[CRITIQUE] : Super-héros malgré lui
Réalisateur : Philippe Lacheau
Acteurs : Philippe Lacheau, Elodie Fontan, Tarek Boudali, Julien Arruti, Alice Dufour, Jean-Hugues Anglade,...
Distributeur : Studio Canal
Budget : -
Genre : Comédie, Action.
Nationalité : Français.
Durée : 1h22min.
Synopsis :
Apprenti comédien en galère, Cédric décroche enfin son premier rôle dans un film de super-héros. Un soir, alors qu'il emprunte la voiture de tournage, il est victime d'un accident qui lui fait perdre la mémoire. A son réveil, vêtu de son costume de justicier et au milieu des accessoires du film, il est persuadé d'être devenu le personnage du film avec une mission périlleuse à accomplir. Mais n'est pas héros et encore moins super-héros qui veut... Et encore moins Cédric.
Critique :
Il est toujours aisé de tirer sur l'ambulance de la comédie française, surtout quand celle-ci prend les contours d'un bus britannique au rouge criard, et qu'elle s'échine à ne pas bouger d'un iota pour que toutes les critiques faciles, puissent vider leurs chargeurs.
Pourtant, force est d'admettre que les productions de la Bande à Fifi, surtout celles dirigées par Philippe Lacheau (disons simplement que Tarek Boudali est résolument moins doué que son comparse), réservent leurs lots de rires bien gras et plutôt fédérateurs, en bons divertissements régressifs qu'ils sont, faisant même preuve d'une ambition étonnante depuis quelques temps (quoi qu'en dira l'avis général, Nicky Larson est une excellente adaptation).
C'est dans ce souci de booster un poil plus le giron de la potacherie facile, qu'il surenchérit en ces premières heures de 2022 avec Super-héros malgré lui qui, mine de rien, suit le sillon creusé par Vincent n'a pas d'écailles et Comment je suis devenu super-héros, du film de super-héros made in France.
En substance, et tout comme le film de Douglas Attal, ce cinquième long-métrage de Lacheau avait tout du divertissement popcorn dans sa forme la plus pure - turbo-régressivo-débile - mais avec une vraie identité française (convoquant notamment avec une certaine nostalgie, la géniale Hero Corp) et un amour et une compréhension maligne de la pop culture; le tout badigeonné à la sauce Fifi, volontairement régressive et brouillonne.
À l'écran, la limonade fonctionne un chouïa moins que pour son solide (oui) Nicky Larson et le Parfum de Cupidon, mais réussi l'équilibre assez précaire d'incarner autant une comédie super-héroïque/d'action plutôt solide (les scènes d'action sont entraînantes et plutôt bien charpentées), qu'un vrai film de potes plus ou moins bien rythmé et ciblé en dessous de la ceinture, alignant les gags plus ou moins heureux à la pelle, aussi bien que les références marquées au genre (qui feront sourire ou consterneront, selon les spectateurs).
Gros délire WTF-esque totalement assumé jusque dans ses travers, bordélique et sérieux tout en donnant constamment l'impression de ne pas l'être, Super-héros malgré lui est une comédie qui, quoi qu'on en dise, ose, trébuche certes souvent mais mérite décemment son pesant de popcorn et que l'on réhabilite l'initiative louable de Philippe Lacheau d'avoir voulu se réapproprier généreusement un genre presque interdit dans le septième art hexagonal, sans totalement plonger tête la première dans la parodie indigeste.
Vouloir divertir sans prétention - mais avec une ambition un poil plus élevé que la moyenne - est rare, et ce genre d'effort sympathique et sans prise de tête est essentiel au coeur de salles obscures qui, clairement, en ont vraiment besoin en cette période pas forcément joyeuse.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Philippe Lacheau, Elodie Fontan, Tarek Boudali, Julien Arruti, Alice Dufour, Jean-Hugues Anglade,...
Distributeur : Studio Canal
Budget : -
Genre : Comédie, Action.
Nationalité : Français.
Durée : 1h22min.
Synopsis :
Apprenti comédien en galère, Cédric décroche enfin son premier rôle dans un film de super-héros. Un soir, alors qu'il emprunte la voiture de tournage, il est victime d'un accident qui lui fait perdre la mémoire. A son réveil, vêtu de son costume de justicier et au milieu des accessoires du film, il est persuadé d'être devenu le personnage du film avec une mission périlleuse à accomplir. Mais n'est pas héros et encore moins super-héros qui veut... Et encore moins Cédric.
Critique :
Trip déjanté totalement assumé jusque dans ses travers, bordélique et sérieux tout en donnant constamment l'impression de ne pas l'être, #SuperHérosMalgréLui ou une comédie qui, quoi qu'on en dise, ose, trébuche souvent mais mérite son statut de sympathique divertissement popcorn pic.twitter.com/hzRAeVojCb
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) February 1, 2022
Il est toujours aisé de tirer sur l'ambulance de la comédie française, surtout quand celle-ci prend les contours d'un bus britannique au rouge criard, et qu'elle s'échine à ne pas bouger d'un iota pour que toutes les critiques faciles, puissent vider leurs chargeurs.
Pourtant, force est d'admettre que les productions de la Bande à Fifi, surtout celles dirigées par Philippe Lacheau (disons simplement que Tarek Boudali est résolument moins doué que son comparse), réservent leurs lots de rires bien gras et plutôt fédérateurs, en bons divertissements régressifs qu'ils sont, faisant même preuve d'une ambition étonnante depuis quelques temps (quoi qu'en dira l'avis général, Nicky Larson est une excellente adaptation).
C'est dans ce souci de booster un poil plus le giron de la potacherie facile, qu'il surenchérit en ces premières heures de 2022 avec Super-héros malgré lui qui, mine de rien, suit le sillon creusé par Vincent n'a pas d'écailles et Comment je suis devenu super-héros, du film de super-héros made in France.
En substance, et tout comme le film de Douglas Attal, ce cinquième long-métrage de Lacheau avait tout du divertissement popcorn dans sa forme la plus pure - turbo-régressivo-débile - mais avec une vraie identité française (convoquant notamment avec une certaine nostalgie, la géniale Hero Corp) et un amour et une compréhension maligne de la pop culture; le tout badigeonné à la sauce Fifi, volontairement régressive et brouillonne.
Copyright Julien Panié |
À l'écran, la limonade fonctionne un chouïa moins que pour son solide (oui) Nicky Larson et le Parfum de Cupidon, mais réussi l'équilibre assez précaire d'incarner autant une comédie super-héroïque/d'action plutôt solide (les scènes d'action sont entraînantes et plutôt bien charpentées), qu'un vrai film de potes plus ou moins bien rythmé et ciblé en dessous de la ceinture, alignant les gags plus ou moins heureux à la pelle, aussi bien que les références marquées au genre (qui feront sourire ou consterneront, selon les spectateurs).
Gros délire WTF-esque totalement assumé jusque dans ses travers, bordélique et sérieux tout en donnant constamment l'impression de ne pas l'être, Super-héros malgré lui est une comédie qui, quoi qu'on en dise, ose, trébuche certes souvent mais mérite décemment son pesant de popcorn et que l'on réhabilite l'initiative louable de Philippe Lacheau d'avoir voulu se réapproprier généreusement un genre presque interdit dans le septième art hexagonal, sans totalement plonger tête la première dans la parodie indigeste.
Vouloir divertir sans prétention - mais avec une ambition un poil plus élevé que la moyenne - est rare, et ce genre d'effort sympathique et sans prise de tête est essentiel au coeur de salles obscures qui, clairement, en ont vraiment besoin en cette période pas forcément joyeuse.
Jonathan Chevrier