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[Y-A-QUOI A LA TELE CETTE SEMAINE ?] : #149. Semaine du 14 au 20 novembre


Chaque semaine je continue à faire — pour vous — le tour des programmes TV en extirpant de tout cela une offre cinématographique autour de trois œuvres. Mais, je vais aussi vous proposer des contre-programmations ainsi que des secondes parties de soirée pour les cinéphiles insomniaques.


Semaine du 14 Novembre au 20 Novembre.



Dimanche 14 Novembre. A Couteaux Tirés de Rian Johnson sur France2.

Célèbre auteur de polars, Harlan Thrombey est retrouvé mort dans sa somptueuse propriété, le soir de ses 85 ans. L'esprit affûté et la mine débonnaire, le détective Benoît Blanc est alors engagé par un commanditaire anonyme afin d'élucider l'affaire. Cependant, entre la famille d'Harlan qui s'entre-déchire et son personnel qui lui reste dévoué, Blanc plonge dans les méandres d'une enquête mouvementée, mêlant mensonges et fausses pistes.

Quoi de mieux en cette période automnale qu’un bon vieux whodunit ? C’est en tout cas ce que nous propose Rian Johnson, qui enfile son plus beau tweed pour nous plonger dans une atmosphère déliciseuement Christie-nienne. Comme sur son Star Wars, le cinéaste s’empare d’un héritage pour mieux le faire tremper dans son époque. Ainsi, on retrouve quelques archétypes de genre de récit, une majestueuse demeure, des secrets et un détective aussi perspicace qu’atypique. Sauf que tout cela se voit propulser au sein d’un récit méchamment mordant sur l’Amérique trumpienne, oui, mais surtout cette faculté incroyable qu’on les américains a ne garder en mémoire que ce qui les arrange. Dès lors, A Couteaux Tirés devient un jeu cruel et jouissif, moderne et pourtant d’un grand classicisme. Le film de saison parfait.



Lundi 15 Novembre. Arabesque de Stanley Donen sur Arte.

Le professeur David Pollock est un expert des hiéroglyphes arabes. Il est alors contacté par le Premier ministre d'un pays du Moyen-Orient qui lui demande de déjouer un complot visant à le tuer. La nature de cette machination pourrait en effet être trouvée dans des codes écrits en hiéroglyphes.

3 ans après Charade, Stanley Donen vient rejouer le même morceau avec une mélodie différente. En effet, on ne peut nier les liens qu’entretiennent les deux œuvres dans la filmographie du cinéaste, néanmoins, Arabesque garde en lui une moins bonne réputation que son prédécesseur. Peut-être, car Sophia Loren et Gregory Peck ne sont pas Audrey Hepburn et Cary Grant ? Peut-être, car Arabesque est moins bon que Charade ? Oui, bon d’accord, peut-être que ce dernier est un peu moins bon. Le fait est que Donen se fout de son scénario parfois alambiqué, tout n’est qu’un prétexte ici pour offrir un spy movie follement visuel. Comme une réponse psychédélique à la saga James Bond, le cinéaste ne cesse de jouer avec les images pour offrir un plaisir brouillon, certes, mais bien palpable.

Mais aussi...France5 programme Les Dents de la Mer de Steven Spielberg. Les Dents de la Mer, c'est comme mettre un paquet de pop-corn au micro-ondes on sait que cela va pétarader et pourtant on sursaute toujours face à cette œuvre dont les réminiscences hitchcockiennes sont un pur délice. En effet, le cinéaste orchestre un récit qui sait ménager ses effets pour mieux capter son spectateur et l’entraîner dans cette aventure dont on ressort pas tout à fait le même.



Jeudi 18 Novembre. Ocean’s Eleven de Steven Soderbergh sur TFX.

Après deux ans passés dans la prison du New Jersey, Danny Ocean retrouve la liberté et s’apprête à monter un coup qui semble impossible à réaliser. Cambrioler dans le même temps les casinos Bellagio, Mirage et MGM Grand, avec une jolie somme de 150 millions de dollars à la clé. Pour ce faire, Danny et son ami Rusty Ryan composent une équipe de dix malfrats maîtres dans leur spécialité.

Véritable film de pote, Ocean’s Eleven s’inscrit dans ces films purement et simplement « cool ». Oui, le qualificatif est peut-être pas assez fort, mais il représente bien l’esprit qui irrigue cette œuvre — début d’un triptyque. Le cinéaste prend ici les pleins pouvoirs, transcendant un récit classique, ce film illustre à quel point un metteur en scène au travers de ses choix peut influer sur ce qu’on regarde. Bourré d’inventivité, Ocean’s est un agglomérat d’esthétisme, travellings, zoom, montage au scalpel, une image d’un jaune des plus chaleureux, ce film est un délice. Tout cela conjuguer a cette bande d’acteurs dont on palpe la complicité à travers l’écran, le duo Clooney/Pitt transpire la classe et assène une énergie à l’ensemble.


Thibaut Ciavarella