[CRITIQUE] : Fear Street - Partie 2 : 1978
Réalisatrice : Leigh Janiak
Acteurs : Gillian Jacobs, Matthew Zuk, Kiana Madeira,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Épouvante-horreur.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h49min
Synopsis :
Shadyside, 1978. L'école est finie et les activités du Camp Nightwing sont sur le point de commencer. Mais lorsqu'un autre " Shadysider " est possédé par l'envie de tuer, l'amusement se transforme en une lutte effroyable pour la survie...
Critique :
S'il est difficile de qualifier tout slasher d'oeuvre original - et encore plus aujourd'hui -, force est d'avouer pourtant que Fear Street - Partie 1 : 1994 chapeauté par Leigh Janiak, gentiment enlacée entre notre nostalgie pour l'oeuvre de R.L. Stine et notre amour sincère pour les 90s, avait su nous surprendre de la plus belle des manières, au point de férocement nous donner l'envie de poursuivre l'aventure une semaine plus tard, avec sa première suite d'une trilogie déjà planifiée, qui a la particularité de reculer sa timeline au fil des intrigues.
Reprenant immédiatement là où son prédécesseur s'était arrêté, soit en 1994 même si le titre indique 1978 (les survivants du massacre de 94, qui ont conscience qu'il est le fruit de la vengeance de la sorcière présumée Sarah Fier, vont chercher de l'aide auprès de la seule personne susceptible de les aider : Constance Berman, survivante d'un autre massacre en 78), ce second opus étoffe encore un peu plus la mythologie autour des deux cités maudites Shadyside/Sunnyvale, avant d'opérer un court retour dans le temps - 1978 donc -, pour incarner une sorte de flashback bigger than life au sein du Camp Nightwing, façon révérence plus ou moins affirmée aux sagas Vendredi 13 et Sleepaway Camp.
Dénué de l'effet de surprise charmant de son illustre aîné, ce second opus, toujours aussi riche en références explicites, continue dans la même veine que la partie 1 en proposant un canevas de jeunes personnages dont l'intérêt qu'ils suscitent - voire même une certaine empathie - n'est jamais vain, des ados so " Kevin Williamson ", précoces et avertis mais dont l'intelligence les a également fatigués du monde.
À ceci près qu'il y a ici une légère distance qu'il faut imputer à sa structure narrative spoilant gentiment le destin de certains des personnages clés (les soeurs Berman, véritable coeur émotionnelle de cette suite, toutes deux déchirées par leurs ambitions sociales diametralement imposées).
Mais ce qui peut apparaître comme une vraie faiblesse narrative (et ce n'est pas la prévisibilité qui manque dans un slasher), s'avère in fine une force tant Janiak passe considérablement la seconde sur la noirceur de son histoire, renforçant de facto l'aura d'une menace indicible et implacable (ou les adolescents sont véritablement désespérés et à la merci d'un destin cruel et coordonné par les péchés du passé), se rapprochant d'une horreur plus angoissante digne de Stephen King (avec son esprit d'une ville maudite à la Derry, pourrissant littéralement son avenir et ses jeunes générations), sans pour autant faire chuter les mises à morts gores - elles sont même ici encore plus nombreuses.
Solidement campé (le duo Emily Rudd et Sadie Sink en tête, au jeu dont la simplicité n'a d'égale que la sincérité) et mis en scène avec entrain, Fear Street - Partie 2 : 1978 est moins un bonbon savoureusement régressif qu'un vrai morceau de nostalgie accoudé au spectre du traumatisme intergénérationnel, interrogeant subtilement son auditoire sur la nature cyclique de la violence; les victimes d'aujourd'hui n'étant que les répercussions de la rage et de l'amertume d'une victime d'hier.
Vivement le dernier opus en 1666, conclusion attendue catapultée justement là où toute cette terreur a commencé.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Gillian Jacobs, Matthew Zuk, Kiana Madeira,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Épouvante-horreur.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h49min
Synopsis :
Shadyside, 1978. L'école est finie et les activités du Camp Nightwing sont sur le point de commencer. Mais lorsqu'un autre " Shadysider " est possédé par l'envie de tuer, l'amusement se transforme en une lutte effroyable pour la survie...
Critique :
Solidement campé et mis en scène avec énergie, #FearStreet1978 est moins un bonbon savoureusement régressif qu'un vrai morceau de nostalgie accoudé au spectre du traumatisme intergénérationnel, interrogeant subtilement son auditoire sur la nature cyclique de la violence. pic.twitter.com/IeYdRRQNwW
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) July 11, 2021
S'il est difficile de qualifier tout slasher d'oeuvre original - et encore plus aujourd'hui -, force est d'avouer pourtant que Fear Street - Partie 1 : 1994 chapeauté par Leigh Janiak, gentiment enlacée entre notre nostalgie pour l'oeuvre de R.L. Stine et notre amour sincère pour les 90s, avait su nous surprendre de la plus belle des manières, au point de férocement nous donner l'envie de poursuivre l'aventure une semaine plus tard, avec sa première suite d'une trilogie déjà planifiée, qui a la particularité de reculer sa timeline au fil des intrigues.
Reprenant immédiatement là où son prédécesseur s'était arrêté, soit en 1994 même si le titre indique 1978 (les survivants du massacre de 94, qui ont conscience qu'il est le fruit de la vengeance de la sorcière présumée Sarah Fier, vont chercher de l'aide auprès de la seule personne susceptible de les aider : Constance Berman, survivante d'un autre massacre en 78), ce second opus étoffe encore un peu plus la mythologie autour des deux cités maudites Shadyside/Sunnyvale, avant d'opérer un court retour dans le temps - 1978 donc -, pour incarner une sorte de flashback bigger than life au sein du Camp Nightwing, façon révérence plus ou moins affirmée aux sagas Vendredi 13 et Sleepaway Camp.
Dénué de l'effet de surprise charmant de son illustre aîné, ce second opus, toujours aussi riche en références explicites, continue dans la même veine que la partie 1 en proposant un canevas de jeunes personnages dont l'intérêt qu'ils suscitent - voire même une certaine empathie - n'est jamais vain, des ados so " Kevin Williamson ", précoces et avertis mais dont l'intelligence les a également fatigués du monde.
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À ceci près qu'il y a ici une légère distance qu'il faut imputer à sa structure narrative spoilant gentiment le destin de certains des personnages clés (les soeurs Berman, véritable coeur émotionnelle de cette suite, toutes deux déchirées par leurs ambitions sociales diametralement imposées).
Mais ce qui peut apparaître comme une vraie faiblesse narrative (et ce n'est pas la prévisibilité qui manque dans un slasher), s'avère in fine une force tant Janiak passe considérablement la seconde sur la noirceur de son histoire, renforçant de facto l'aura d'une menace indicible et implacable (ou les adolescents sont véritablement désespérés et à la merci d'un destin cruel et coordonné par les péchés du passé), se rapprochant d'une horreur plus angoissante digne de Stephen King (avec son esprit d'une ville maudite à la Derry, pourrissant littéralement son avenir et ses jeunes générations), sans pour autant faire chuter les mises à morts gores - elles sont même ici encore plus nombreuses.
Solidement campé (le duo Emily Rudd et Sadie Sink en tête, au jeu dont la simplicité n'a d'égale que la sincérité) et mis en scène avec entrain, Fear Street - Partie 2 : 1978 est moins un bonbon savoureusement régressif qu'un vrai morceau de nostalgie accoudé au spectre du traumatisme intergénérationnel, interrogeant subtilement son auditoire sur la nature cyclique de la violence; les victimes d'aujourd'hui n'étant que les répercussions de la rage et de l'amertume d'une victime d'hier.
Vivement le dernier opus en 1666, conclusion attendue catapultée justement là où toute cette terreur a commencé.
Jonathan Chevrier