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[SƎANCES FANTASTIQUES] : #68. Joy Ride

Photo by 20th Century Fox - © 2001 - 20th Century Fox - All Rights Reserved

Parce que les (géniales) sections #TouchePasAMes80s et #TouchePasNonPlusAMes90s, sont un peu trop restreintes pour laisser exploser notre amour du cinéma de genre, la Fucking Team se lance dans une nouvelle aventure : #SectionsFantastiques, ou l'on pourra autant traiter des chefs-d'œuvres de la Hammer que des pépites du cinéma bis transalpin, en passant par les slashers des 70's/80's (et même les plus récents); mais surtout montrer un brin la richesse des cinémas fantastique et horrifique aussi abondant qu'ils sont passionnant à décortiquer. Bref, veillez à ce que les lumières soient éteintes, qu'un monstre soit bien caché sous vos fauteuils/lits et laissez-vous embarquer par la lecture nos billets !


#68. Une virée en enfer de John Dahl (2001)

On voit venir les réprimandes d'ici, à base de " non mais le film n'a rien de fantastique ", " c'est juste un teen/road movie facile mâtiné de thriller ", et force est d'admettre quelles seront en partie justifiées... en partie seulement.
Si l'on peut concevoir, évidemment, que le film n'est pas conçu comme une bande fantastique, Joy Ride de John Dahl joue pourtant habilement des codes du cinéma horrifique en inscrivant son auditoire dans une terreur palpable et férocement identifiable parce que souvent partagés : celle de la route, incertaine et mystérieuse, souvent habité par la malveillance de certains conducteurs, pour en faire si ce n'est des détours mortels, au moins dangereuse.
Même si les références du genre sont évidentes avant même la fin de la première bobine - on pense instinctivement à Duel et Hitcher -, le film prend un virage sensiblement différent, tant les deux héros - deux frangins plutôt fréquentables -, sont les propres instigateurs de leur propre malheur.

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La faute à une mauvaise et mesquine blague faite au mauvais routier, ils vont être catapultés dans un jeu du chat et de la souris poursuivant méchamment perturbé et vengeur, qui va leur asséner une leçon de vie qu'ils ne sont pas près d'oublier.
Profondément old school pour son époque, tant il s'articule autour d'une menace quasiment obsolète (une cibie, à l'heure du grand boom des téléphones portables) et d'un esprit road moviesque à l'ancienne qui se retrouve jusque dans la carcasse cabossée de leur voiture de fortune (une Chrysler Newport '71, vestige d'une époque où la découverte de l'Amérique rimait avec liberté et apprentissage de soi et du monde), ou un assaillant sadique isole des personnages tout en les ancrant dans un cadre urbain vivant; le film, scripté par le tandem J.J. Abrams/Clay Tarver, emprunte aussi bien au néo-noir cher à Dahl (papa des excellents Kill me again, Last Seduction et Les Joueurs), qu'au slasher (avec un tueur capable de tout pour se venger, et le montage alternatif du film est en cela encore plus révélateur) et au teen movie innocent et léger ou deux frères - l'impulsif Fuller et le fils modèle Lewis - sous tension mais aimant tentent de renouer des liens, alors que le plus jeune se lance sur la route pour concrétiser son idylle récente avec un béguin de jeunesse - Venna.
Un jeu d'équilibriste qui se retrouve même jusque dans le jeu impliqué des comédiens (Steve Zahn est attachant en aîné aussi égoïste et rusé qu'il est immature, là où feu Paul Walker apporte de la nuance à son personnage de gentil frère manipulable et incroyablement loyal).

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Balade mortelle rythmée au couteau, transpirant l'asphalte et la poussière de l'Amérique profonde, autant que la rage féroce qui l'habite (et encore plus féroce quand on l'appelle), avec pour co-pilotes deux victimes imparfaites pour lesquelles on ne peut que sympathiser; Joy Ride est un solide thriller tendu et frénétique, qui ne renouvelle décemment pas le genre mais le célèbre avec entrain avec un suspense appliqué et une terreur (très) habile.


Jonathan Chevrier


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