[CRITIQUE] : Les Magnétiques
Réalisateur : Vincent Maël Cardona
Acteurs : Thimotée Robart, Marie Colomb, Joseph Olivennes,...
Distributeur : Paname Distribution
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Français, Allemand.
Durée : 1h38min.
Synopsis :
Une petite ville de province au début des années 80. Philippe vit dans l’ombre de son frère, Jérôme, le soleil noir de la bande. Entre la radio pirate, le garage du père et la menace du service militaire, les deux frères ignorent qu’ils vivent là les derniers feux d’un monde sur le point de disparaître.
Critique :
Bousculant les conventions du coming of age movie dans un enthousiaste mélange des genres,#LesMagnetiques est une expérience sensorielle électrisante, un beau et douloureusement authentique portrait adolescent façon lettre d'amour à une époque révolue, porté par un cast stellaire pic.twitter.com/Eh3jsEY4qK
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) November 16, 2021
10 mai 1981, alors que le visage du nouveau Président de la République française - François Mitterrand - apparaît lentement à la télévision, deux frangins, Jérôme et le plus jeune Philippe, s'éclatent dans leur petite ville de Bretagne à surfer sur les ondes de leur propre radio pirates.
Deux frères certes diamétralement opposés, le premier étant un vrai pôle d'attraction charismatique tandis que le second s'avère plus timide et réservé, mais dont la complicité est aussi sincère qu'à toute épreuve.
Philippe admirant pour son ainé son aisance au au micro - et surtout avec les filles -, mais il lui envie surtout sa petite amie occasionnelle, Marianne, qui semble cela dit intriguée par sa personne.
Cette période de d'insouciance béate, logée dans les ultimes soubresauts d'une ère libertaire qui s'éteindra avec l'arrivée de plein fouet dans la nouvelle décennie, se voit pourtant rattrapée par la dure réalité du service militaire : n'arrivant pas à se faire réformer et déclarer inapte malgré tous ses efforts, Philippe se retrouve catapulté à Berlin pendant un an...
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Que nenni, la péloche s'attache à bousculer un brin les conventions dans un enthousiaste mélange des genres furieusement inventif (la chronique sociale, le teen movie, la bromance, le mélodrame et la fable romantique), une expérience sensorielle électrisante (convoquant la naissance d'une musique électronique encore balbutiante) ou l'intime (les atermoiements existentielles et sentimentaux de Philippe, incarné avec une justesse folle par Thimotée Robart) côtoie - subrepticement - l'universel (un un bouleversement générationnel inéluctable et déprimant, flanqué dans une Europe occidentale en pleine mutation sociale, politique et économique), avec une irrévérence séduisante.
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S'il se laisse aller il est vrai à un final plutôt convenu (sans pour autant que cela soit un défaut en soi), Les Magnétiques n'en reste pas moins un beau et douloureusement authentique portrait adolescent façon lettre d'amour à une époque révolue à la distribution stellaire.
Un put*** de premier effort dynamique et enchanteur, rien de moins.
Jonathan Chevrier