber, Louis Garrel,...
Distributeur : Pyramide Distribution
Budget : -
Genre : Drame, Romance.
Nationalité : Hongrois, Allemand, Italien, Français.
Durée : 2h49min.
Synopsis :
Jakob est capitaine au long cours. Un jour, il fait un pari avec un ami dans un café : il épousera la première femme qui en franchira le seuil. C’est alors qu’entre Lizzy...
Critique :
Il y a un esprit et une facture très âge d'or Hollywoodien qui se dégage du nouveau long-métrage de la cinéaste hongroise Ildikó Enyedi, L'histoire de ma Femme (dont c'est ici le premier film en langue anglaise), coproduction européenne luxueuse façon épopée mélodramatique de presque trois heures, traitant autant des élans sentimentaux que de la jalousie (et de la masculinité) toxique qui font nourissent et gangrènent un mariage au coeur des années 20.
Mais un esprit seulement, tant l'exécution de cette adaptation du roman éponyme de Milán Füst, s'avère férocement fastidieuse et loin des canons du drame psychologique, traînant sur la longueur son jeu de poker menteur sur les préoccupations d'un capitaine de navire, Jacob Störr, quant à la fidélité de sa femme (fatale) Lizzy, qu'elle ne fait aucun effort pour garantir au point même de sembler s'amuser à le tourmenter.
La dynamique inhabituelle de leur mariage est en partie ce qui génère d'ailleurs le déséquilibre sur lequel repose le film : il lui fait une demande en mariage seulement quelques minutes après l'avoir rencontrée (à la suite d'un pari d'ailleurs), persuadé qu'elle le sauvera d'une manière ou d'une autre du pendant négatif de la vie solitaire de loup de mer.
Contre toute attente, elle accepte la proposition tout en lui faisant comprendre qu'elle compte garder son intimité, ses amitiés masculines et ses secrets.
Mais s'il dit qu'il est conscient qu'il ne peut pas attendre la fidélité, il passe ensuite tout le long-métrage à chercher de manière obsessionnelle la preuve de son infidélité, quitte à ce qu'ils soient tous les malheureux sur 2h50 de bobines qui ne semble n'avoir rien d'autre à dire.
Mais cette durée fleuve n'est pas ce qui plombe le plus cette chute dans l'abîme de la jalousie et de la méfiance, tant la narration n'offre jamais vraiment de substance à son émotion ni de corps à sa passion, dénuée de la sensibilité d'un Truffaut ou d'un Visconti, voire de la perversité d'un Hitchcock, d'autant qu'Enyedi brouille tout semblant d'originalité/personnalité dans un académisme vide qui mise tout sur la puissance d'une direction artistique (superbe photographie de Marcell Rév) et d'une production design particulièrement soignées.
Dommage, tant cette histoire aussi distante et léthargique que les relations qui unissent chaque personnages (même si la première heure laisse une alléchante impression de satire, que la suite enterre poliment notamment avec des dialogues insupportablement guindés), est tout du long animée par les prestations inspirées de Gijs Naber et Léa Seydoux (dont la froideur fait des ravages), ou du tandem Louis Garrel/Luna Wedler, excellents en éléments romantico-destabilisateurs (sans oublier Sergio Rubini ou encore Jasmine Trinca).
On est quand-même loin de Mon XXème siècle, vraiment loin...
Jonathan Chevrier
Acteurs : Léa Seydoux, Gijs Naber, Louis Garrel,...
Distributeur : Pyramide Distribution
Budget : -
Genre : Drame, Romance.
Nationalité : Hongrois, Allemand, Italien, Français.
Durée : 2h49min.
Synopsis :
Jakob est capitaine au long cours. Un jour, il fait un pari avec un ami dans un café : il épousera la première femme qui en franchira le seuil. C’est alors qu’entre Lizzy...
Critique :
Épopée mélodramatique fleuve contant la fastidieuse et déséquilibrée chute dans l'abîme de la jalousie et de la méfiance d'un mariage au coeur des années 20, #LHistoireDeMaFemme décontenance plus qu'il ne passionne malgré une direction artistique soignée et un excellent casting. pic.twitter.com/YwDkjoS2IZ
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) March 13, 2022
Il y a un esprit et une facture très âge d'or Hollywoodien qui se dégage du nouveau long-métrage de la cinéaste hongroise Ildikó Enyedi, L'histoire de ma Femme (dont c'est ici le premier film en langue anglaise), coproduction européenne luxueuse façon épopée mélodramatique de presque trois heures, traitant autant des élans sentimentaux que de la jalousie (et de la masculinité) toxique qui font nourissent et gangrènent un mariage au coeur des années 20.
Mais un esprit seulement, tant l'exécution de cette adaptation du roman éponyme de Milán Füst, s'avère férocement fastidieuse et loin des canons du drame psychologique, traînant sur la longueur son jeu de poker menteur sur les préoccupations d'un capitaine de navire, Jacob Störr, quant à la fidélité de sa femme (fatale) Lizzy, qu'elle ne fait aucun effort pour garantir au point même de sembler s'amuser à le tourmenter.
La dynamique inhabituelle de leur mariage est en partie ce qui génère d'ailleurs le déséquilibre sur lequel repose le film : il lui fait une demande en mariage seulement quelques minutes après l'avoir rencontrée (à la suite d'un pari d'ailleurs), persuadé qu'elle le sauvera d'une manière ou d'une autre du pendant négatif de la vie solitaire de loup de mer.
Contre toute attente, elle accepte la proposition tout en lui faisant comprendre qu'elle compte garder son intimité, ses amitiés masculines et ses secrets.
Copyright Pyramide Films |
Mais s'il dit qu'il est conscient qu'il ne peut pas attendre la fidélité, il passe ensuite tout le long-métrage à chercher de manière obsessionnelle la preuve de son infidélité, quitte à ce qu'ils soient tous les malheureux sur 2h50 de bobines qui ne semble n'avoir rien d'autre à dire.
Mais cette durée fleuve n'est pas ce qui plombe le plus cette chute dans l'abîme de la jalousie et de la méfiance, tant la narration n'offre jamais vraiment de substance à son émotion ni de corps à sa passion, dénuée de la sensibilité d'un Truffaut ou d'un Visconti, voire de la perversité d'un Hitchcock, d'autant qu'Enyedi brouille tout semblant d'originalité/personnalité dans un académisme vide qui mise tout sur la puissance d'une direction artistique (superbe photographie de Marcell Rév) et d'une production design particulièrement soignées.
Dommage, tant cette histoire aussi distante et léthargique que les relations qui unissent chaque personnages (même si la première heure laisse une alléchante impression de satire, que la suite enterre poliment notamment avec des dialogues insupportablement guindés), est tout du long animée par les prestations inspirées de Gijs Naber et Léa Seydoux (dont la froideur fait des ravages), ou du tandem Louis Garrel/Luna Wedler, excellents en éléments romantico-destabilisateurs (sans oublier Sergio Rubini ou encore Jasmine Trinca).
On est quand-même loin de Mon XXème siècle, vraiment loin...
Jonathan Chevrier