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[COEURS D♡ARTICHAUTS] : #34. Funny Face

© Paramount Pictures

Parce que l'overdose des téléfilms de Noël avant même que décembre ne commence, couplé à une envie soudaine de plonger tête la première dans tout ce qui est feel good et régressif, nous a motivé plus que de raison à papoter de cinéma sirupeux et tout plein de guimauve; la Fucking Team vient de créer une nouvelle section : #CoeursdArtichauts, une section ou on parlera évidemment de films/téléfilms romantiques, et de l'amour avec un grand A, dans ce qu'il a de plus beau, facile, kitsch et même parfois un peu tragique.
Parce qu'on a tous besoin d'amour pendant les fêtes (non surtout de chocolat, de bouffe et d'alcool), et même toute l'année, préparez votre mug de chocolat chaud, votre petite (bon grande) assiette de cookies et venez rechauffer vos petits coeurs de cinéphiles fragiles avec nous !




#34. Drôle de Frimousse de Stanley Donen (1957)

Après William Wyler, Billy Wilder ou King Vidor, Audrey Hepburn se laisse emporter dans le tourbillonnant cinéma de Stanley Donen. Ce dernier, grand spécialiste de la comédie musicale, surtout depuis l’étincelant Chantons Sous la Pluie (regarder Chantons Sous la Pluie), signe avec Drôle de Frimousse - ou Funny Face en VO - un petit dépliant pop et romantique de Paris.

© Paramount Pictures

Si l’on devait raccrocher le film a des œuvres plus contemporaines, on pourrait dire que Drôle de Frimousse est un Le Diable s’habille en Prada des 50’s, voir même une sorte de grande sœur de la toute récente Emily in Paris. Sur une accroche des plus classiques, une jeune femme dont la beauté est négligée va tomber par un concours de circonstances sur un homme qui va la révéler. Ici, c’est Fred Astaire, qui, dans la peau d’un photographe va être le love interest de cette romance à la délicatesse toute Donenienne.
De façon plus détaillée, Drôle de Frimousse débute alors que la rédactrice en chef du magazine de mode Quality, Maggie Prescott — inspiré par l’iconique Diana Vreeland, cherche de nouvelles idées. Au cours d’une séance photo dans la librairie tenue par le personnage de Audrey Hepburn, Jo, elle est repérée par Dick, incarner par Fred Astaire. Ce dernier va alors convaincre Maggie Prescott d’engager Jo pour un séjour à Paris, visant à promouvoir une nouvelle collection de haute couture.

© Paramount Pictures

Chez Donen, la comédie musicale devient un véritable laboratoire à expérimentation. Le cinéaste n’a de cesse de trifouiller le champ des possibles afin d’offrir des tableaux tous atypiques et donnant à voir un caléidoscope d’ambiance. On passe d’une séquence modesque ultra-moderne avec ses couleurs flashy à des amoureux se disant des mots d’amours dans un cadre bucolique jusqu’à venir s’approprier les rues parisiennes. Dès lors Drôle de Frimousse apparait comme un film coloré, aussi vivace que romantique, à la fois expérimental et purement universel.
C’est dans cet équilibre, précaire, entre cette volonté de sans cesse renouveler les formes et en même temps de s’y plier que Stanley Donen défini un cinéma d’une fluidité absolue et qui s’anime dés la moindre note de musique. Le fait est que Drôle de Frimousse, malgré quelques longueurs, n’ennuie jamais, l’image, le son, les chorégraphies ou encore les dialogues piquants entre les personnages, tout fonctionne à merveille.

© Paramount Pictures

Alors oui, d’une certaine manière, Drôle de Frimousse met - presque - en second plan sa romance. Si je suis sincère, on peut dire qu’en soit l’histoire qui se tisse entre Jo et Dick n’a rien de passionnant, renversant ou même inédit, et c’est peut-être ce qu’a compris le cinéaste. Ainsi, avec ce fourmillement permanent, le film parvient à extraire toute déception chez le spectateur. Néanmoins, tout cœur d’artichaut digne de ce nom fondra quand Fred Astaire chante une sérénade sous le balcon de Hepburn; et la danse endiablée de Jo dans un bar miteux saura vous émerveiller.


Thibaut Ciavarella


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