[CRITIQUE] : Les Affluents
Réalisateur : Jessé Miceli
Acteurs : Songsa Sek, Phearum Eang, Rithy Rom,...
Distributeur : Local Films
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Cambodgien, Français.
Durée : 1h22min.
Synopsis :
Phnom Penh, aujourd’hui. Aspirés par les lumières rutilantes de la ville, Songsa, Thy et Phearum, trois jeunes garçons, en quête d’émancipation, voient leurs rêves de vie facile se télescoper à une société qui oscille entre archaïsme et modernité. Une photographie de la jeunesse cambodgienne, trois portraits aux accents queer et naturalistes qui questionnent les attentes et les désirs d’une génération.
Critique :
Il y a sans doute peu d'endroits autour du globe a avoir aussi vite changé et été bouleversé que le Cambodge, au cours des dernières décennies.
De son entrée sans frein dans la société de consommation à l'augmentation conséquente de son PIB, le pays est passé du tout au tout, au point que l'écart entre les populations les plus aisés et celles engoncées dans la précarité n'a fait que grimper, alors que sa capitale Phnom Penh et ses 2,3 millions d'habitants, est passée d'une ville désolée à une cité regorgeant de gratte-ciel bling-bling.
Celle-ci est d'ailleurs au coeur, voire même totalement le liant narratif, du film de Jessé Miceli - dont c'est le premier long-métrage -, Les Affluents, passé par la sélection Acid du festival de Cannes cuvée 2020 (dont on découvre encore aujourd'hui, aussi fou que cela puisse paraître et bientôt deux ans après, les films labellisés) et porté par des comédiens non-professionnels plein de fraîcheur.
La péloche se fait la chronique des atermoiements de trois jeunes issus de milieux pauvres, qui tentent de faire leur trou au coeur de ce nouveau monde désorientant (quitte à vivre d'une manière que leurs familles ne comprennent pas ou réprouvent) et en mutation constante, une locomotive prise au milieu d'une urbanisation croissante (ou les gens sont embrigadés, qu'ils le veuillent ou non) tout en luttant contre les aspirations des puissances économiques voisines et d'un passé colonialiste encore palpable.
Soit Songsa, un ado qui vend des vêtements sur un marché de Phnom Penh, avec le Tuk Tuk familial; Thy, un jeune fraîchement dans la vingtaine, qui joue les hôtes dans un club gay où il subit des pressions pour faire plus que de flatter les clients; et Phearum, qui a encore du mal à gagner sa vie en tant que chauffeur de taxi, avec des dettes à rembourser et une femme et des enfants à charge.
Trois visages d'une même pièce, celle d'une ambition légitime de vouloir s'en sortir au sein d'une jungle urbaine impitoyable que Miceli capte, à la lisière du documentaire (bien aidé par la superbe photographie de Sokheng Run), au sein d'un drame réaliste, émouvant et doux-amer, cartographie pertinente d'une capitale cambodgienne qui va trop vite dans son appétit vorace de modernité.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Songsa Sek, Phearum Eang, Rithy Rom,...
Distributeur : Local Films
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Cambodgien, Français.
Durée : 1h22min.
Synopsis :
Phnom Penh, aujourd’hui. Aspirés par les lumières rutilantes de la ville, Songsa, Thy et Phearum, trois jeunes garçons, en quête d’émancipation, voient leurs rêves de vie facile se télescoper à une société qui oscille entre archaïsme et modernité. Une photographie de la jeunesse cambodgienne, trois portraits aux accents queer et naturalistes qui questionnent les attentes et les désirs d’une génération.
Critique :
Avec #LesAffluents Jessé Miceli capte à la lisière du documentaire, les aléas de trois jeunes hommes liés par l'envie de s'en sortir et croque un drame réaliste et doux-amer, cartographie pertinente d'une capitale cambodgienne qui va trop vite dans son appétit féroce de modernité pic.twitter.com/eSh0xyLREX
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) February 18, 2022
Il y a sans doute peu d'endroits autour du globe a avoir aussi vite changé et été bouleversé que le Cambodge, au cours des dernières décennies.
De son entrée sans frein dans la société de consommation à l'augmentation conséquente de son PIB, le pays est passé du tout au tout, au point que l'écart entre les populations les plus aisés et celles engoncées dans la précarité n'a fait que grimper, alors que sa capitale Phnom Penh et ses 2,3 millions d'habitants, est passée d'une ville désolée à une cité regorgeant de gratte-ciel bling-bling.
Celle-ci est d'ailleurs au coeur, voire même totalement le liant narratif, du film de Jessé Miceli - dont c'est le premier long-métrage -, Les Affluents, passé par la sélection Acid du festival de Cannes cuvée 2020 (dont on découvre encore aujourd'hui, aussi fou que cela puisse paraître et bientôt deux ans après, les films labellisés) et porté par des comédiens non-professionnels plein de fraîcheur.
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La péloche se fait la chronique des atermoiements de trois jeunes issus de milieux pauvres, qui tentent de faire leur trou au coeur de ce nouveau monde désorientant (quitte à vivre d'une manière que leurs familles ne comprennent pas ou réprouvent) et en mutation constante, une locomotive prise au milieu d'une urbanisation croissante (ou les gens sont embrigadés, qu'ils le veuillent ou non) tout en luttant contre les aspirations des puissances économiques voisines et d'un passé colonialiste encore palpable.
Soit Songsa, un ado qui vend des vêtements sur un marché de Phnom Penh, avec le Tuk Tuk familial; Thy, un jeune fraîchement dans la vingtaine, qui joue les hôtes dans un club gay où il subit des pressions pour faire plus que de flatter les clients; et Phearum, qui a encore du mal à gagner sa vie en tant que chauffeur de taxi, avec des dettes à rembourser et une femme et des enfants à charge.
Trois visages d'une même pièce, celle d'une ambition légitime de vouloir s'en sortir au sein d'une jungle urbaine impitoyable que Miceli capte, à la lisière du documentaire (bien aidé par la superbe photographie de Sokheng Run), au sein d'un drame réaliste, émouvant et doux-amer, cartographie pertinente d'une capitale cambodgienne qui va trop vite dans son appétit vorace de modernité.
Jonathan Chevrier