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[CRITIQUE] : Jolt


Réalisatrice : Tanya Wexler
Acteurs : Kate Beckinsale, Jai Courtney, Stanley Tucci, Bobby Cannavale, Laverne Cox,...
Distributeur : Amazon Prime Vidéo France
Budget : -
Genre : Action, Comédie, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h31min

Synopsis :
Lindy est une superbe femme pleine d'humour qui porte un douloureux secret. En raison d'un trouble neurologique rare, elle éprouve des pulsions de rage et de meurtre qui ne peuvent être contrôlées que lorsqu'elle se choque avec un appareil à électrodes. Incapable de trouver l'amour et sa place dans ce monde, elle accorde finalement sa confiance à un homme dont elle tombe éperdument amoureuse avant de le retrouver assassiné. Le coeur complètement brisé et dans une colère noire, elle se donne pour mission de venger le meurtre de cet homme tout en étant poursuivie par la police en tant que principale suspecte du crime.



Critique :


Revoir la merveilleuse Kate Beckinsale retrouver sa panoplie de la justicière badass au sein d'un actionner où elle incarnerait, en quelque sorte, le bras armé et furieusement vengeur de la justice, sorte de cousine loin d'être éloigné de ce bon vieux John Wick, avait tout pour nous allécher au plus haut point, autant parce que les séries B musclées et féminines ne sont pas monnaie courante, mais surtout parce que l'éternelle Selene n'a décemment pas à justifier son statut d'héroïne capable de botter des culs.
D'autant plus que la voie que semblait prendre Tanya Wexler avec le bien nommé Jolt, laissait présager une mise en images intelligente et nuancée de la " rage/colère " féminine, sans pour autant laisser de côté l'aspect ludique - voire même amusant - qu'un tel divertissement doit procurer à son auditoire.

Copyright Leonine Studios

On y suit les aléas de Lindy donc, petit bout de femme qui souffre de problèmes de gestion de la colère et de ses pulsions violentes, tant elle a une tendance assez cocasse à fracasser la tête de quiconque l'énerve.
Un problème issu d'une enfance traumatisante mais qui ne l'empêche pas pourtant, d'être une personne gentille qui ne veut blesser personne.
Malgré des années de thérapie et ses tentatives de se défouler en tant que militaire ou athlète de sports extrêmes, Lindy n'a trouvé qu'un seul moyen de freiner ses envolées violentes : un gilet fait d'électrodes, qui lui donne de petites décharges électriques chaque fois que sa rage devient trop écrasante. 
Menant une vie solitaire qui ne l'a dérange pas autant que son thérapeute (Stanley " Fucking " Tucci, toujours aussi génial), elle se fait convaincre par celui-ci d'avoir un rendez-vous à l'aveugle avec un comptable, Justin.
Et si la soirée ne se passe pas comme prévu, les deux passent finalement la soirée ensemble avant que le dit bonhomme ne se fasse liquider, et que Lindy décide de le venger... à sa manière.

Copyright Leonine Studios

Si tout n'est évidemment pas parfait, force est d'admettre que la mayonnaise proposée par cette sympathique et (très) violente comédie d'action qui ne se prend jamais au sérieux, fait gentiment son office, notamment quand elle embrasse pleinement les penchants bis de son entreprise, laissant son héroïne jouer les anges de la destruction en assénant sa vision de la justice et la morale choc, avec la finesse d'une massue lancée du toit d'un gratte-ciel  (le film transpire l'aspect savoureusement réac des bis 70s/80s, dans sa promotion de l'auto-justice décontractée et sanglante dans une société violente et régressive).
Et c'est bien là que le métrage justifie amplement son pesant de popcorn : son accumulation de scènes d'action toutes plus jouissives les unes que les autres - même si parfois trop expéditives -, où Lindy voit rouge sang et ne pense qu'à anéantir toute personne se dressant stupidement sur son chemin, tel un tank sans frein, aussi implacable qu'il est brutal - et laissant constamment l'impression voulue, que son don est in fine plus une bénédiction qu'une malédiction.

Copyright Leonine Studios

D'autant plus que Kate Beckinsale traite la bataille intérieur du personnage pour faire primer la raison, aussi sérieusement qu'elle le ferait dans un drame intime, tout en dévoilant des facilités étonnantes pour provoquer les rires - même si l'humour du film est douloureusement potache et bas du front.
Surtout que le script de Scott Wascha, prend le parti pris étonnant de ne jamais chercher à la changer ou à adoucir ses traits : c'est le monde qui doit changer et non à sa colère de s'apaiser, ce qui ne l'empêche pas pour autant de se soucier de son prochain - aussi contradictoire que cela puisse paraître.
Pas original pour un sou (son cadrage symétrique et ses couleurs fluorescentes ont un gros goût de déjà vu), moins radical et jubilatoire que les références qu'il égraine avec une frénésie jouissive, Jolt reste néanmoins une pure bisserie rythmée qui nous prend par les sentiments et ne ment jamais sur la marchandise.
On n'en demandait pas forcément plus.


Jonathan Chevrier



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