[CRITIQUE] : Comment je suis devenu super-héros
Réalisateur : Douglas Attal
Acteurs : Pio Marmai, Benoît Poelvoorde, Leïla Bekhti, Vimala Pons, Swann Arlaud,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Fantastique, Action, Aventure, Drame, Science fiction.
Nationalité : Français.
Durée : 1h37min.
Synopsis :
Paris 2020. Dans une société où les surhommes sont banalisés et parfaitement intégrés, une mystérieuse substance procurant des super-pouvoirs à ceux qui n’en ont pas se répand. Face aux incidents qui se multiplient, les lieutenants Moreau et Schaltzmann sont chargés de l’enquête. Avec l’aide de Monté Carlo et Callista, deux anciens justiciers, ils feront tout pour démanteler le trafic. Mais le passé de Moreau ressurgit, et l’enquête se complique...
Critique :
Si l'excellent Vincent n'a pas d'écailles de Thomas Salvador avait déjà abordé le genre très peu usé au cinéma, du divertissement super-héroïque en lui préférant un prisme résolument plus intime qu'à l'accoutumée, aucune production hexagonale n'avait jusqu'à maintenant, franchit pleinement la frontière en tentant, modestement évidemment, de boxer dans la même catégorie que les grosses productions hollywoodiennes - voire même russes qui, à défaut d'être mémorables, sont visuellement impressionnantes.
En ce sens, Comment je suis devenu super-héros de Douglas Attal, avait tout d'un wannabe OFNI donc, défi ambitieux aussi casse-gueule que profondément louable (puisque pionnier), qui aurait même pu être un maître étalon quantifiable pour la production made in France, si sa sortie n'avait pas été cyniquement cantonné qu'aux petits écrans, à une heure même ou le genre retrouve les salles obscures.
Adaptation du roman éponyme de Gérald Bronner - l'action quitte cependant New York pour Paris -, le premier long d'Attal partait déjà sur un terrain on ne peut plus glissant, mais sa propension à aligner les handicaps en ferait presque un cas d'école.
Sur le papier, impossible de taper sur son usage malin de l'essence même du mythe de super-héros, pour mieux le plaquer sur une réalité sociale palpable - sans pour autant brader ses élans fantastiques -, dans une sorte de melting-pot qui rappellerait presque le Watchmen de Snyder (lui aussi partant avec une étiquette de mission impossible plaquée sur sa bobine).
Le hic c'est qu'à l'écran, jamais le script, qui louche gentiment sur un polar néo-noir bien de chez nous - auquel on aurait maladroitement ajouté une bonne couche d'un humour qui ne décolle jamais vraiment -, ne donne une autre impression que celle de superficiellement traiter ses thèmes ou même son cadre superhéroïque.
Jamais son incursion du gène super-héroïque dans le monde moderne (banalisée via une drogue, qui le rapproche dans un sens du Project Power d'Ariel Schulman et Henry Joost), ne se voit parsemé des problématiques de la société actuelle (au bord de l'implosion, notamment dans les banlieues, entre rejet et incompréhension), ni ne se voit abordé avec un tant soit peu de consistance au sein d'un cahier des charges qui laisse vite transparaître sa lourdeur autant que sa fragilité.
En substance, Comment je suis devenu super-héros avait tout du film de popcorn dans sa forme la plus pure - turbo-régressivo-débile - mais avec une vraie identité française (convoquant avec une certaine nostalgie, la magique Hero Corp), sauf qu'il laisse malheureusement une sacré impression frustrante en bouche, celle d'une bande qui en avait résolument plus dans les tripes (mais surtout dans sa - très lourde - plume, notamment dans la colère de ses personnages face à l'incompréhension et l'abandon) et qui rêvait d'être plus imposante et fun qu'elle ne l'est, mais qui ne s'est jamais totalement donné les moyens de l'être et d'épouser au maximum son concept.
Reste alors quelques effets solides, une mise en scène assez dynamique (même si plombée par un score omniprésent) et un casting qui, comme le film, souffle aussi bien l'air chaud (Vimala Pons, Leïla Bekhti, Benoît Poelvoorde) que l'air froid (Pio Marmaï, Swann Arlaud), pas aidé par un script à la caractérisation un poil grossière.
Première pierre d'un édifice que l'on espère prospère dans l'hexagone, Comment je suis devenu super-héros est un divertissement hybride qui trébuche autant qu'il marche droit, mais invite dans un vrai souci empathique, à l'encouragement tant les bandes ambitieuses qui ont la chance de voir le jour par chez nous (et qui assume pleinement leur côté franchouillard), ne court franchement pas les rues...
Jonathan Chevrier
Acteurs : Pio Marmai, Benoît Poelvoorde, Leïla Bekhti, Vimala Pons, Swann Arlaud,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Fantastique, Action, Aventure, Drame, Science fiction.
Nationalité : Français.
Durée : 1h37min.
Synopsis :
Paris 2020. Dans une société où les surhommes sont banalisés et parfaitement intégrés, une mystérieuse substance procurant des super-pouvoirs à ceux qui n’en ont pas se répand. Face aux incidents qui se multiplient, les lieutenants Moreau et Schaltzmann sont chargés de l’enquête. Avec l’aide de Monté Carlo et Callista, deux anciens justiciers, ils feront tout pour démanteler le trafic. Mais le passé de Moreau ressurgit, et l’enquête se complique...
Critique :
Première pierre d'un édifice que l'on espère prospère, #CommentjesuisdevenuSuperHéros est un divertissement hybride qui trébuche autant qu'il marche droit, mais invite dans un vrai souci empathique, à l'encouragement, d'autant qu'il assume tout du long son identité française pic.twitter.com/uWort5J35T
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) July 9, 2021
Si l'excellent Vincent n'a pas d'écailles de Thomas Salvador avait déjà abordé le genre très peu usé au cinéma, du divertissement super-héroïque en lui préférant un prisme résolument plus intime qu'à l'accoutumée, aucune production hexagonale n'avait jusqu'à maintenant, franchit pleinement la frontière en tentant, modestement évidemment, de boxer dans la même catégorie que les grosses productions hollywoodiennes - voire même russes qui, à défaut d'être mémorables, sont visuellement impressionnantes.
En ce sens, Comment je suis devenu super-héros de Douglas Attal, avait tout d'un wannabe OFNI donc, défi ambitieux aussi casse-gueule que profondément louable (puisque pionnier), qui aurait même pu être un maître étalon quantifiable pour la production made in France, si sa sortie n'avait pas été cyniquement cantonné qu'aux petits écrans, à une heure même ou le genre retrouve les salles obscures.
Adaptation du roman éponyme de Gérald Bronner - l'action quitte cependant New York pour Paris -, le premier long d'Attal partait déjà sur un terrain on ne peut plus glissant, mais sa propension à aligner les handicaps en ferait presque un cas d'école.
Copyright Shanna Besson / Warner Bros. France |
Sur le papier, impossible de taper sur son usage malin de l'essence même du mythe de super-héros, pour mieux le plaquer sur une réalité sociale palpable - sans pour autant brader ses élans fantastiques -, dans une sorte de melting-pot qui rappellerait presque le Watchmen de Snyder (lui aussi partant avec une étiquette de mission impossible plaquée sur sa bobine).
Le hic c'est qu'à l'écran, jamais le script, qui louche gentiment sur un polar néo-noir bien de chez nous - auquel on aurait maladroitement ajouté une bonne couche d'un humour qui ne décolle jamais vraiment -, ne donne une autre impression que celle de superficiellement traiter ses thèmes ou même son cadre superhéroïque.
Jamais son incursion du gène super-héroïque dans le monde moderne (banalisée via une drogue, qui le rapproche dans un sens du Project Power d'Ariel Schulman et Henry Joost), ne se voit parsemé des problématiques de la société actuelle (au bord de l'implosion, notamment dans les banlieues, entre rejet et incompréhension), ni ne se voit abordé avec un tant soit peu de consistance au sein d'un cahier des charges qui laisse vite transparaître sa lourdeur autant que sa fragilité.
En substance, Comment je suis devenu super-héros avait tout du film de popcorn dans sa forme la plus pure - turbo-régressivo-débile - mais avec une vraie identité française (convoquant avec une certaine nostalgie, la magique Hero Corp), sauf qu'il laisse malheureusement une sacré impression frustrante en bouche, celle d'une bande qui en avait résolument plus dans les tripes (mais surtout dans sa - très lourde - plume, notamment dans la colère de ses personnages face à l'incompréhension et l'abandon) et qui rêvait d'être plus imposante et fun qu'elle ne l'est, mais qui ne s'est jamais totalement donné les moyens de l'être et d'épouser au maximum son concept.
Copyright Shanna Besson / Warner Bros. France |
Reste alors quelques effets solides, une mise en scène assez dynamique (même si plombée par un score omniprésent) et un casting qui, comme le film, souffle aussi bien l'air chaud (Vimala Pons, Leïla Bekhti, Benoît Poelvoorde) que l'air froid (Pio Marmaï, Swann Arlaud), pas aidé par un script à la caractérisation un poil grossière.
Première pierre d'un édifice que l'on espère prospère dans l'hexagone, Comment je suis devenu super-héros est un divertissement hybride qui trébuche autant qu'il marche droit, mais invite dans un vrai souci empathique, à l'encouragement tant les bandes ambitieuses qui ont la chance de voir le jour par chez nous (et qui assume pleinement leur côté franchouillard), ne court franchement pas les rues...
Jonathan Chevrier